Archives de catégorie : 91 – Châtellenie de Saint-Verain

Neuvy, aux confins du Gâtinais

(Illustration : le port de Neuvy, vers 1890)

La seigneurie de Neuvy, aux confins du Nivernais et du Gâtinais, est très ancienne. Elle relevait de Saint-Verain, puis de Nevers. Une famille de ce nom devait tenir ce fief.

Un château féodal y existait, reconstruit par Thomas de Corguilleray à la fin du XVème siècle.

Le fief passa aux du Chesnay, aux Courtenay-Bléneau, aux Chevenon de Bigny, puis aux Guiscard, toujours par alliance. Il fut acheté par le duc d’Harcourt en 1726 et passa à ses héritiers jusqu’à la Révolution.

Sur ce même site fut implantée à la fin du XIXème siècle une fabrique de pneumatiques, l’usine Fougerat, qui comprenait un vaste château reconstruit, dit « de la Fabrique », incluant des restes de l’ancien château de Neuvy.

Voyez ci-dessous la notice consacrée à la suite des seigneurs de Neuvy

Neuvy (V3 augmentée le 19/9/21)

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Arquian, vive la Reine !

(Illustration : la reine Marie-Casimire avec ses enfants, 1684)

Le nom d’Arquian, seigneurie érigée en marquisat pour Antoine de La Grange (voir : Généalogie de La Grange) à la fin du XVIème siècle, a été rendu célèbre par l’accession au trône de Pologne de Marie-Casimire de la Grange d’Arquian lors de l’élection en 1672 de Jean III Sobieski comme Roi, qu’elle avait épousé en secondes noces en 1665, après un premier mariage polonais.

Détenue à l’origine par les Guytois, premiers seigneurs d’Arquian connus, le fief passe par alliance aux sires de La Grange, sgr de Montigny, en Berry, qui en prendront dès lors le nom, ainsi que les armes des anciens seigneurs. Il est vendu au début du XVIIIème siècle à Guillaume de Masin, issu d’une vieille famille piémontaise.

Un château construit au XVIIème siècle et modifié au XIXème, a sans doute succédé sur le même site entouré de fossés, à une ancienne demeure féodale.

Voyez ci-dessous la notice présentant la succession des seigneurs (marquis et comtes) d’Arquian. Elle a été complétée par des références fournies par un internaute, que nous remercions…

Arquian (V5 complétée le 30/12/21) 

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Insèches, à Alligny

(Illustration : château d’Insèches)

L’histoire de la seigneurie d’Insèches est liée à celle de Saint-Père (voir cette fiche). Elle revient au fils cadet de François de Stutt (voir fiche Tracy). Une grande bâtisse de la fin du XVIIIème siècle a pris la place d’une demeure ancienne.

Un acte de 1627 nous apprend qu’Etienne de Stutt, fils cadet de François, y demeurait. Insèches passa ensuite par alliance aux Foucauld du Berry, originaires du Périgord, et fut vendu en 1843 à Gabriel Renaud Provost-Dumarchais, sénateur de la Nièvre, qui fit reconstruire le château.

Voyez ci-dessous la notice consacrée aux seigneurs d’Insèches que nous avons complétée en décembre 2021  :

Insèches    (V4 du 24/12/21)

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Saint-Vérain, un prieuré de Saint Germain

(Illustration : chapiteau de l'église de Saint-Verain)

Un prieuré bénédictin fut créé au XIème siècle à Saint-Vérain, grande seigneurie dont il accompagna l'essor. Il tenait son nom de cet évêque de Cavaillon (Véran) du VIè siècle, dont les reliques avaient été mises à l'abri dans l'Orléanais et en Puisaye au Xème siècle, et le donna à une lignée prestigieuse. Son fondateur était vraissemblablement le seigneur du lieu, Gibaud, mais ce point est discuté. 

