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La ferme fortifiée de Sauzay à Corvol

(Illustration : le vicomte de Toulongeon, dernier sgr de Sauzay)

Nous avions proposé un article sur la ferme fortifiée de Sauzay à Corvol. Des recherches complémentaires nous ayant permis d’enrichir l’histoire de ses seigneurs successifs, nous proposons une nouvelle approche de ses origines, ainsi que des indications nouvelles sur les seigneurs du « Petit-Sauzay ».

Reconstruite aux XVème-XVIème siècles, la maison forte de Sauzay (le Grand-Sauzay) défendait la vallée de la rivière de ce nom, un carrefour de circulation concerné par le commerce des produits des forges environnantes. Elle avait été incendiée par les Anglo-Bourguignons en 1427. Elle était à la tête d’un fief ancien, relevant de la châtellenie de Corvol-l’Orgueilleux, et peut-être détaché de Corbelin, en amont sur la rivière.

Il paraît probable qu’elle fut détenue d’abord par les Le Muet, sgrs de Corbelin et Ardeau et fut divisée à la mort de Guillaume III le Muet, dont la femme, Cécile Gousté, de Clamecy, en transmit des parts à ses enfants d’un second mariage avec Jean Dabont, d’Entrains, dont le fils rend hommage en 1555.

En 1588 elle appartenait à Philibert Bolacre, fils de Nicolas, receveur du Roi à Clamecy, peut-être par une alliance avec une Dabont, avant d’être achetée en 1620 par un riche « marchand de bois pour la fourniture de Paris », Jean Girardot. Ses petits-enfants – Girardot de Sozay – protestants persécutés après la Révocation de l’Edit de Nantes, durent se défaire de leurs biens pour financer leur exil à Genève ou en Angleterre. Ils vendirent Sauzay au marquis d’Azy (Louis-Henri de Las) pour 76.000 livres.

Elle se présente aujourd’hui comme une ferme fortifiée autour d’une cour carrée, entourée de fossés autrefois alimentés par le Sauzay. Les bâtiments d’origine ont été profondément transformés. La façade sud présente les caractères du XVème siècle et celle orientée à l’est offre un portail avec des vestiges d’origine : pont-levis, échauguette, machicoulis…

Il a été fait du site aux XVIIIème et XIXème siècles un double usage : agricole et industriel. Il a en effet abrité un haut fourneau, alimenté par le minerai de fer de la région et les bois environnants, et animé par la force du cours d’eau. Il a aussi été le siège d’une exploitation de fourniture de bois par flottage vers Paris, activité typique du Clamecycois, du XVIIème au XIXème siècle, à l’origine de grandes fortunes.

Un petit château plus confortable fut adjoint à la maison-forte au XVIIIe siècle par le marquis d’Azy.

Le vicomte de Toulongeon, son héritier, qui était historien et homme politique, député de la noblesse aux Etats Généraux, puis membre de l’Institut, en hérita et s’y retira. Il avait embrassé les idées de la Révolution et y joua un certain rôle.

En aval du Grand-Sauzay, ont trouve la hameau du Petit-Sauzay, un fief peut-être détaché du précédent, que nous évoquerons in fine…

Voyez ci-dessous une notice sur la dévolution de Sauzay au fil des siècles ; elle recèle des hypothèses et des incertitudes que vous nous aiderez peut-être à lever…

Sauzay (Grand et Petit) (nouvelle version du 1 oct 2021)

 

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Le Chesnoy et Ferrières, à Entrains

(Illustration : minerai de fer)

Les environs d’Entrains, vieille cité romaine qui dominait la contrée avant l’avènement de Donzy, sont riches de sites castraux.

Au sud : Réveillon, dont le grand château néo-Louis XIII actuel rappelle l’importance passée du fief ; au nord-est Miniers et Saint-Cyr, disparus dans les bois, et plus loin Château-du-Bois et Les Barres (à Sainpuits), deux seigneuries considérables.

Au nord, au long de l’ancienne voie romaine reliant Interanum (Entrains) à Autessiodurum (Auxerre), le Chesnoy et Ferrières – à ne pas confondre avec le fief homonyme de Ferrières à Andrye – sont deux fiefs anciens souvent associés et dont l’histoire rejoint en partie celle de Réveillon.

Le Chesnoy (ou Le Chesnoy-les-Entrains), formait une seigneurie en toute justice relevant de la châtellenie d’Entrains. Malgré l’ancien nom de « Maison-forte du Chesnoy », on ne voit plus sur place de véritable trace castrale, mais un grand domaine agricole.

La famille du Chesnoy (plus tard « du Chesnay ») s’est prolongée jusqu’au XVIIème siècle notamment à Neuvy-sur-Loire. Le fief d’origine est passé au moins en partie, aux seigneurs de Réveillon, dont des descendants paraissent l’avoir conservé.

Un démembrement, sous le nom de « Chesnoy-le-Pré », par opposition à « la Maison-forte du Chesnoy », a été détenu par des bourgeois d’Entrains.

Ferrières tire son nom d’anciennes exploitations de minerai de fer. Ce fief était, selon Marolles et Baudiau, dans la mouvance du Chesnoy. L’ancien manoir, aujourd’hui une ferme, y est toujours visible (tour, pigeonnier), qu’on peut dater du XVIème siècle.

Le suite de ses seigneurs est malaisée à établir en l’état actuel de nos connaissances. Au fil des successions et des partages, ces fiefs ont été autonomes ou réunis et associés un temps à Réveillon, puis séparés à nouveau. Chacun d’eux paraît même avoir été divisé, avec plusieurs co-seigneurs.

L’examen de la succession de leurs seigneurs imposera donc un retour sur celle de Réveillon.

Voyez ci-dessous la notice – révisée en déc 21 mais tout à fait incomplète et provisoire – qui est consacrée à :

Le Chesnoy et Ferrières

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Réveillon, néo-Louis XIII

(Illustration : château de Réveillon)

Le grand château « moderne » de Réveillon, qui domine la petite ville d’Entrains et le cours supérieur du Nohain, a remplacé au milieu du XIXème siècle, une vieille maison-forte, dotée de plusieurs tours, de fossés et d’un pont-levis, siège d’une seigneurie ancienne, détenue pendant plus de trois siècles (XIIème-XVIème) par la famille de Veauce.

Passée vers 1550 à Edme de Chassy, qui la revendit peu après à Nicolas Bolacre, bourgeois de Nevers, qui s’en dessaisit à son tour en 1579, Réveillon échut à Claude de Rochefort, dont les descendants la conserveront jusqu’à la veille de la révolution.

Le polémiste Henri Rochefort (1831-1913) (« Victor-Henri de Rochefort-Luçay » de son vrai nom), était leur descendant direct, mais il n’avait plus d’attaches dans la Nièvre.

Après plusieurs cessions, Réveillon est acheté en 1809 par le comte Antoine Roy, ministre sous la Restauration, et est resté dans sa descendance jusqu’à nos jours, passant par alliance dans de grandes familles.

Le comte Roy avait engagé la reconstruction complète du château, qui fut achevée sous le second empire, dans le goût néo-Louis XIII en vogue à cette époque, par son arrière-petit fils par alliance, le comte d’Hunolstein. 

Voyez la notice qui présente la succession des seigneurs :

Réveillon  (V3 augmentée et corrigée du 27/4/17)

D enluminé

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