Archives de catégorie : Yonne

Maison-Blanche : le silence de Claudine…

(Illustration : manoir de Maison-Blanche)

Maison-Blanche à Crain, dans la haute vallée de l’Yonne, dépendant de Chatel-Censoir, est un manoir austère, qui a connu bien des aventures pendant les guerres de religion. A cette époque le fief était tenu par un sieur de Loron, dont la famille venait du Morvan voisin, et lui servait de base pour ses exactions en Auxerrois, sous les ordres de l’Amiral de Coligny.

Les Lanvault, petits seigneurs des environs, paraissent avoir été les premiers seigneurs de Maison-Blanche, et le fief était passé par alliance aux Loron, puis aux Longueville (de Domecy-sur-Cure) avant d’être vendu à un bourgeois d’Auxerre.

L’histoire a été cruelle pour une servante de ce château : Claudine Ravier. L’abbé Jean Lebeuf, grand historien de l’Auxerrois, a donné dans son « Histoire de la prise d’Auxerre par les huguenots » des pièces justificatives de la cruauté de Jacques de Loron, sgr de Maison-Blanche, et des malheurs de Claudine. Voyez les pages 320 et suivantes de ce livre en cliquant sur le titre.

Elle avait été témoin de l’arrivée à Maison-Blanche de charettes pleines des trésors des églises pillées à Auxerre, et de l’enfouissement d’une partie d’entre eux dans le parc, tandis qu’une autre partie, fondue, avait été expédiée à Genève. Pour l’obliger au silence en la terrorisant, Loron lui avait raclé la langue avec son coutelas. Elle ne parla que des décennies plus tard.

Voyez ci-dessous une notice plus détaillée, qui reste cependant à compléter :

Maison-Blanche (V. du 13/6/22)

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Les Barres

(Illustration : château des Barres)

La terre des Barres, à Sainpuits en Puisaye-Forterre donziaise, est ancienne. Elle serait passée entre les mains de familles connues, traitées également dans d’autres notices : Mornay, Garreau, La Ferté-Meung (Boisjardin à Ciez, Miniers à Entrains), Cossaye, du Deffand (Le Tremblay à Fontenoy), avant d’échoir aux Gentils (Le Boulay à Druyes), seigneurs limousins venus en Puisaye par une alliance.

Le château actuel des Barres, d’une belle ordonnance classique, a été construit en 1777, sur l’emplacement d’une demeure plus ancienne dont des traces subsistent. Il a été modifié par Claude-Etienne Chaillou des Barres (1784-1857), intendant de Basse-Silésie, préfet, écrivain, livrettiste, fondateur et premier président de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, ami du Roi Frédéric II de Prusse, ainsi que par son gendre, le baron du Havelt : aménagement d’une bibliothèque ; construction d’une aile reliant le château à la bibliothèque, édification d’une chapelle funéraire, aménagement du parc. 

Ci-dessous la notice présentant la succession des seigneurs des Barres (V. 6, complétée le 15/10/21) :

Les Barres

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Le Tremblay – Le Deffand

(Illustration : château du Tremblay)

C’est en 1408 que l’on trouve le premier document faisant état du fief du Tremblay, à Fontenoy, châtellenie de Saint-Sauveur. Cet acte ratifie l’échange que fit Pierre du Deffand de sa succession contre le Tremblay, fief d’un certain Hugues Trissonneau. Il sera conservé quatre siècles par la même famille, jusqu’à l’extinction du nom en 1813. 

Le Deffand, fief d’origine de la famille, n’est pas bien loin (voir le site touristique qui est consacré à cette Maison d’hôtes : Château du Deffand).

Voyez aussi la notice généalogique consacrée à cette famille : Famille du Deffand

Les du Deffand du Tremblay n’occupèrent jamais des postes très en vue. Leur nom est toutefois célèbre dans le monde des lettres grâce à l’épouse de l’un d’eux : Marie de Vichy-Champrond, femme de Jean Baptiste du Deffand, « Madame du Deffand« , une femme brillante et libre du Siècle des Lumières, amie de Voltaire notamment, qui anima l’un plus des célèbres salons littéraires parisiens de son temps, et fut l’auteur d’une correspondance remarquable.

                                                            MarieduDeffand-transparent

Le Tremblay accueille aujourd’hui le Centre régional d’art contemporain de Bourgogne.

