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Villiers, au fond du val

(Illustration : château de Villiers)

Le château médiéval de Villiers, à Ménestreau, dont le ruisseau de Presle, affluent du Nohain, alimentait les douves, paraît avoir été détenu par les seigneurs successifs de Nanvignes (voir la notice Menou), avec lequel il formait un fief, et auquel il faut donc l’associer.

Il a cependant eu une histoire antérieure que nous nous sommes efforcés de déchiffrer.

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Isolé au milieu des prés, il offre de beaux restes d’une construction de la fin du moyen âge (reconstruction au XVème siècle).Un pont dormant sur le ruisseau a succédé au pont-levis d’origine. Une chapelle à contreforts, de la fin de l’époque gothique, donne une certaine majesté à cet ensemble disparate et délaissé.

Ci-dessous une notice résumant l’histoire de Villiers. Merci de vos contributions pour en cerner mieux les origines.

Villiers (Ménestreau)

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Menou, le faste du Grand Siècle

(Illustration : château de Menou)

Précédé d’une vaste cour où les buis taillés forment une haie d’honneur, fastueux et rigoureux, le château de Menou représente en Nivernais le type des grandes demeures de la fin du XVIIème siècle.

Ce n’est qu’en 1697 que la terre qui s’appelait Nanvignes prit le nom de Menou, celui d’une famille d’origine poitevine, lorsqu’elle fut érigée en marquisat. Bien que les origines de Nanvignes soient obscures, il est hors de doute que le site était déjà occupé à l’époque gallo-romaine. Il se trouvait d’ailleurs sur le tracé de la voie qui, d’Autun menait à Lutèce via Orléans. Mention est faite à maintes reprises de la seigneurie de Nanvignes dans « l’Inventaire des Titres de Nevers » de l’Abbé de Marolles, mais il ne semble pas qu’un château féodal ait été édifié sur cette hauteur. D’ailleurs, en 1277 les héritiers de Guillaume de Nanvignes avaient vendu les biens qu’ils tenaient de lui à Robert, Cte de Nevers.

En revanche, il est établi que le château actuel a été construit sur l’emplacement d’une demeure détruite par un incendie en 1672, dont il ne reste pas de trace. A la suite de partages, Nanvignes se trouve au début du XVIème siècle, divisé entre des seigneurs dont les liens sont complexes à établir. Une partie appartient à Françoise d’Albret, comtesse de Nevers, une autre à Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, la troisième à Jean Tenon, bailli de Saint-Pierre-le-Moutier, la dernière enfin à Jean Le Muet, seigneur de Corbelin.

Par achats successifs, les Tenon regroupent la terre aux XVIème et XVIIème siècle. Marie Brisson, veuve sans postérité de Guillaume II Tenon, apporte Nanvignes à Armand-François de Menou, sgr de Charnisay, Maître d’hôtel de Louis XIII, épousé en troisièmes noces. Il donna son nom à cette terre.

Nanvignes passe ainsi à une branche cadette de cette famille, dont un ancêtre, Nicolas, avait en 1248, accompagné le jeune comte de Nevers Gaucher de Chatillon à la septième croisade. Grand maître des Arbalétriers (voir leur liste), il s’était fait remarquer par ses exploits alors qu’il commandait l’arrière-garde à la bataille de Damiette.

Dans la tradition familiale, Armand François de Menou, se distingue à la bataille de Lens, qui mit fin à la Guerre de Trente Ans, en 1648, sous le commandement du grand Condé, et ses mérites ultérieurs lui valent de voir ce fief érigé en marquisat par Louis XIV au mois de juin 1697.

Sa petite-fille apporte Menou à Louis-Alexandre de Damas, comte de Crux, dont le fils : Etienne-Charles de Damas-Crux, fut un personnage important de la Restauration. La dernière dame de Menou de cette famille avant la Révolution n’émigra pas et la terre de Menou passa ensuite par héritage à de grandes familles.

Nota : le fief de Villiers à Ménestreau (voir cet article) a été associé à celui de Nanvignes-Menou, et a eu les mêmes seigneurs.

