Archives de catégorie : Yonne

Chatel-Censoir, une possession donziaise

(Illustration : la Cène, bas-relief du XVIème siècle – Eglise St-Potentien de Chatel-Censoir)

Chatel-Censoir, à l’entrée du Morvan sur le haut cours de l’Yonne, est aujourd’hui un bourg modeste, mais tout y respire une haute antiquité. Aux limites orientales du Donziais, elle relevait de l’ancien diocèse d’Autun – qui comprenait la région d’Avallon – mais appartenait aux évêques d’Auxerre, par un de ces mystères dont l’histoire féodale a le secret.

Ce castrum éduen a été une importante place gallo-romaine, comme l’ancienneté des fortifications à leurs bases et de nombreuses trouvailles archéologiques dans toute la région en attestent. Saint Pèlerin, le grand évêque d’Auxerre, en fut l’évangélisateur, mais c’est le martyr d’Entrains, Saint Potentien, deuxième évêque de Sens, qui a donné son nom à la Collégiale.

Il semble que la ville tienne son nom de Censure, évêque d’Auxerre au Vème siècle, – correspondant de Sidoine Appolinaire – dont la famille tenait une grande partie de la région, et qui en fit don à son diocèse à l’instar de son illustre prédécesseur le grand Saint Germain.

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La possession seigneuriale de Chatel-Censoir est à associer entièrement à celle de Donzy, depuis Warin de Vergy, comte de Mâcon et de Chalon au IXème siècle, ancêtre des barons de Semur et de Donzy. Cette communauté de destin donne à Chatel-Censoir un statut unique en Donziais. Sur le plan géographique, elle contribue à former la longue bande de la Loire à l’Yonne qu’a été cette baronnie. Chatel-Censoir en devint logiquement une « châtellenie » lorsqu’elle se structura.

La place a toutefois été disputée pendant plusieurs décennies aux barons par les comtes originels de Nevers, mais cette querelle s’est trouvée sans objet à la réunion de ces deux grands fiefs, par l’alliance de Mahaut de Courtenay avec Hervé de Donzy. Dès lors le destin de Chatel fut celui du Nivernais dans son ensemble.

Un château baronnial dominait la forteresse de Chatel-Censoir, et les barons, puis les comtes de Nevers y nommaient des « châtelains » pour les représenter.

                                                 Tour_d'enceinte_de_Châtel-Censoir

Deux lignées, peut-être réunies, ont marqué la cité aux XIème et XIIème siècles : les Wibert et les Ascelin, qui se sont taillés des fiefs importants dans la région (voir notice Merry), où ils s’implantèrent définitivement. Un Gymon de La Rivière, de la grande famille nivernaise de ce nom, conseiller de Geoffroy IV de Donzy, vint exercer cette fonction, ou encore Jean de Fretoy vers 1400.

La gentilhommière qui subsiste de nos jours en haut de la colline, est l’héritière des anciens châteaux forts dans ce site, dont des traces subistent (murs, tour…) mais dont on n’a pas d’image ancienne.

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Rivière, à Saints en Puisage

(Illustration : l’église St-Pierre et St-Paul de Saints-en-Puisaye)

Le fief de Rivière à Saints, qu’il est difficile de localiser aujourd’hui, alors qu’aucune trace castrale ne paraît subsister, serait ancien : il a été détenu par les Lamoignon dès le début du XVème siècle, et est passé ensuite aux Maumigny par mariage.

On manque aussi d’information sur son sort au XVIIIème siècle.

Bref, des compléments s’imposent, merci de votre concours…Ci-dessous la notice correspondante (mise à jour le 21 oct 2021) : 

Rivière

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La Cour-des-Prés, sous l’oeil des castors

(Illustration : un castor sur la Vrille)

La Cour-des-Prés, à Treigny, conserve un manoir des XVIIè et XVIIIème siècles, implanté au bord de la Vrille – une petite rivière poyaudine et nivernaise qui abrite une colonie de castors – qu’enjambe à cet endroit un vieux pont étroit en pierres.

