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Une parenthèse méridionale à la Renaissance

(Illustration : Odet de Foix, maréchal de Lautrec, par Clouet)

La baronnie de Donzy était associée au comté de Nevers depuis le mariage d’Hervé IV et de Mahaut de Courtenay en 1199, et le resta jusqu’à la Révolution. Il y eut pourtant une éclipse à la fin du XVème siècle et au début du XVIème : elle échut pendant trois générations par des alliances aux Maisons d’Albret et de Foix, avant de revenir à la maison de Nevers-Clèves. C’est cette parenthèse curieuse que nous voulons évoquer ici.

Jean de Bourgogne, dit « de Clamecy » (1415-1491), comte de Nevers, Auxerre et Rethel, duc de Brabant et baron de Donzy, s’était marié trois fois et avait deux filles comme héritières. Voyez à ce sujet notre notice sur les comtes de Nevers (menu principal).

L’aînée, Elizabeth (+1483), fille de Jacqueline d’Ailly, porta le comté de Nevers à la Maison de Clèves, par son mariage avec Johann, comte de Clèves et de La Marck, célébré en 1455 à Bruges. On restait dans le vaste espace de la Bourgogne ducale.

La seconde, Charlotte (+ 1500), fille de Paule de Brosse, eut en partage le comté de Rethel et la baronnie de Donzy. Elle n’eut pas de postérité de sa première union avec Charles de Valois-Angoulême, et la seconde avec Philippe Le Beau de Habsbourg ne s’accomplit pas. Elle épousa en troisièmes noces (1486), Jean d’Albret, sire d’Orval, Gouverneur de Champagne et de Brie.

Ils eurent à leur tour deux filles. L’aînée Marie retrouva la Maison de Clèves-Nevers en épousant Charles, fils d’Engilbert et petit-fils d’Elizabeth (ci-dessus) ; cette union était de nature à réunifier Nevers, Rethel et Donzy.

Mais la cadette, Charlotte d’Albret, avait épousé en 1520 à Gien Odet de Foix « Maréchal de Lautrec » (1485-1528), comte de Foix et de Comminges, qui entendait que son épouse  et lui-même ne soient pas lésés dans la succession.

                                                  

(Charlotte d’Albret, par Clouet)

C’était un puissant seigneur et un grand chef militaire, fils du vicomte de Lautrec, d’une branche cadette de la Maison de Foix-Béarn, et de l’héritière du Comminges. Il fut sénéchal de Guyenne, menant les guerres de cette région dont il était le maître au nom du roi ; maréchal de France (1511) ; gouverneur du Milanais (1515) ; Lieutenant général de l’armée d’Italie (1523), accompagnant François Ier, dont il était proche, dans ses campagnes. Il mourut d’une « fièvre maligne » en 1528 devant Naples.

Sa valeur personnelle et la notoriété de sa famille expliquent cette brillante carrière, mais les faveurs que sa sœur Françoise – mariée à Jean de Laval-Chateaubriand – accorda au roi, dont elle fut l’une des premières maitresses, n’y furent peut-être pas étrangères.

Il portait les armes de Foix-Béarn-Comminges  : « écartelé : aux 1 et au 4 d’or aux trois pals de gueules (Foix) ; au 2 d’or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d’azur passant l’une sur l’autre (Béarn) ; au 3, d’argent à une croix pattée de gueules (Comminges). »

                                                                               

Dès son mariage, il avait revendiqué le comté de Rethel et la baronnie de Donzy. Il obtint gain de cause après une longue bataille juridique. L’Inventaire des Titres de Nevers cite plusieurs actes de partage de 1524 et 1527, après le décès de Charlotte, et un accord global répartissant les biens, daté curieusement de 1542. Il se vit donc confirmer la possession, du chef de sa femme, du comté de Rethel, des baronnies de Rosoy et de Donzy, y compris Chateauneuf-Val-de-Bargis et Saint-Verain, de terres en Champagne, sans parler de biens venus des Albret en Guyenne ou en Berry.

