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La « Pôté de Suilly »

La géographie féodale recèle bien des mystères car nous sommes largement privés de sources écrites sur l’origine des fiefs, leur étendue, et les premières lignées seigneuriales. Le mouvement qui a multiplié les nouvelles inféodations au profit d’une chevalerie en développement et les partages familiaux ont brouillé la perception des périodes antérieures et voilé les structures plus anciennes. Des traces ont parfois subsisté, difficiles à interpréter.

Voyons un exemple au cœur du Donziais : la Pôté de Suilly.

André Bossuat (1892-1967), éminent historien nivernais très familier de la vallée du Nohain, a repéré dans des actes concernant la Forêt de Bellefaye cette institution originale qui a accompagné la vie des habitants de ce terroir jusqu’à la Révolution. Il a tenté de cerner cet objet féodal mal identifié à partir de l’étymologie du mot : « potestas ». Il en a montré la permanence au travers des droits d’usage de la forêt pour les habitants (in Bulletin de la société Philologique et Historique, Vol 1, 1963). Bellefaye, étymologiquement « une belle futaie de hêtres », est aujourd’hui la forêt communale de Suilly, sur la commune de Ste-Colombe.

Les sources auxquelles il a eu accès lui ont indiqué que le territoire de cette mystérieuse pôté avait la forme d’une large bande incurvée qui allait de Sainte-Colombe-des-Bois, avec Couthion, Ferrières et Villarnault, à St-Martin-sur-Nohain, avec Favray et Villiers ; en passant par Suilly-la-Tour, avec la Fillouse, la Buffière, le Magny, Chailloy, Fontaines, Vergers, Champcelée, Suilly, Presle, la Ranchonnière, Seigne, et Fontenoy. Il s’agissait donc de la vallée de l’Accotin dans son entier, et d’un tronçon de celle du Nohain.

Ces terres nous sont familières. A Sainte-Colombe nous avons vu le fief éponyme associé à Vergers, et étudié l’histoire de La Montoise, avec son vieux manoir, et récemment celle de Champdoux, fief et forge à la fois.

A Suilly-la-Tour nous avons rencontré de vieux châteaux : le Magny, siège de la seigneurie de Suilly ; les Granges de la Rachonnière, transformées en une magnifique résidence de plaisance ; Vergers, où la forteresse féodale a été remplacée au XIXème siècle par une ambitieuse construction néo-gothique ; Chailloy, fief et ancienne forge avec sa maison de maître Renaissance ; La Fillouse, Presle

A St-Martin-sur-Nohain – autrefois St-Martin-du-TronsecFavray, avec son petit manoir Renaissance, a retenu notre attention ; Villiers lui était associé.

Tous ces fiefs paraissent autonomes au XVème siècle ; chaque seigneur en fait hommage au comte de Nevers « à cause de Donzy ». Mais une structure plus ancienne avait dû unir ces terres, dont les habitants jouissaient en commun de l’usage de la forêt de Bellefaye…

Formulons modestement, à la suite de Bossuat, des hypothèses.

Le pouvoir auquel le terme de potestas fait référence ne pouvait être que seigneurial, laïc ou d’Eglise. Il avait été de fait fractionné au fil du temps, mais les usages forestiers subsistaient au profit d’une seule et même communauté humaine, comme si elle avait été un jour soumise au même pouvoir. « Quand des partages ont brisé cette unité, il survit des intérêts communs » selon l’expression du doyen Richard.

Cette forêt appartenait aux barons de Donzy au XIIIème siècle, comme le confirme un acte de 1219 cité par Marolles : « Lettres de Hervé, comte de Nevers, et de Mahaut sa femme, par lesquelles ils donnent à leurs hommes, habitants de Donzy, et aux religieux, prieur et couvent du Val-des-Choux (ndlr : l’Epeau) l’usage du bois de Bellefaye, qui est voisin des bois des religieux de Cuffy (ndlr : sans doute Cessy) qui sont d’un côté, et des bois de Chevrauly, qui sont de l’autre. » Cet acte vise les habitants de Donzy et nous parle bien de Bellefaye, mais pas de Suilly ni de sa pôté.

Le bois en question est situé entre ceux du prieuré de Cessy et ceux de « Chevrauly ». Ce nom n’évoquerait-t-il pas – avec les approximations orthographiques coutumières de l’Inventaire – les Chevreau (ou Chevraulx), une lignée chevaleresque qu’on voit tenir plusieurs fiefs au XIVème siècle : Favray, Vergers, Seigne, Champdoux…soit un espace ressemblant justement à celui de la pôté.