Voyez ci-joint la notice qui présente la suite des seigneurs du Tremblay :

Le Tremblay (V6 du 14/9/21)

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Pesselières

(Illustration : Michel Le Peletier de Saint-Fargeau)

Rien ne subsiste de l’ancien château de Pesselières à Sougères-en-Puisaye, détruit en 1823, hormis une ferme et les traces des anciens fossés. Il avait accueilli le roi Charles IX en 1566, lors de son tour de France.

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Pesselières était en premier lieu le fief d’une famille de ce nom, dont on ne sait pratiquement rien, puis il passa aux seigneurs d’Ourrouer (aux Amognes, en Nivernais).

Le fief fut longtemps aux Grivel de Groussouvre, avant d’être vendu aux Le Peletier avant la Révolution.

Son dernier seigneur fut Michel Le Peletier, comte de Saint-Fargeau, qui vota l’abolition des privilèges et la mort du Roi, avant d’être lui-même « victime de la Révolution ».

Voyez la suite des seigneurs de Pesselières dans la notice ci-jointe, récemment complétée :

Pesselières (V. complétée du 18/3/23)

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Ratilly, ocre et grès

(Illustration : château de Ratilly)

Le grand château médiéval de Ratilly, près de Treigny, impose son charme unique, majestueux et simple, au milieu des bois de la Puisaye qui lui a fourni l’ocre roux de ses pierres. Construit au XIIIème siècle et modifié au XVIème, il est passé de mains en mains par héritages et ventes.

Le nom de Ratilly (dont l’origine semble provenir du mot « ratel » : la herse) est cité pour la première fois dans un acte de 1160 (chevalier Renaud de Ratilly). Un château-fort aurait été construit dès le 11ème siècle, lors de l’établissement de la féodalité en Puisaye. Rasé au niveau des glacis au cours de guerres entre seigneurs, c’est sur ses fondations que Mathieu de Ratilly fait bâtir vers 1270 l’édifice actuel, qui va connaître bien des vicissitudes malgré son isolement. Durant la guerre de Cent Ans, entre 1357 et 1380, Ratilly est aux mains de Guy de Vallery, qui y entretient une bande d’aventuriers bretons et pille la région (incendie du prieuré de Moutiers).

En 1567, les Huguenots s’emparent de Ratilly et en font une de leurs places fortes dans l’Auxerrois d’où ils commettent « pillages, voleries, meurtres et saccagements« . Le calme revient à l’avènement d’Henri IV.

Mary du Puy, seigneur d’Igny (près de Palaiseau), fait restaurer Ratilly et s’y installe en 1587. Sa seconde fille, Jeanne, épouse en 1616 Louis de Menou, gouverneur du Duché de Saint Fargeau. Celui-ci fait construire le bâtiment d’entrée reliant les deux tours et restaurer la chapelle Sainte Anne, disparue depuis. En novembre 1653, il reçoit la Grande Mademoiselle, désireuse de quitter momentanément Saint Fargeau où vient de mourir l’une de ses dames d’honneur. « Comme la maison est petite (sic !) , j’y menai peu de monde et ne gardai même point de carrosse… Je fus cinq à six jours dans ce désert... » note-t-elle dans ses mémoires.

En 1732, Louis Carré de Montgeron, Conseiller au Parlement de Paris, achète Ratilly pour aider l’abbé Terrasson, exilé à Treigny, à propager les idées jansénistes. Mais en 1735  M. de Montgeron et l’abbé Terrasson sont embastillés, et Ratilly revendu.

Il est acheté en 1740 par Pierre Frappier, seigneur de Dalinet, dont la fille épouse en 1755 André-Marie d’Avigneau, d’une famille de l’Auxerrois. Ratilly devait rester dans cette famille jusqu’en 1822. Au moment de la Révolution, le château, un peu éloigné de tout, est épargné.

Il a été acquis en 1951 par Norbert et Jeanne Pierlot qui en ont fait, autour de la poterie, un lieu de rencontre de toutes les formes de l’art contemporain (Site chateauderatilly).

Ci-dessous la notice consacrée à la succession des seigneurs de Ratilly ; merci de nous aider à la préciser…

Ratilly (Version augmentée du 17/9/21)

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