Son fils Henri de Foix, lui succéda dans ses différentes possessions, mais il mourut sans alliance à 17 ans en 1540. L’Inventaire des Titres de Nevers (p. 564) cite : « un livre de plusieurs feuillets en parchemin couvert de velours violet, avec des fermaux et bossettes de cuivre doré, armorié des armes de Foix et de Béarn, et doré sur tranche. Le dedans enluminé de plusieurs figures représentant Mgr Henri de Foix, comte de Rethel, sgr de Lautrec, et accompagné de ses tuteurs, recevant les hommages de ses sujets, assis sous un dais magnifique, et les armoiries de Foix-Béarn au-dessus… ». Il s’agissait d’un registre d’hommages qui lui furent rendus en 1533 et 1534, par le truchement de ses tuteurs : l’évêque de Couserans et son oncle Jean de Laval – le mari de la belle Françoise -. Ils concernaient notamment la baronnie de Donzy et ses châtellenies dûment énumérées : Donzy, Entrains, Saint-Verain, Corvol, Druyes, Saint-Sauveur, Châteauneuf, Etais, Billy et Cosne. Ce beau témoignage d’une phase peu connue de l’histoire de la baronnie, qui nous en redonne les contours, a malheureusement disparu, comme la plupart des titres originaux de Nevers.

Claude de Foix, soeur d’Henri, dame d’honneur de Catherine de Médicis, épouse de Guy de Laval, lui succéda dans tous ses titres, comme le confirme un hommage de 1543 par Jean Tenon pour Nanvignes (Menou) « à cause de Donzy, possédé par Guy de Laval et Claude de Foix sa femme » (Marolles, p. 559).

                                                      

A la mort de Claude en 1553, Donzy et Rethel revinrent à son cousin François de Clèves, comte de Nevers pour qui l’ensemble fut érigé en duché-pairie .

Ainsi s’achevait cet épisode. On ne sait si le maréchal de Lautrec trouva le temps, entre deux campagnes, de visiter ses terres donziaises…Cela paraît peu probable puisqu’il n’en jouit effectivement que trois ou quatre ans, et se trouvait alors en Italie.

 

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Une longévité exceptionnelle !

« Le comté de Nevers est l’un des rares grands fiefs ayant duré autant que la monarchie française. Formé en 990, il n’a disparu qu’à la Révolution » écrit René de Lespinasse, archiviste-paléographe, historien du Nivernais ancien, en ouverture de son grand ouvrage : « Le Nivernais et les comtes de Nevers » (chez H. Champion, Paris, 1909, 3 tomes).

La baronnie de Donzy a eu la même longévité : née comme seigneurie avant l’an Mil, associée au comté de Nevers deux siècles plus tard, elle s’est maintenue avec sa spécificité dans les mains des comtes puis ducs « de Nevers et de Donzy », jusqu’à la nuit du 4 aout 1789.

Voyez les pages que nous consacrons à l’un (Nevers) et à l’autre (Donzy)

                                                                            

(Sceau de Guillaume Ier, comte de Nevers)

Quel fut le secret de cette longévité, qui différencie notre région de la plupart des autres grands fiefs, en particulier les plus proches ?

Le duché de Bourgogne, puissant voisin, lié historiquement au Nivernais – même si ce dernier n’en dépendait pas formellement – fut annexé au royaume par Louis XI à la mort du Téméraire, en 1477.

Le comté de Champagne-Blois fut intégré au domaine royal par le mariage de l’héritière, Jeanne, avec Philippe IV le Bel dès 1284, suivant la stratégie capétienne d’alliances politiques, reproduite au fil du temps pour Toulouse, la Provence, la Bretagne…etc.

Le duché de Bourbon, devenu capétien au XIIIème siècle, résista plus longtemps comme fief autonome mais devint finalement un apanage royal au début du XVIème, après la mort de l’ultime descendante de Robert de Clermont.

Le Berry, partie de l’ancien duché d’Aquitaine, fut contrôlé par les comtes de Blois-Champagne et se constitua ensuite sur une base plus réduite au sein du royaume, entre Orléanais et Bourbonnais ; il fut à partir du XIVème siècle un apanage des fils ou petit-fils de France.