Au XVème siècle Bellefaye était associée à la seigneurie de Vergers et passa avec elle aux sires d’Armes puis aux Chabannes. L’ensemble fut acheté au début du XVIIIème siècle par les chartreux de Bellary, dont les lointains prédécesseurs avaient défriché une autre partie de la grande forêt donziaise.

                             

Dans les documents consultés par Bossuat figure un accord passé en 1406 entre les habitants de la pôté et Philippe Chevreau, alors sgr de Vergers, concernant ce droit d’usage : « …c’est assavoir de coper, prandre et amener lesd. boys en leurs hôtels pour toutes leurs nécessités, ou là où bon leur semble en lad. posté, et encore mectre et faire pasturer et manger leurs bestes, porceaulx, et truyes es paissons et pastures desd. boys toutes fois que bon leur semble… ». Il était donc l’autorité avec laquelle les ayant-droits traitaient.

Cet usage leur fut contesté ensuite par les sires d’Armes. L’ensemble ancien avait été fractionné – peut-être redistribué par le suzerain, comte de Nevers – d’autres parties étaient détenues par différentes familles. Les nouveaux maîtres de Vergers n’entendaient sans doute pas assumer des engagements anciens qui bénéficiaient aux habitants d’un périmètre plus vaste que leur fief. Des conflits violents en résultèrent, en particulier sous Louis d’Armes (+ 1540), de sinistre mémoire. Il s’opposa aussi au seigneur de Favray, Guy de Courvol, qui défendait les droits ancestraux de ses manants et… les siens. Le château de Vergers, en contrebas de Suilly, restait cependant le cœur de la pôté : les « manants en communauté » pouvaient mener dans ses prisons les « austres gens et bestes que celles de la posté de Suilly… » qu’ils auraient trouvés dans la forêt (1510). La justice baronniale et royale garantissait ce droit ancestral.

                       

Ces constats suggèrent qu’un fief unique – Suilly ? – s’étendant sur l’ensemble du territoire décrit ci-dessus avec pour centre Vergers, avait existé, et que les Chevreau, une famille peu connue et vite éteinte, en avaient été les titulaires, par inféodation des barons de Donzy ou par héritage. Il faudrait pouvoir approfondir, mais les sources manquent…

Heureusement, en grattant le sol pour en extraire le délicieux fruit du chêne, les porcs des villageois de la pôté de Suilly se souciaient peu de cette histoire…

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Trucy, Vergers et Faulin

(Illustration : les armes parlantes des sires d’Armes)

Nous avions négligé de présenter spécifiquement Trucy-l’Orgueilleux, un fief et un château importants et anciens, car son destin féodal nous paraissait étroitement lié à celui de Vergers, et que cette paroisse relevait de la châtellenie de Clamecy, hors Donziais.

Nous avons eu tort.  Un examen plus approfondi montre que des hommages pour Trucy – parfois appelé le « château des Crénaux » –  ont été rendus « à cause de Donzy », et que ce site avait une origine patrimoniale différente de Vergers, dont une succession le sépara d’ailleurs plus tard. Il rejoignit alors le patrimoine des Grivel de Grossouvre (dont Pesselières à Sougères et Faulin à Lichères-sur-Yonne) et resta lié à ce dernier site après la vente de ces terres au début du XVIIIème siècle. Mais les seigneurs successifs de Trucy n’y résidèrent plus et le château fut laissé à l’abandon, simple siège d’une exploitation agricole.

L’ensemble architectural hétéroclite et passablement dégradé qu’on peut voir aujourd’hui porte la marque de cet abandon. De la construction d’origine ne reste qu’une grosse tour modifiée au XVe siècle par Jean d’Armes. Le corps de logis résulte des travaux entrepris et jamais achevés par François de Chabannes et son épouse Valentine d’Armes entre 1589 et 1610. Les différents bâtiments, dont une aile à vocation agricole ajoutée au XIXe siècle et les anciens murs de courtine sont disposés autour d’une cour carrée. L’ensemble est flanqué de tours circulaires.

Par son histoire et celle de ses détenteurs successifs : les familles du Bois, d’Armes, de Chabannes, de Grivel et Perrinet, Trucy est en fait intimement lié au Donziais. L’importance du château donne à penser que Trucy n’était pas à l’origine ce fief secondaire qu’il devint au fil du temps.

