Archives de catégorie : Yonne

Beauvais et Lainsecq

(Illustration : château de Beauvais)

L’histoire de la seigneurie de Beauvais, associée à celle de Lainsecq (châtellenie de Saint-Sauveur), est très liée à celle de la baronnie de Toucy. Le fief échut au XVIème siècle à la famille nivernaise de La Ferté-Meung (sur cette famille voir : « la famille de Meung et ses alliances », par Jean Mesqui), via les sires de Savoisy et ceux de La Rivière. Un petit château XIXème a remplacé l’ancienne demeure féodale. Le parc, remarquable, est inscrit à l’Inventaire du patrimoine.

La terre de Lainsecq-Beauvais aurait pu être apportée aux Savoisy par le mariage de Charles de Savoisy (1368-1420), sgr de Seignelay – un personnage important de la Cour de Charles VI, dont il était le Chambellan et l’ami – avec Yolande de Rodemachern, héritière des comtes de Bar-Toucy (voyez leur généalogie complète sur Racineshistoire).

François de La Ferté-Meung, premier nommé « sgr de Beauvais », fils d’Anne de La Rivière, a sans doute hérité de ces terres par l’échange que fit le père d’Anne avec son cousin Savoisy, puisque les enfants du bâtard Henri de Savoisy, à qui elles avaient été données, n’eurent pas de postérité. Ce François pourrait être le constructeur du premier château.

Elle échut enfin par alliance en 1644 aux Le Caruyer, d’origine normande, (ou « Le Caruyer de Beauvais ») dont les descendants l’ont conservée.

Voyez la liste des seigneurs dans la notice ci-dessous (V5 augmentée du 10 jan 2020), que vous pourrez nous aider à préciser :

Beauvais

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Le Boulay, sentinelle de Druyes

(Illustration : manoir du Boulay – aquarelle)

A l’entrée du village de Druyes-les-Belles-Fontaines, venant d’Andryes, se trouve le manoir du Boulay, parfaitement conservé, construit à une portée de fusil du vieux château-fort (voyez le beau site consacré au château de Druyes). C’était un poste de surveillance comportant un corps de garde et de protection des lieux.

Cet ancien fief de la seigneurie de Druyes appartenait, au temps de François 1er, à Louis Gueuble ; son père, Lancelot Gueuble, seigneur de Croisy, en Berry, était un gentilhomme de vieille roche, entiché de sa noblesse. Druyes fut pour cette raison le théâtre d’une histoire dramatique racontée par l’historien Née de La Rochelle (in « Mémoires pour servir à l’histoire du Nivernois et du Donziois », vol.2), qui conduisit le père et le fils sur le billaut à Bourges.

Le fief passa ensuite par alliance à une famille d’origine limousine, les Gentils, qui le conservèrent pendant deux siècles, et fut racheté au XVIIIè par un bourgeois d’Auxerre avant d’être cédé au comte d’Anlezy, vicomte de Druyes, comme d’autres terres de la région.

Ci-dessous la notice présentant la suite des seigneurs du Boulay :

Le Boulay (complété le 16/9/21)

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Chauminet

(Illustration : armes de La Rivière)

Aucune trace visible à Chauminet, hameau de Sougères-en-Puisaye, d’un ancien château. Pourtant, cette seigneurie est citée de façon autonome dès la fin du XVème siècle. Elle aurait appartenu aux La Rivière, seigneurs de la Borde (à Leugny, en Auxerrois), issus de Guillaume, un bâtard de La Rivière en Donziais.

Elle fut rattachée à celle de Pesselières voisine (voir cette fiche) en 1738, lors de son rachat par Marguerite de Grivel de Groussouvre.