Le comté d’Auxerre, associé au comté de Nevers dès le premier comte Landri, séparé lors d’une succession en 1262, fut vendu par Jean de Chalon au roi en 1370. Donné à Philippe le Bon par Charles VII, il fut définitivement réuni au royaume avec le duché de Bourgogne.

Deux exceptions toutefois à ce constat, de niveau plus modeste mais au voisinage immédiat : Sancerre, érigé en comté pour un cadet de Champagne au XIIème siècle, poursuivit son existence féodale en différentes mains et échut finalement aux princes de Conti, qui le conservèrent jusqu’à la Révolution ; la seigneurie de Courtenay, au prestige renforcé par le mariage de l’héritière avec un fils du roi Louis VI le Gros, passa de mains en mains jusqu’à la Révolution. Dans ces deux cas cependant, les anciens fiefs étaient largement déchus.

                                                                     

Ce ne fut pas le cas de l’ensemble formé par le comté de Nevers et la baronnie de Donzy qui conserva son intégrité et sa fierté. Pourquoi ce grand fief subsista-t-il quand la Bourgogne ducale disparut, alors que son titulaire était Jean de Bourgogne (ci-dessus) petit-fils de Philippe le Hardi ?

C’est d’abord qu’il en était indépendant féodalement, même s’il était dans sa mouvance dynastique. La féodalité était une construction juridique subtile, soigneusement régie par des us et coutumes qui conféraient droits et devoirs à ses protagonistes ; elle s’inscrivait aussi dans un contexte politique fait d’ambitions antagonistes, de luttes et de réorganisations des pouvoirs. Le destin de chaque fief résultait, et de ce droit, et de ces forces.

Nevers et Donzy, lourdement affectés par la Guerre de Cent Ans qui avait vu les Anglo-bourguignons et leurs mercenaires ravager la contrée, passèrent finalement au travers de ses conséquences politiques. Le comte Jean (1415-1491), né à Clamecy et mort à Nevers, avait certes combattu dans l’armée bourguignonne, mais il s’était brouillé avec son redoutable cousin Charles et avait rallié le roi Louis XI, qu’il servit ensuite loyalement. Ce fut un choix décisif pour l’avenir du comté, qu’une alliance transféra à une autre dynastie.

Paradoxalement, ce fief, préservé tout au long de l’ancien régime, s’est transmis bien des fois par des femmes.

Cette fidélité des comtes, devenus ducs au début du XVIème siècle, fut constante pendant les Guerres de religion – alors même que les élites de la région étaient largement séduites par la Réforme – et pendant la Fronde. Les princes des maisons successives qui tinrent Nevers : Clèves et Gonzague par héritage, puis Mazarini-Mancini par acquisition, furent dévoués au roi dans toutes ses entreprises, et proches de lui à la cour et à la guerre.

Il faut également relever que le comté, resté intact quand l’organisation royale centralisée s’imposait partout, ne représentait pas un risque pour l’unité du pays. Il n’avait pas la puissance pour une sécession, que sa position géographique au milieu du royaume, ne suggérait d’ailleurs pas. Ses titulaires se contentèrent de jouir de leur statut et de ses revenus, sans s’inscrire dans des alliances dangereuses.

Cette autonomie enfin avait un contenu déclinant : le royaume implantait en Nivernais ses structures et les renforçait : lieutenance générale pour le militaire ; baillages royaux de Saint-Pierre-le-Moutier (et d’Auxerre pour la partie donziaise) pour le judiciaire ; subdélégations de lIntendance de la généralité d’Orléans et Elections, pour l’administration et la fiscalité. Les fonctions ecclésiastiques les plus importantes : évêchés de Nevers et d’Auxerre, abbatiats des principaux monastères – réduits à de simples « bénéfices » par la commende et les destructions – étaient entièrement à la main du pouvoir royal.

Pour une partie de la population d’autre part, celle qui avait accès à une éducation scolaire plus poussée, l’horizon s’élargissait bien au-delà de la petite région natale. Etudes supérieures de droit à Bourges, de Médecine à Montpellier, ou tout simplement « montée à Paris » pour quelque motif que ce soit. Les généalogies le confirment : Paris n’est pas loin. Quand le dernier duc de Nevers Mancini vint à Donzy en 1769, n’y fut-il pas accueilli par Voille de Villarnou, son ancien condisciple au collège Louis-le-Grand ? Bref, on ne se contente plus d’un espace rural figé, on aspire à plus vaste, à plus cultivé.