Le prieuré fut vite – peut-être même dès l'origine – rattaché à la grande Abbaye Saint Germain d'Auxerre, à laquelle les barons de Saint-Vérain étaient liés. Il resta une simple dépendance de cette maison-mère jusqu'à sa disparition à la Révolution. Il conserva des dimensions modestes, dans l'ombre de cette place-forte et de la grande abbaye auxerroise. Son histoire a laissé peu de traces qui lui soient propres.

L'église prieurale, dédiée à Saint Vérain et Saint Blaise, modifiée au cours des siècles et devenue simplement paroissiale à la Révolution, conserve de beaux éléments romans. De l'ensemble prieural seul un bâtiment assez récent subsiste, sous lequel on peut voir les restes de l'ancien cellier des moines.

                                                                            Saint-Verain église

Voyez dans la notice ci-dessous des informations complémentaires et notamment l'histoire des origines du prieuré proposée par Noëlle Deflou-Leca, dans son ouvrage de référence sur "Saint Germain d'Auxerre et ses dépendances (Vè-XIIIè siècles)" (Publications de l'Université de Saint-Etienne, 2010).

Le Prieuré de Saint-Verain

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Roches, nécropole des sires de Saint-Verain

(En illustration : abbatiale de Pontigny)

Aujourd’hui, on distingue à peine de pauvres ruines abandonnées au fond d’un vallon en amont de Myennes. Pourtant, pendant de longs siècles, l’Abbaye cistercienne de Roches, dépendant de Pontigny, était un haut lieu de la région.

Elle fut fondée en 1133-1134 par Gibaud de Saint-Verain (voir cette fiche), ainsi que par l’évêque d’Auxerre Hugues de Montaiguancien moine de Cluny et neveu du grand abbé Saint Hugues, qui favorisait néanmoins l’ordre cistercien naissant. Ils firent venir dix religieux de Pontigny et instituèrent Godefroy de Toucy, issu des premiers barons de Puisaye (voir fiche Toucy), comme abbé. 

Dès 1140 les chanoines de Saint-Augustin de l’abbaye Ste-Marie de Villegondon toute proche (à Saint-Loup), vinrent, sous l’impulsion de l’abbé Aimeric, se réunir aux moines de Roches.

L’abbé Godefroy obtint en 1142 et 1165 des bulles pontificales « d’exemption » qui plaçaient Roches directement sous la protection du Saint-Siège. Riche abbaye, elle possédait de nombreuses fermes qui assuraient de très bons revenus. Elle possédait à Cosne les « Moulins aux moines », ainsi qu’un étang très poissonneux.

De grands seigneurs de la région et leur famille se firent inhumer dans l’abbaye : ainsi Marguerite de Rochechouart, deuxième épouse d’Hugues d’Amboise, seigneur de la Maison-Fort (fils d’Hugues, sgr de Chaumont et de Jeanne, dame de Saint-Verain…etc.) en 1375. Plusieurs sires de Saint-Verain reposaient à Roches, qu’on peut considérer comme leur « nécropole ».

L’abbaye fut ravagée par les Calvinistes peu après 1550, date à laquelle elle avait été donnée à Jacques Aymot, abbé commendatairequi y renonça lorsqu’il fut nommé à l’évêché d’Auxerre. Elle passa ensuite à son neveu, Jean de Bourneaux, un « enragé ligueur » qui refusait de reconnaître le nouveau roi Henri IV. Ce dernier plaça finalement à la tête de l’abbaye un de ses fidèles qui put vivre des bénéfices.

A l’instar de ses homologues elle ne cessa alors de décliner et en 1789, il ne restait que deux ou trois religieux à Roches.

Seul subsiste aujourd’hui un modeste logis prieural (XVIIè-XVIIIè) qui a servi de ferme, et quelques pans de murs de l’église abbatiale et des bâtiments monastiques, adossés à une sorte de basse-cour. 

Voyez ci-dessous une notice qui fournit des indications plus précises sur l’histoire de l’abbaye :

Abbaye N.-D. de Roches    (V2 du 9/1/17)

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