Voyez ci-dessous la notice consacrée à la suite des seigneurs de Chauminet, qu’il conviendra de compléter sur certains points…

Chauminet (V4 corrigée et complétée le 21/12/21)

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Druyes, l’indestructible

(Illustration : armes de Courtenay)

À partir de 1032, le comté de Nevers et celui d’Auxerre sont réunis entre les mains de Renaud, fils de Landry. Au sein de cet ensemble qui va perdurer pendant les siècles suivants, Druyes occupe une place singulière puisqu’il appartient en bien propre au comte de Nevers et ne dépend pas de l’évêque d’Auxerre, dont le pouvoir féodal s’étend pourtant sur le reste de la contrée.

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Ce n’est qu’à la fin du XIIè siècle que le château de Druyes (voyez ce beau site qui lui est consacré) apparaît dans les textes. Il est alors l’une des résidences habituelles de Pierre II de Courtenay, comte de Nevers, d’Auxerre et de Tonnerre. En 1199, le comte doit faire face à la révolte d’Hervé, baron de Donzy. Il est battu et fait prisonnier. Pour recouvrer la liberté, il doit donner sa fille Mathilde en mariage à Hervé et lui céder le comté de Nevers. Ses comtés d’Auxerre et de Tonnerre, qu’il ne conserve qu’à titre viager, doivent revenir à sa mort à Hervé. Certains fiefs auxerrois, dont Druyes, sont alors rattachés aux possessions nivernaises du seigneur de Donzy.

En 1216, c’est à Druyes, chez son gendre, que le comte Pierre reçoit une délégation de barons venus lui proposer la couronne de l’empire latin de Constantinople. Couronné à Rome le 9 avril 1217, il part à la tête de cinq mille hommes afin de défendre son empire. Il tombe cependant dans une embuscade tendue par des Grecs dans les montagnes d’Albanie et n’atteindra jamais Constantinople : il meurt en prison au cours de l’hiver 1218-1219.

Mathilde (ou Mahaut) de Courtenay, comtesse de Nevers et baronne de Donzy, très populaire en raison de ses libéralités, vient régulièrement séjourner au château de Druyes. C’est là qu’elle remet le 15 août 1223 une charte d’affranchissement aux députés envoyés par Auxerre, qui accorde des libertés et franchises aux habitants et marque la naissance de leur commune.

À sa mort en 1257, c’est son arrière-petite-fille Mathilde de Bourbon qui lui succède comme comtesse de Nevers, Auxerre et Tonnerre. Elle meurt cinq ans plus tard, en 1262, et son mari Eudes de Bourgogne partage les trois comtés entre ses filles Yolande, Marguerite et Alix. Parti en croisade, il est tué lors du siège d’Acre en 1266. Mais sa succession s’avère difficile à trancher entre ses filles. En effet, s’opposant au choix de son père, Yolande se prévaut du droit d’ainesse et réclame les trois comtés. Mais un arrêt du parlement confirme le partage. Yolande hérite donc seulement du comté de Nevers, auquel sont rattachés certains fiefs auxerrois, dont Druyes, comme cela avait déjà été le cas en 1199.

Après la mort de Yolande, le comté de Nevers passe à ses descendants et héritiers, les comtes de Flandre. Mais dès lors, Druyes perd son statut de résidence princière. Son château n’abrite plus qu’un capitaine et une garnison chargés de la défense, et l’entretien en pâtit fortement. Mais son rôle militaire reste important et il est affecté par les ravages de la guerre de Cent Ans.

En 1369, Marguerite de Flandre, fille et héritière du comte de Flandre Louis de Male, épouse Philippe le Hardi, fils du roi de France et duc de Bourgogne. À la mort de son père en 1384, elle devient – entre autres titres – comtesse de Nevers. Après plusieurs siècles de séparation, le duché de Bourgogne et le comté de Nevers sont réunis dans l’État bourguignon. La nouvelle comtesse de Nevers fait établir un état de ses châteaux nivernais : les conclusions sont désastreuses, en particulier pour Druyes, et des travaux importants sont engagés. Entre 1378 et 1384, le château fait l’objet de réparations et ses défenses sont renforcées. La bannière du duc de Bourgogne flotte désormais sur la tour du Sault.