Certes, les usages féodaux fonctionnèrent jusqu’à la Révolution, comme le reflète la documentation disponible. On faisait hommage au comte puis au duc pour les fiefs. La Chambre des Comptes de Nevers administrait les affaires ducales. Au double titre de baron de Donzy et de Saint-Verain, le duc devait un hommage à lévêque d’Auxerre et désignait des représentants pour « porter » le prélat à sa première entrée dans la ville. L’Inventaire des Titres de Nevers illustre par de multiples exemples cette immuabilité.

Mais au fil du temps le sens de ces usages s’étiolait et leurs modalités évoluaient. Au XVIIIème siècle ils s’étaient largement « bureaucratisés » : les « hauts et puissants seigneurs »  – d’origine bourgeoise bien souvent – étaient devenus de simples propriétaires de territoires morcelés. Il pratiquaient locations, cessions, gages, et hypothèques sur des terres dites « nobles », sans égard particulier pour leur suzerain. Ils ne lui avouaient plus leur fidélité en mettant leurs mains dans les siennes : le duc était à Paris ou ailleurs, les notaires et la paperasse avaient remplacé la confiance mutuelle.

                        

Louis Jules Mancini-Mazarini (ci-dessus),homme de cour, diplomate, auteur brillant et académicien, vit son « duché de Nivernois et Donziois » s’évanouir dans la nuit du 4 aout. Il y perdait un statut et un revenu – ce qui n’était pas rien – plus qu’un véritable pouvoir sur un territoire qu’il connaissait peu,  et sur ses habitants.

Tel fut l’ultime destin de Nevers et Donzy, une des traces les plus importantes d’un système féodal épuisé et finalement mis à bas. La Nièvre et l’Yonne pouvaient commencer leurs existences et les bourgeois s’arracher dans les ventes publiques les biens devenus « nationaux ».

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Druyes, l’indestructible

(Illustration : armes de Courtenay)

À partir de 1032, le comté de Nevers et celui d’Auxerre sont réunis entre les mains de Renaud, fils de Landry. Au sein de cet ensemble qui va perdurer pendant les siècles suivants, Druyes occupe une place singulière puisqu’il appartient en bien propre au comte de Nevers et ne dépend pas de l’évêque d’Auxerre, dont le pouvoir féodal s’étend pourtant sur le reste de la contrée.

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Ce n’est qu’à la fin du XIIè siècle que le château de Druyes (voyez ce beau site qui lui est consacré) apparaît dans les textes. Il est alors l’une des résidences habituelles de Pierre II de Courtenay, comte de Nevers, d’Auxerre et de Tonnerre. En 1199, le comte doit faire face à la révolte d’Hervé, baron de Donzy. Il est battu et fait prisonnier. Pour recouvrer la liberté, il doit donner sa fille Mathilde en mariage à Hervé et lui céder le comté de Nevers. Ses comtés d’Auxerre et de Tonnerre, qu’il ne conserve qu’à titre viager, doivent revenir à sa mort à Hervé. Certains fiefs auxerrois, dont Druyes, sont alors rattachés aux possessions nivernaises du seigneur de Donzy.

En 1216, c’est à Druyes, chez son gendre, que le comte Pierre reçoit une délégation de barons venus lui proposer la couronne de l’empire latin de Constantinople. Couronné à Rome le 9 avril 1217, il part à la tête de cinq mille hommes afin de défendre son empire. Il tombe cependant dans une embuscade tendue par des Grecs dans les montagnes d’Albanie et n’atteindra jamais Constantinople : il meurt en prison au cours de l’hiver 1218-1219.

Mathilde (ou Mahaut) de Courtenay, comtesse de Nevers et baronne de Donzy, très populaire en raison de ses libéralités, vient régulièrement séjourner au château de Druyes. C’est là qu’elle remet le 15 août 1223 une charte d’affranchissement aux députés envoyés par Auxerre, qui accorde des libertés et franchises aux habitants et marque la naissance de leur commune.