Voyez la notice sur la succession des seigneurs de Nanvignes, puis de Menou, en cliquant sur le lien ci-dessous :

Menou  (V. du 7/1/22)

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Le Magny et Suilly

(Illustration : manoir du Magny)

Le discret mais vieux manoir du Magny, isolé sur le plateau cultivé au sud-ouest de Suilly-la-Tour, était le siège d’un fief de ce nom, associé à celui de Suilly. Il est aujourd’hui une exploitation agricole.

Il date du XVème siècle, mais le fief est beaucoup plus ancien. Ses premiers titulaires restent mal connus, comme le processus de succession qui l’amène dans les mains de la famille de Pernay au XVème siècle justement, qui le conservera jusqu’au début du XVIIIè.

Il aurait toutefois été dans les mains pendant quelques années au XVème siècle, en tout ou en partie, de Jean de Chevenon, puissant chevalier nivernais, et du Chancelier Guillaume Jouvenel des Ursins, sgr de la Motte-Josserand.

Rien de marquant ensuite dans la cohorte des petits seigneurs connus du Magny, qui s’enracinent en Donziais par des alliances avec les familles de la région : La Rivière, Lamoignon, Chabannes….

Voyez la notice jointe qui en développe la succession, telle que nous sommes en mesure de l’apprécier : 

Suilly-Magny (V9 du 7/6/22)

Aujourd’hui l’histoire même de cette seigneurie paraît oubliée, ayant été surclassée à Suilly par celles des deux grands fiefs voisins de Vergers et des Granges.

Un petit fief en a été détaché, qui fait l’objet d’une notice spécifique : Presles, dont les traces sont ténues.

Voyez aussi le très joli site municipal de Suillywww.suillylatour.fr

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Vergers, un domaine de Saint Germain…

(Illustration : château de Vergers)

Le château actuel de Vergers à Suilly-la-Tour, de style néo-gothique (inspiré par Charles Garnier et Eugène Viollet-le-Duc), et qui emprunte aux techniques modernes de construction (charpente métallique des Ateliers de Gustave Eiffel) a été construit sur les ruines d’une ancienne forteresse féodale, dont l’emprise est toujours visible au sol. Une représentation gravée de l’ancien château de Vergers figure dans l’Album de Morellet, Barat et Bussière. 

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Cette terre est réputée avoir appartenu, comme une bonne partie de la région, au grand Saint Germain d’Auxerre, qui en aurait fait don à son évêché. Une chapelle dédiée à Saint Pallade y avait été construite au VIème siècle. L’église Saint Pallade de Suilly-Vergers, de style gothique et qui eut un temps le statut d’église paroissiale et se trouve aujourd’hui dans le parc du château, lui a succédé.

Le premier château féodal aurait été construit au début du XIVème siècle par les Varigny, une famille nivernaise originaire d’Achun, devenus seigneurs de Chassypuis du Deffend en Bourbonnais.

Mahaud de Varigny, fille de Robert, est la première citée par Marolles pour une « maison de Suilly » qui pourrait être Vergers. Elle a épousé successivement Guillaume de Champlemy (voir notice La Rivière), et Jean du Bois. Leur fille Jeannette du Bois aurait apporté Vergers à Jean II d’Armes vers 1450, issu d’une vieille famille nivernaise, originaire du lieu éponyme. Elle tint Vergers pendant plus d’un siècle, et Valentine d’Armes l’apporta par mariage aux Chabannes en 1570. On peut supposer que le château fut « modernisé » pendant cette période, touchant au goût de la Renaissance.

François de Chabannes, comte de Saignes, fut le premier seigneur de Vergers de cette lignée prestigieuse (cf. Chabannes sur Racines-Histoire) qu’on disait issue des comtes d’Angoulême. Ils tinrent Vergers pendant près de deux siècles. Paul de Chabannes vendit finalement ce vieux fief, où la famille ne résidait plus depuis longtemps, et la forge qui y était associée, aux moines de la Chartreuse de Bellary en 1714. L’abbaye disparut à la Révolution. Vergers et sa forge furent vendus comme l’ensemble de ses biens. Le vieux château fut remplacé par l’édifice actuel sous le second Empire, et l’activité metallurgique cessa à la fin du XIXème siècle.

Voyez le très joli site municipal de Suilly : www.suillylatour.fr

Voyez la notice détaillée qui suit sur la succession des seigneurs, complétée le 2 avril 2022 par des informations complémentaires sur les origines du fief :

Vergers (V. complétée du 22 sept. 2022)

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