Archives de catégorie : 7 – Châtellenie de Chatel-Censoir

Faulin, fief Le Bourgoing

Aux pieds d'une colline boisée, le château de Faulin à Lichères-sur-Yonne, est un magnifique ensemble architectural de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance. Il est mentionné pour la première fois au XIIIe siècle et appartient alors aux Ascelin, seigneurs de Châtel-Censoir, qui ont essaimé aussi à Merry-sur-Yonne.

On le trouve en 1389 – dans des conditions qui restent à préciser – en la possession de Jean Le Bourgoing, sgr de Champlévrier en Morvan, d’une vieille famille nivernaise dont les descendants directs le conservent durant trois siècles et font élever, à la fin du XVe siècle, le manoir actuel. Plusieurs d'entre eux occupent des charges importantes à la cour des ducs de Nevers.

L'ensemble est constitué du château et de sa basse-cour entourés par une enceinte rectangulaire cantonnée de 3 tours circulaires, d'une tour maîtresse (donjon) et d'une tour sur plan carré. Le logis qu'on voit aujourd'hui a été construit à l’aube d’une nouvelle période de prospérité dans un style gothique puis Renaissance, plus agréable à vivre mais gardant un système défensif pour protéger les récoltes des bandits de grand chemin et des mésententes locales.

En 1699, l'héritière des Le Bourgoing de Faulin apporte le fief à Paul de Grivel de Grossouvre, sgr de Pesselières et Chauminet en Puisaye (voir ces notices) maître de camp de cavalerie, d'une famille ancienne du Bourbonnais.

Le château est vendu quelques années plus tard à David Pierre Perrinet du Pezeau, gendre d’un Fermier général, et passe ensuite par deux alliances successives aux Damas d’Antigny, et enfin aux Vogüé, sgr de Commarin, au début du XIXème. De cette époque datent les bâtiments d'exploitation qui entourent le manoir.

Voyez le site : Château de Faulin

Et ci-dessous une notice sur la succession des seigneurs ; merci de nous aider à la compléter, notamment pour les premiers échelons…

Faulin (V5 augmentée du 20/1/18)

D enluminé

 

 

Share

Merry (La Tour)

(Illustration : l’Yonne à Merry, les rochers du Saussois)

Le domaine de la Tour, situé sur une hauteur qui domine la boucle de l’Yonne, au-dessus de Merry, comprend les restes d’un important château féodal du XIIème siècle, construit sans doute par les Ascelin, châtelains de Chatel-Censoir, devenus seigneurs de Merry et de bien d’autres lieux. Il avait un plan carré et était entouré de fossés, avec quatre tours carrées aux angles. Une porte d’entrée monumentale donnait accès à la cour, flanquée autrefois d’un donjon carré, qui lui a donné son nom et s’élevait à plus de 25 mètres, pour faire le guet jusqu’à Chatel-Censoir et même Vézelay.

Des adjonctions successives y furent faites, notamment un vaste logis, aux XVè et XVIème siècles. Toutefois dès le début du XVIIè le château n’était plus habité par ses seigneurs et tomba en ruines, évoluant progressivement vers une simple fonction agricole.

On suit les premiers seigneurs de Merry par les donations qu’ils firent aux abbayes les plus proches : Reigny et Crisenon, mais aussi Pontigny. Merry passa au XVème siècle à Jean de la Rivière, dans des conditions qui restent à éclaircir. Sa fille l’apporta aux Veilhan, barons de Giry, et il fut repris 150 ans plus tard par le Roi, qui l’échangea à un magistrat enrichi, peu avant la Révolution, au cours de laquelle il fut vendu comme Bien national.

Tout en étant proche et relié à Chatel-Censoir, châtellenie du Donziais, Merry est proche de Mailly et relevait féodalement du comté d’Auxerre.

Voyez ci-dessous la notice, encore incomplète, consacrée à la Tour de Merry.

Merry (La Tour) (V6 complétée le 26/2/25)

D enluminé

Share

Maison-Blanche : le silence de Claudine…

(Illustration : manoir de Maison-Blanche)

Maison-Blanche à Crain, dans la haute vallée de l’Yonne, dépendant de Chatel-Censoir, est un manoir austère, qui a connu bien des aventures pendant les guerres de religion. A cette époque le fief était tenu par un sieur de Loron, dont la famille venait du Morvan voisin, et lui servait de base pour ses exactions en Auxerrois, sous les ordres de l’Amiral de Coligny.

Les Lanvault, petits seigneurs des environs, paraissent avoir été les premiers seigneurs de Maison-Blanche, et le fief était passé par alliance aux Loron, puis aux Longueville (de Domecy-sur-Cure) avant d’être vendu à un bourgeois d’Auxerre.

L’histoire a été cruelle pour une servante de ce château : Claudine Ravier. L’abbé Jean Lebeuf, grand historien de l’Auxerrois, a donné dans son « Histoire de la prise d’Auxerre par les huguenots«  des pièces justificatives illustrant la cruauté de Jacques de Loron, sgr de Maison-Blanche, et les malheurs de Claudine (pp. 320 et suivantes).

Elle avait été témoin de l’arrivée à Maison-Blanche de charrettes pleines des trésors des églises pillées à Auxerre, et de l’enfouissement d’une partie d’entre eux dans le parc, tandis qu’une autre partie, fondue, avait été expédiée à Genève. Pour l’obliger au silence en la terrorisant, Loron lui avait raclé la langue avec son coutelas. Elle ne parla que des décennies plus tard.

Voyez ci-dessous une notice plus détaillée, qui reste cependant à compléter :

Maison-Blanche (V. du 13/6/22)

D enluminé

Share