À sa mort en 1257, c’est son arrière-petite-fille Mathilde de Bourbon qui lui succède comme comtesse de Nevers, Auxerre et Tonnerre. Elle meurt cinq ans plus tard, en 1262, et son mari Eudes de Bourgogne partage les trois comtés entre ses filles Yolande, Marguerite et Alix. Parti en croisade, il est tué lors du siège d’Acre en 1266. Mais sa succession s’avère difficile à trancher entre ses filles. En effet, s’opposant au choix de son père, Yolande se prévaut du droit d’ainesse et réclame les trois comtés. Mais un arrêt du parlement confirme le partage. Yolande hérite donc seulement du comté de Nevers, auquel sont rattachés certains fiefs auxerrois, dont Druyes, comme cela avait déjà été le cas en 1199.

Après la mort de Yolande, le comté de Nevers passe à ses descendants et héritiers, les comtes de Flandre. Mais dès lors, Druyes perd son statut de résidence princière. Son château n’abrite plus qu’un capitaine et une garnison chargés de la défense, et l’entretien en pâtit fortement. Mais son rôle militaire reste important et il est affecté par les ravages de la guerre de Cent Ans.

En 1369, Marguerite de Flandre, fille et héritière du comte de Flandre Louis de Male, épouse Philippe le Hardi, fils du roi de France et duc de Bourgogne. À la mort de son père en 1384, elle devient – entre autres titres – comtesse de Nevers. Après plusieurs siècles de séparation, le duché de Bourgogne et le comté de Nevers sont réunis dans l’État bourguignon. La nouvelle comtesse de Nevers fait établir un état de ses châteaux nivernais : les conclusions sont désastreuses, en particulier pour Druyes, et des travaux importants sont engagés. Entre 1378 et 1384, le château fait l’objet de réparations et ses défenses sont renforcées. La bannière du duc de Bourgogne flotte désormais sur la tour du Sault.

Aucun fait marquant ne vient ensuite faire parler de Druyes, ancienne forteresse comtale abandonnée à la garde d’un capitaine.

Le fief est vendu en 1604 à Antoine de Thiboutot, un seigneur d’origine normande, « Gouverneur pour le roi aux duché de St-Fargeau et Pays de Puisaye », pour des raisons financières. Mais en 1606, Charles de Gonzague, duc de Nevers, le rachète, en souvenir de son ancêtre Mahaut de Courtenay

Le dernier duc de Nivernais, Louis-Jules Mancini-Mazarini, vend la châtellenie de Druyes à Louis de Damas, marquis d’Anlezy, en 1738. Les Damas ne sont pas alors des nouveaux-venus sur place puisque dès 1559, Jean de Damas, était devenu « vicomte de Druyes » par son mariage avec Edmée de Crux, héritière d’une seigneurie particulière qui jouxtait les possessions ducales. Tandis que le vieux château restait la propriété des comtes, les Damas faisaient construire à proximité un château « moderne » (XVIIè). Au siècle suivant, ils reçurent le titre de « marquis d’Anlezy ». Le dernier d’entre eux, François, dépensa sans compter pour aménager son château de Druyes, le parc et les jardins, et mourut couvert de dettes.

Ses neveux et héritiers furent considérés comme émigrés en 1792, et tous les biens furent mis en vente. En 1795, n’ayant pas trouvé d’acquéreur, les châteaux sont vendus en lots pour la démolition. Le château des comtes de Nevers est ainsi décrit :

« Ancien château entouré de murs et tours, se composant d’une vieille chapelle servant ci-devant de pressoir, grandes écuries à chevaux, une prison, plusieurs remises, grande cave, grenier dessus et cour devant, ensemble et enclos remplis de roches, compris les matériaux de tous les bâtiments, les arbres complantés dans l’étendue de l’enclos, la tour où est l’horloge, y compris le-dit horloge. »

Le château « moderne » est alors entièrement démoli, tandis que la vieille forteresse échappe à ce triste sort, peut-être en raison de l’épaisseur de ses murailles, qui rebute les vandales.

Voyez dans la notice ci-dessous la succession des seigneurs et des vicomtes de Druyes :

Druyes

D enluminé

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