Archives de catégorie : Nièvre

Neuvy, aux confins du Gâtinais

(Illustration : le port de Neuvy, vers 1890)

La seigneurie de Neuvy, aux confins du Nivernais et du Gâtinais, est très ancienne. Elle relevait de Saint-Verain, puis de Nevers. Une famille de ce nom devait tenir ce fief.

Un château féodal y existait, reconstruit par Thomas de Corguilleray à la fin du XVème siècle.

Le fief passa aux du Chesnay, aux Courtenay-Bléneau, aux Chevenon de Bigny, puis aux Guiscard, toujours par alliance. Il fut acheté par le duc d’Harcourt en 1726 et passa à ses héritiers jusqu’à la Révolution.

Sur ce même site fut implantée à la fin du XIXème siècle une fabrique de pneumatiques, l’usine Fougerat, qui comprenait un vaste château reconstruit, dit « de la Fabrique », incluant des restes de l’ancien château de Neuvy.

Voyez ci-dessous la notice consacrée à la suite des seigneurs de Neuvy

Neuvy (V3 augmentée le 19/9/21)

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Lamoignon, un fief à Donzy ?

(Illustration : armes des Lamoignon)

Le nom de Lamoignon est connu : les membres de cette grande famille parlementaire se sont illustrés dans les plus hautes charges du royaume. Ainsi le célèbre « Basville » – Nicolas de Lamoignon – Intendant à Montpellier : il a laissé  un souvenir mitigé tant il fut implacable dans la répression des protestants après la révocation de l’Edit de Nantes. Ou encore le grand MalesherbesChrétien Guillaume de Lamoignon – homme sage et érudit, ministre et avocat de Louis XVI, qui périt avec toute sa famille sur l’échafaud en 1794. On ne compte plus les « Présidents à mortier » ou « Maître des requêtes » de cette lignée, qui a légué à Paris l’Hôtel de Lamoignon, reconstruit par Robert de Cotte, aujourd’hui Bibliothèque historique de la ville.

Mais quel rapport avec Donzy ? 

Ces grands serviteurs de l’Etat se prétendaient issus d’une famille d’ancienne extraction chevaleresque de ce nom, connue en Donziais depuis la fin du XIIIème siècle, dont le fief aurait été situé dans les faubourgs de la cité. Il y a effectivement un « Pré de Lamoignon » au bord de la Talvanne, mentionné sur les anciens plans de la ville. Une « porte de Lamoignon » (ou « de la Poterne ») de l’ancienne enceinte du coté du Levant, dont ce fief était réputé proche, a également existé. 

Pourtant, les sources probantes indiquent que ces parlementaires étaient issus de Charles Lamoignon, fils d’un juriste de Nevers au service du Duc (Clèves), venu à Paris en 1544 à son instigation, après de brillantes études à Bourges et en Italie.

Des éclaircissements s’imposent.

Le nom d’abord. Villenaut, dans son « Nobiliaire de Nivernois », rappelle avec bon sens que Lamoignon était à l’origine un surnom donné à différents personnages venus des Amognes à la ville : « l’Amognon » ou « l’Amoignon », suivant l’usage du temps. C’est sous ce patronyme, utilisé avec différentes orthographes, que ces petits seigneurs sont constamment nommés dans l’Inventaire de Marolles. Il n’est donc pas douteux que le lieu dénommé Lamoignon à Donzy n’a pas donné son nom à une famille mais qu’une famille le lui a donné. Sur ce sujet le débat paraît clos.

Les familles. Il y eut semble-t-il plusieurs lignées de ce nom. Bien que certains généalogistes l’aient fait, on ne peut rattacher avec certitude les parlementaires parisiens aux Lamoignon du Donziais, malgré une certaine communauté de prénoms.

Ce sont ces derniers qu’on trouvera dans nos pages. Marolles les mentionne à plusieurs reprises pour les hommages qu’ils rendent au comte ou en raison de leur présence au ban des gentilshommes nivernais. On les retrouve dans bien des seigneuries du Donziais : ainsi à Chasnay et dans d’autres petits fiefs de la châtellenie de Chateauneuf, leur premier enracinement local ; en 1424 Pierre Lamoignon, sgr de Mannay, élit sépulture en l’abbaye de l’Epeau ; en 1520, Jeanne Lamoignon est « dame de Champromain ». Par des alliances ils s’implantent à La Brosse, à Brétignelles et Villargeau, ou à Rivière en Puisaye. Ils s’allient aux familles de Pernay (le Magny), de La Tournelle-Maisoncomte (La Motte-Josserand), de Champs (Pesselières), de Vieilbourg (Mocques), ou encore de Mullot (Le Colombier), rayonnant ainsi largement au sein de la noblesse locale, alors même que ceux de Nevers évoluaient dans la bourgeoisie de la ville.

Le lieu enfin. La branche parisienne, devenue riche et célèbre, revendiqua à la fin du XVIIème siècle une origine donziaise qui l’aurait enracinée dans un terroir et surtout dans la noblesse d’épée.

Y avait-il eu un fief ancien de ce nom à Donzy ? Peut-être un de ces « fiefs urbains » ou une « maison de ville » des Lamoignon de la région ? L’Inventaire des Titres de Nevers (XVIIIème) mentionne son existence, mais ne cite aucun acte le concernant.

Guillaume Lamoignon de Blancmesnil , le père de Malesherbes, acheta une terre à Donzy en 1720 – le « Pré Lamoignon » – qui aurait fait partie de l’ancien fief, pour renouer avec ses origines ou…accréditer ses prétentions. Des généalogistes patentés, se copiant les uns les autres – mais largement contestés depuis – firent alors de tous les membres de la lignée réunifiée des « seigneurs du fief de Lamoignon ».

