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La Maison de Damas en Donziais

Nous avons rencontré plusieurs membres de l’illustre maison de Damas en Donziais, où ils arrivèrent assez tardivement par des alliances.

C’était l’une des plus anciennes de France.

Certains auteurs, comme Hubert Lamant dans sa somme généalogique « La Maison de Damas » (1977) la voyaient issue des anciens sires de Beaujeu en Lyonnais, les Guichard et les Humbert. Mais un certain consensus s’est fait plus récemment pour les considérer, à la suite du doyen Jean Richard, comme issus des barons de Semur (en Brionnais), c’est-à-dire de la même souche que les premiers barons de Donzy.

Le premier connu sous ce nom : Hugues Damas, était le second fils de Geoffroy II de Semur, frère du grand Saint Hugues, abbé de Cluny, et neveu de Geoffroy de Donzy.

Le surnom original de Damas (ou Dalmas), qui devint ensuite le nom de la famille, leur venait certainement d’une aïeule issue des Dalmatii, vicomtes de Brioude, une lignée qui incarnait la tradition aristocratique gallo-romaine subsistant en Auvergne méridionale. Ces vicomtes étaient également abbés laïcs de Saint Julien de Brioude, haut-lieu des premiers temps chrétiens en Gaule, puis fameux chapitre de chanoines. Cette aïeule était aussi la petite-fille de Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine, fondateur de Cluny en 910. C’était là de prestigieuses racines pour les Damas, à l’égal des plus grandes lignées pré-chevaleresques du royaume.

Dans un premier temps cette branche cadette de Semur s’implanta en Forez où elle fonda au XIème siècle la grande forteresse de Couzan – sur une terre venue d’une alliance antérieure – dont les ruines majestueuses rappellent la puissance féodale. Cette première baronnie du Forez passa par alliance aux sires de Lévis-Florensac, venus du Languedoc, au XVème siècle.

Une autre branche cadette, à partir de Robert Damas, fils de Guy, sgr de Couzan, et de Dauphine de Lavieu, s’implanta au début du XIVème siècle à Marcilly en Bourgogne (Marcilly-les-Buxy, 71), une terre à laquelle était associée la vicomté de Chalon. Le vieux château féodal a presqu’entièrement disparu à Marcilly.

Plus tard, l’une des héritières de la terre de Crux, en Morvan, l’apporta à Hugues Damas, sgr de Marcilly et vicomte de Chalon, signant l’arrivée des Damas en Nivernais dès 1362. L’union de son fils Erard, chambellan du duc de Bourgogne, avec Isabeau d’Avennières, dame d’Anlezy, vers 1420 est à l’origine de la branche des Damas d’Anlezy qui nous amène en Donziais.

Une sous-branche issue d’Huguette de Clamecy – héritière nivernaise issue peut-être des Varigny – femme de Jean Damas, sgr de Marcilly, avait détenu dès 1350 de petites terres dans notre baronnie : Pougny et Fontaine dans la région de Cosne, Etaules, près de Chateauneuf, revendues au comte en 1413, ainsi que Pressures près de Clamecy. C’était la première incursion des Damas sur les terres des successeurs de leurs lointains parents de Semur-Donzy.

Mais nous les avons retrouvés surtout à Druyes vers 1560, lorsque Jean Damas, baron d’Anlezy et de Crux, sgr de Montigny et de St-Parize, Gentilhomme de la Chambre du Roi Henri IV et Lieutenant au Gouvernement de Nivernais, épousa Edmée, fille unique de Jean de Crux, vcte de Druyes, et de Marguerite de La Rivière. Cette vicomté acquise un siècle plus tôt par les sires de Crux devait rester dans les mains des descendants directs de Jean Damas jusqu’à la Révolution. Ils devinrent même les maîtres complets du site en lieu et place des ducs de Nevers en acquérant d’eux la châtellenie de Druyes au tout début du XVIIIème siècle. Ils y firent construire un beau château de plaisance – aujourd’hui disparu – aux pieds de la vielle forteresse de Guillaume de Nevers.

Deux siècles plus tard, nous avons rencontré la branche de Damas-Crux, quand Louis Alexandre Damas, comte de Crux, devint marquis de Menou, par son alliance avec l’héritière de cette terre en 1734. Ses descendants directs conservèrent ce vieux fief appelé auparavant Nanvignes, avec son grand château Louis XIII, et ceux voisins de Ménestreau et de Villiers, au-delà même de la Révolution. Cette branche a donné le duc de Damas-Crux, lieutenant général et Pair de France sous la Restauration.

                                                   

La bannière « d’or à la croix ancrée de gueules » qui avait flotté sur tant de donjons en Forez, en Auvergne et en Bourgogne, était donc devenue familière également dans nos vallées.

Voyez ci-dessous une notice précisant les filiations de ces différentes branches de la Maison de Damas

Maison de Damas

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