Aucun fait marquant ne vient ensuite faire parler de Druyes, ancienne forteresse comtale abandonnée à la garde d’un capitaine.

Le fief est vendu en 1604 à Antoine de Thiboutot, un seigneur d’origine normande, « Gouverneur pour le roi aux duché de St-Fargeau et Pays de Puisaye », pour des raisons financières. Mais en 1606, Charles de Gonzague, duc de Nevers, le rachète, en souvenir de son ancêtre Mahaut de Courtenay

Le dernier duc de Nivernais, Louis-Jules Mancini-Mazarini, vend la châtellenie de Druyes à Louis de Damas, marquis d’Anlezy, en 1738. Les Damas ne sont pas alors des nouveaux-venus sur place puisque dès 1559, Jean de Damas, était devenu « vicomte de Druyes » par son mariage avec Edmée de Crux, héritière d’une seigneurie particulière qui jouxtait les possessions ducales. Tandis que le vieux château restait la propriété des comtes, les Damas faisaient construire à proximité un château « moderne » (XVIIè). Au siècle suivant, ils reçurent le titre de « marquis d’Anlezy ». Le dernier d’entre eux, François, dépensa sans compter pour aménager son château de Druyes, le parc et les jardins, et mourut couvert de dettes.

Ses neveux et héritiers furent considérés comme émigrés en 1792, et tous les biens furent mis en vente. En 1795, n’ayant pas trouvé d’acquéreur, les châteaux sont vendus en lots pour la démolition. Le château des comtes de Nevers est ainsi décrit :

« Ancien château entouré de murs et tours, se composant d’une vieille chapelle servant ci-devant de pressoir, grandes écuries à chevaux, une prison, plusieurs remises, grande cave, grenier dessus et cour devant, ensemble et enclos remplis de roches, compris les matériaux de tous les bâtiments, les arbres complantés dans l’étendue de l’enclos, la tour où est l’horloge, y compris le-dit horloge. »

Le château « moderne » est alors entièrement démoli, tandis que la vieille forteresse échappe à ce triste sort, peut-être en raison de l’épaisseur de ses murailles, qui rebute les vandales.

Voyez dans la notice ci-dessous la succession des seigneurs et des vicomtes de Druyes :

Druyes

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Maison-Blanche : le silence de Claudine…

(Illustration : manoir de Maison-Blanche)

Maison-Blanche à Crain, dans la haute vallée de l’Yonne, dépendant de Chatel-Censoir, est un manoir austère, qui a connu bien des aventures pendant les guerres de religion. A cette époque le fief était tenu par un sieur de Loron, dont la famille venait du Morvan voisin, et lui servait de base pour ses exactions en Auxerrois, sous les ordres de l’Amiral de Coligny.

Les Lanvault, petits seigneurs des environs, paraissent avoir été les premiers seigneurs de Maison-Blanche, et le fief était passé par alliance aux Loron, puis aux Longueville (de Domecy-sur-Cure) avant d’être vendu à un bourgeois d’Auxerre.

L’histoire a été cruelle pour une servante de ce château : Claudine Ravier. L’abbé Jean Lebeuf, grand historien de l’Auxerrois, a donné dans son « Histoire de la prise d’Auxerre par les huguenots«  des pièces justificatives illustrant la cruauté de Jacques de Loron, sgr de Maison-Blanche, et les malheurs de Claudine (pp. 320 et suivantes).

Elle avait été témoin de l’arrivée à Maison-Blanche de charrettes pleines des trésors des églises pillées à Auxerre, et de l’enfouissement d’une partie d’entre eux dans le parc, tandis qu’une autre partie, fondue, avait été expédiée à Genève. Pour l’obliger au silence en la terrorisant, Loron lui avait raclé la langue avec son coutelas. Elle ne parla que des décennies plus tard.

Voyez ci-dessous une notice plus détaillée, qui reste cependant à compléter :

Maison-Blanche (V. du 13/6/22)

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