Le fief de Boisjardin voisin appartenait en 1750 à Chrétien Guillaume de Lamoignon, qui le donna en fermage (voir l’article sur Boisjardin).

Gardons nous de conclure, car les spécialistes en débattent toujours. Lamoignon est un nom du Nivernais et du Donziais qu’on retrouve fréquemment sur ce site, et si des acteurs de la Grande Histoire qui le portaient revendiquent cette même origine, ne boudons pas notre satisfaction… 

Nous proposons ci-dessous une généalogie des Lamoignon nivernais, dont certains points restent à confirmer et à compléter :

Famille (de) Lamoignon

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les sites suivants, qui sont parfois discordants :

Famille de Lamoignon (Wiki)

Cahiers du Val de Bargis (page Donzy)

Base Pierfit (généalogie Lamoignon)

Etude de C. Lamboley sur les origines des Lamoignon

Blanchard : « Les Présidents à Mortier » (art. Lamoignon)

Moreri « Dictionnaire » (art. Lamoignon)

La Chesnaye des Bois « Dictionnaire » (art. Lamoignon)

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Arquian, vive la Reine !

(Illustration : la reine Marie-Casimire avec ses enfants, 1684)

Le nom d’Arquian, seigneurie érigée en marquisat pour Antoine de La Grange (voir : Généalogie de La Grange) à la fin du XVIème siècle, a été rendu célèbre par l’accession au trône de Pologne de Marie-Casimire de la Grange d’Arquian lors de l’élection en 1672 de Jean III Sobieski comme Roi, qu’elle avait épousé en secondes noces en 1665, après un premier mariage polonais.

Détenue à l’origine par les Guytois, premiers seigneurs d’Arquian connus, le fief passe par alliance aux sires de La Grange, sgr de Montigny, en Berry, qui en prendront dès lors le nom, ainsi que les armes des anciens seigneurs. Il est vendu au début du XVIIIème siècle à Guillaume de Masin, issu d’une vieille famille piémontaise.

Un château construit au XVIIème siècle et modifié au XIXème, a sans doute succédé sur le même site entouré de fossés, à une ancienne demeure féodale.

Voyez ci-dessous la notice présentant la succession des seigneurs (marquis et comtes) d’Arquian. Elle a été complétée par des références fournies par un internaute, que nous remercions…

Arquian (V5 complétée le 30/12/21) 

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Chasnay – La Vernière

(Ilustration : vignobles des Côteaux Charitois à Chasnay)

La seigneurie de Chasnay apparaît très tôt aux mains des Lamoignon, famille venue des Amognes en Donziais, où elle s’établit dès le XIVème siècle, et où elle tiendra plusieurs seigneuries. (cliquez sur ce nom dans la liste des « étiquettes »)

Puis Chasnay passe par alliance aux Pernay, dont l’origine est très voisine, et qui seront également seigneurs du Magny et de Suilly à partir de 1450.

Au début du XVIème siècle Chasnay passe – dans des conditions qu’il faudra préciser – à Jean de La Barre, seigneur de Gérigny près de la Charité, dont les descendants le conserveront jusqu’au début du XVIIIème. Son fils Florent est également « seigneur de la Vernière » à Chasnay, où la famille paraît s’être établie, en construisant sans doute un premier château.

En 1701, Chasnay et la Vernière sont vendus et passent aux Girard de Busson, qui rénovent le château de la Vernière et conservent ces fiefs jusqu’à la Révolution.

La vocation viticole des Côteaux Charitois s’est fortement réaffirmée ces dernières années : voyez le site de La Vernière et celui de l’appellation Côtes de La Charité…

Et la notice sur la suite des seigneurs de Chasnay, qu’il faudra compléter…

Chasnay – La Vernière  (V7 mise à jour le 31-12-21)

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Champlemy

(Illustration : armes de La Rivière)

Le fief de Champlemy, relevant de l’évêché d’Auxerre, fut détenu par Hugues de Thil, fondateur avec sa femme Alix de Montenoison de l’abbaye de Bourras (1119), puis par une famille éponyme, dont on sait peu de choses. Il était aux mains de Marguerite de Fontenay, femme de Guy de Thianges, en 1364, qui fit sans doute construire le château féodal dont on voit aujourd’hui les ruines.

A la fin du XIVe siècle, cette terre passa par alliance à Bureau de La Rivière, Gouverneur du Donziais et du Nivernais, Chambellan de Charles VI, neveu du célèbre  Bureau de La Rivière, conseiller et ami de Charles V, inhumé à Saint-Denis. Une branche de cette lignée éminemment donziaise tint le fief jusqu’au XVIIe siècle, époque à laquelle il fut vendu par Léonor de Rabutin (le père du fameux Bussy-Rabutin), qui en avait hérité, à Anne de La Guiche, femme du maréchal de Schomberg, puis à ses descendants, jusqu’à la Révolution

C’est dans le parc du château – aujourd’hui presque complètement en ruine – que naît la Nièvre de Champlemy qui rejoint à Guérigny la Nièvre d’Arzembouy. On est ici aux limites méridionales de l’ancien Donziais.

Ci-dessous une notice sur la succession des seigneurs de Champlemy. Il serait utile d’y ajouter des indications plus précises sur la famille « de Champlemy ». Merci de votre concours…

Champlemy  (V6 du 24/12/21)

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