La Cour des Prés et la Cour Vieille étaient deux petits fiefs dépendant de Saint-Fargeau. Après avoir fondé un chapitre de chanoines dans cette ville en 1472 (voir la fiche de cette église sur le site Collégiales), Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, lui donna en 1478 ces deux seigneuries ainsi que des droits sur Dampierre et Bitry qu’il avait acquis de Robert de Chaumont.

Le chapitre n’en retint que la suzeraineté et les inféoda à des seigneurs particuliers dont la liste, fournie trop approximativement par une étude d’A. de Vathaire sur les fiefs de Treigny, reste à documenter plus complètement.

Une exploration du fond d’archives de la Collégiale de Saint-Fargeau serait sans doute profitable. Voyez ci-dessous l’état actuel de nos connaissances et aidez-nous à les compléter :

La Cour des Prés (mis à jour le 27/12/21)

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Merry (La Tour)

(Illustration : l’Yonne à Merry, les rochers du Saussois)

Le domaine de la Tour, situé sur une hauteur qui domine la boucle de l’Yonne, au-dessus de Merry, comprend les restes d’un important château féodal du XIIème siècle, construit sans doute par les Ascelin, châtelains de Chatel-Censoir, devenus seigneurs de Merry et de bien d’autres lieux. Il avait un plan carré et était entouré de fossés, avec quatre tours carrées aux angles. Une porte d’entrée monumentale donnait accès à la cour, flanquée autrefois d’un donjon carré, qui lui a donné son nom et s’élevait à plus de 25 mètres, pour faire le guet jusqu’à Chatel-Censoir et même Vézelay.

Des adjonctions successives y furent faites, notamment un vaste logis, aux XVè et XVIème siècles. Toutefois dès le début du XVIIè le château n’était plus habité par ses seigneurs et tomba en ruines, évoluant progressivement vers une simple fonction agricole.

On suit les premiers seigneurs de Merry par les donations qu’ils firent aux abbayes les plus proches : Reigny et Crisenon, mais aussi Pontigny. Merry passa au XVème siècle à Jean de la Rivière, dans des conditions qui restent à éclaircir. Sa fille l’apporta aux Veilhan, barons de Giry, et il fut repris 150 ans plus tard par le Roi, qui l’échangea à un magistrat enrichi, peu avant la Révolution, au cours de laquelle il fut vendu comme Bien national.

Tout en étant proche et relié à Chatel-Censoir, châtellenie du Donziais, Merry est proche de Mailly et relevait féodalement du comté d’Auxerre.

Voyez ci-dessous la notice, encore incomplète, consacrée à la Tour de Merry.

Merry (La Tour) (V6 complétée le 26/2/25)

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Saint Robert d’Andryes

(Illustration : Saint Benoît de Nursie)

Le prieuré bénédictin Saint Robert d’Andryes, rattaché à l’Abbaye de la Chaise-Dieu au XIIème siècle, avait succédé à un très ancien établissement érémitique établi à Druyes dans une grotte par Saint Romain, compagnon de Saint Benoît de Nursie à Subiaco venu en Bourgogne, qui fut vite transféré en aval sur la rivière.

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Mis en commende au début du XVIème siècle, le Prieuré déclina jusqu’à l’abandon de toute vie religieuse à Andryes au XVIIème. Le Prieur, véritable « seigneur d’Andryes » demeurant dans son « château », se limitait à jouir des revenus. Par décision de l’évêque d’Auxerre, approuvée par l’abbé de la Chaise-Dieu, ses biens furent donnés en 1735 à la Chartreuse de Basseville à Pousseaux, pour améliorer l’ordinaire des Chartreux.

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Le « château » d’Andryes, ancien logis du Prieur, est parvenu jusqu’à nous, mais il reste peu de choses du Prieuré lui-même, jouxtant l’église sur l’éperon rocheux qui domine le village. Celle-ci, devenue paroissiale, avait été abandonnée, s’effondra, et dut être reconstruite au XVIIIème siècle.

Voyez ci-dessous une notice détaillée et aidez-nous à la compléter :

Le prieuré Saint Robert d’Andryes

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