Voyez la succession des seigneurs de Trucy-l’orgueilleux dans la notice ci-dessous et ne manquez pas de nous proposer adjonctions, précisions ou corrections…

Trucy-l’Orgueilleux (V1 du 6 juin 2021)

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Les deux « Jean d’Armes »

Les sires d’Armes, connus depuis Denis, sgr d’Armes et de La Borde au XIVème siècle, ne sont pas d’origine donziaise puisque la localité dont ils prirent le nom appartenait à la châtellenie de Clamecy. Elle est au bord de l’Yonne en aval, et avait un port dédié au flottage du bois. On n’y voit pas de trace castrale ancienne.

Nous avons toutefois rencontré des membres de cette famille en plusieurs sites qu’ils détenaient par alliance ou par acquisition : La Forêt-sous-Bouhy, Villargeau et Brétignelles, et surtout Vergers, à Suilly-la-Tour.

Arrêtons-nous sur deux Jean successifs, qui ont accompli de brillantes carrières de juristes, à la cour de Nevers pour le premier, et au Parlement de Paris pour le second.

Jean II d’Armes, sgr d’Armes, Trucy-l’Orgueilleux en partie, Vergers et Moussy, était licencié-es-lois, Maître des comptes (1441-69), puis Président de la Chambre des Comptes de Nevers (1468), et Garde du scel de la prévôté (1452-57). Il avait fait hommage au comte pour Trucy (1452) et pour Armes (1469). Il fit édifier une chapelle familiale, dans le style gothique flamboyant, près du portail nord de la cathédrale de Nevers, ce qui confirme son statut élevé.

Sa famille maternelle n’était sans doute pas étrangère à cet établissement brillant : sa mère, Milenon Leclerc, était la fille d’un Secrétaire du roi Charles V, sgr de Saint-Sauveur en Puisaye, et surtout la sœur d’un Chancelier de France (1420) : Jean Leclerc, Maître des requêtes, Conseiller au Grand conseil, sgr de Luzarches et autres lieux, mort à Nevers en 1438.

La Chambre des Comptes de Nevers était une institution importante, créée par Philippe de Bourgogne, comte de Nevers, vers 1405, à l’image de celle qu’avait créé son père le duc Philippe à Dijon en 1385, pour assurer une bonne régulation de leurs recettes et dépenses. L’immeuble gothique qui l’abritait, typique des bâtiments publics de cette époque, a été conservé, ainsi qu’une partie des archives.

                                           

Jean II avait quant à lui épousé une héritière nivernaise dont la famille était implantée dans la région de Corvol-l’Orgueilleux : Jeannette du Bois, qui lui apporta des terres importantes, dont le château de Trucy, et peut-être Vergers qui lui serait venu de sa mère Mahaut de Varigny.

Son fils Jean III d’Armes, écuyer, docteur-ès-lois, sgr d’Armes, la Jarrie, Trucy-l’Orgueilleux, Vergers, Varennes-les-Narcy en pie (La Charité), la Motte-des-Bois (Donzy) fut après lui Président de la Chambre des comptes de Nevers (1470-71) ; conseiller puis quatrième Président à mortier au Parlement de Paris (1482-1488) ; exécuteur testamentaire de Jean de Bourgogne, Comte de Nevers (1479). Exempté du ban à Nevers en 1478 ; il fit hommage pour Vergers en 1466 et 1481, Varennes-les-Narcy en 1485, Villargeau et Brétignelles en 1508. Il aurait relevé l’ancien château de Vergers en cette fin du XVème siècle.

« Dès sa plus tendre jeunesse, écrit F. Blanchard, il appliqua si soigneusement son esprit à l’étude des bonnes lettres et particulièrement à la jurisprudence, qu’il se rendit enfin capable de l’enseigner et parut de telle sorte entre les avocats suivants alors le Barreau du Parlement, qu’il fut tenu pour un des plus grands jurisconsultes de son temps, même mérita cet honorable titre de docteur ès-lois. Le 9 juillet 1461, il épousa Jeanne Lamoignon, fille de Guy, seigneur de Vielmanay, et d’Alixand de Maison-Comte. Vingt et un ans après, il fut élu à la charge de quatrième Président au Parlement, vacante par la promotion de Jean de la Vacquerie à celle de premier. Il exerça cette charge jusqu’en 1490, année pendant laquelle il la résigna à Jean de Ganay. Il mourut à Paris, en 1495, et fut inhumé en l’église Saint-André-des- Arts. »

                                                                  

 Cette église Saint-André-des-Arts, avait été construite au début du XIIIème siècle à l’intérieur de l’enceinte de Philippe Auguste, sur l’actuelle place de ce nom au Quartier Latin. Elle dépendait de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Elle fut entièrement reconstruite en 1660 ; Temple de la Raison et Club révolutionnaire en 1790, elle fut détruite en 1807. De nombreuses personnalités du monde parlementaire et médical y avaient été inhumées au fil des siècles, dont plusieurs membres de la famille du Chancelier Leclerc. Voltaire y avait été baptisé en 1694.

Les sires d’Armes portaient : « de gueules, à deux épées d’argent appointées en pile vers la pointe de l’écu, les gardes d’or et une rose de même entre les gardes ». Ce sont là des armes « parlantes », qui suggèrent une adoption tardive et une origine bourgeoise, confirmée par la formation juridique des deux Jean (cf. supra). Reproduites dans les « Armoiries des conseillers et présidents du parlement de Paris depuis le XIVème siècle (1721) » (Bibl. Mazarine) celles de Jean III sont complétées par une « bordure engrêlée aussi d’or », qui est une « brisure » de cadet.

Deux brillants serviteurs du comté et du royaume !

Nous proposons par ailleurs une généalogie complète de cette famille fameuse en Nivernais : Famille d’Armes

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Un maître de forge avisé…

Hugues Cyr Chambrun Mousseaux, né en 1724 à Nevers et qu’on voit apparaître à Donzy vers 1750, était un maître de forge avisé.

Il fut choisi comme directeur des établissements que le Duc de Nevers y possédait : la forge dite de l’Eminence – ainsi nommée parce qu’elle avait été créée par le Cardinal Mazarin, grand-oncle du duc, qui avait offert à son neveu Philippe Mancini le duché de Nevers en 1686 – celle de Bailly en aval sur le Nohain, ou encore celle de Prémery.

Sa famille avait fait ses preuves depuis au moins quatre générations dans cette industrie exigeante mais lucrative, en plein essor depuis le XVIème siècle. On trouve les ancêtres d’Hugues en Berry, à Lignières, Charenton-du-Cher et Ardentes, et en Nivernais, au Gué-d’Heuillon près de Guérigny, ou à Vingeux à Saint-Aubin-des-Forges, par exemple.

Il était donc logique qu’un Chambrun soit attiré par les eaux abondantes et régulières du Nohain, par les forêts autour de Donzy et par le minerai qui affleurait partout.

Hugues  – qui s’était illustré dans un concours des élèves les plus lettrés du Collège de Nevers en 1737 – n’était pas malhabile : il avait épousé en 1749 la fille du « Receveur de la Marque des fers », Jean-Baptiste Grasset, de La Charité. Cet employé de la Ferme générale des Aides était chargé de collecter dans la région le droit perçu par la Couronne sur tous les fers et aciers produits. Cette perception affermée était une source de revenus importants, l’industrie métallurgique étant florissante en Nivernais. On peut penser que ce mariage accrut sensiblement le potentiel financier de notre ami… sans nuire à ses rapports avec les autorités.

Enrichi par ses fonctions au service du Duc, il acquit donc en 1767 la petite forge de Chailloy, sur l’Accotin, près de Suilly-la-Tour, fondée par la famille du théologien réformé Théodore de Bèze. Passant au travers des troubles de la Révolution, puisque son propre fils racheta ce Bien national lorsqu’il fut vendu, cette terre, cette forge et sa belle maison de maître, devinrent la base de sa famille jusqu’à l’époque moderne.

Elle fut même le berceau d’un militant socialiste : Charles Ferdinand Gambon (1820-1887), petit-fils de sa seconde femme Julie Lasné. Cet avocat républicain, député de la Nièvre à l’Assemblée constituante de 1848, fut prisonnier politique sous le second Empire. Libéré, il fit en 1869 une campagne restée célèbre pour entraîner les citoyens à refuser l’impôt : il laissa saisir par le fisc sa ferme de Léré (Cher) et une de ses vaches qui fut mise en vente aux enchères publiques. « La vache à Gambon » fut bientôt légendaire. La Marseillaise, journal d’Henri Rochefort, ouvrit une souscription à cinq centimes pour racheter la vache ; Gambon accepta à condition : « qu’elle resterait la propriété de la République, qu’elle serait achetée sur le marché de Sancerre où avait eu lieu la vente par le fisc, et qu’elle constituerait un premier fonds de rachat pour toutes les injustices dont nos frères, les pauvres paysans, les ouvriers et les soldats, sont victimes. ». Il fut ensuite député de la Seine en 1871 et membre de la Commune de Paris, condamné à mort par contumace. On imagine l’opinion qu’il devait avoir de ses aïeux maîtres de forge….

Quoiqu’il en soit, Pierre Charles Chambrun, succédant à son père Hugues à Chailloy, ajouta dès 1796 à la panoplie familiale la belle forge de Vergers, jouxtant le vieux château des sires d’Armes et des Chabannes, qui appartenaient aux moines de Bellary avant la Révolution. Augustin Borget, premier mari de Julie Lasné et donc grand-père de Gambon, y avait été maître de forge, ainsi que du Fourneau de Guichy, à Nannay. On restait en famille.

Mais dès la seconde moitié du XIXème siècle les roues s’arrêtèrent de tourner, les forges de chauffer et les martinets de battre, asphyxiés par la grande industrie naissante.

A Chailloy, qui a conservé son beau manoir, et à Vergers, avec son château néo-gothique, les forges et leurs anciens maîtres ne sont plus que des lointains souvenirs, et la belle énergie du Nohain se perd maintenant dans les prés…

Voyez ci-dessous une notice sur cette famille entreprenante :

Famille Chambrun-Mousseaux

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Des forges du Nohain à la Grande Armée

Découvrez en cliquant sur le lien ci-dessous une nouvelle notice : elle porte sur les Lespinasse, une famille originaire de La Charité-sur-Loire, très implantée en Donziais :

Lespinasse

(Elle figure aussi dans la nouvelle page sur les Familles du Donziaiscréée il y a peu, à laquelle vous pouvez accéder par le menu principal).

Cette famille s’est illustrée dans des charges judiciaires et par son investissement dans les moulins à forge aux XVIIème et XVIIIème siècles. Vous la retrouverez ainsi dans les notices consacrées à Chailloy, Vergers, Vieux-Moulin, ou encore à la forge des Pivotins (Vielmanay), évoquée dans la page consacrée à cette industrie pionnière : moulins et forges. Les Lespinasse, qui ont aussi tenu le site du Battoir à Chaulgnes, ont été très actifs à l’ombre du grand Prieuré clunisien de La Charité-sur-Loire, dont la richesse foncière faisait vivre de nombreux hommes de loi.

                                                           

Augustin de Lespinasse (1737-1816), troisième de ce nom, a mené quant à lui une brillante carrière militaire, faisant ses premières armes dans les Mousquetaires Noirs à la fin du règne de Louis XVI, puis servant dans les armées de la Révolution, et enfin dirigeant des unités d’artillerie de la Grande Armée. Général et comte de l’Empire, son nom est inscrit au flanc de l’Arc de Triomphe. 

Son frère Louis-Nicolas, le « chevalier de Lespinasse », député de la Nièvre, fut un dessinateur classique de grande renommée.

                                               

L’archiviste et historien des Comtes de Nevers, René Leblanc de Lespinasse était issu par une alliance de cette même famille. 

Au XVIIème siècle, certains de ses membres voulurent faire reconnaître leur appartenance à la lignée des sires de Lespinasse, chevaliers venus du Forez en Bourgogne et en Nivernais. Ils se disaient issus d’Odart de Lespinasse, sgr de Champallement, Chambellan du duc de Bourgogne. Odart était présent aux côtés de Philippe, comte de Nevers, à la bataille de Nicopolis (1396). Il fut inhumé aux cotés de ses parents au Prieuré clunisien de Saint-Révérien.

Mais la filiation entre ce vaillant chevalier et nos charitois n’a pas été établie. Pas davantage l’origine de leur nom : de quelle « Espinasse » s’agissait-il si ce n’était pas celle d’Odart et de ses aïeux ?

Les derniers Lespinasse de La Charité en avaient en tout cas pris les armes « fascé d’argent et de gueules de dix pièces ».

                                                                                  

Quelle que soit son origine, bourgeoise ou chevaleresque, cette famille entreprenante eut un beau destin, des rives de la Loire et du Nohain aux champs de bataille de l’Europe…

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