Archives de catégorie : Vallée du Nohain

La Rivière : source d’une grande famille…

(Illustration : le château de La Rivière)

Petit fief à l’origine, La Rivière, à Couloutre, a donné son nom à une grande famille en Nivernais et dans le royaume. 

Son plus illustre représentant : Charles dit « Bureau » de La Rivière fut le confident de plusieurs rois.

Dans ce site baigné des eaux d’un ruisseau affluent du Nohain, le château, reconstruit au XVIIème siècle par les Choiseul-Praslin sur les fondations de l’ancienne demeure féodale et « rénové » au XIXème, est important mais peu grâcieux.

En Donziais, les sires de La Rivière ont tenu la première place, et on les retrouve en de nombreux sites, dont ils ont été les fondateurs (La Motte-Josserand…) ou qu’ils ont obtenus par alliance (Les Granges...Champlemy…etc.).

Nous proposons ci-dessous deux notices : 

l’une consacrée au site lui-même et à la succession de ses seigneurs (mise à jour le 13/10/2016), au-delà même de la famille souche :

La seigneurie et le château de la Rivière 

l’autre qui présente une généalogie exhaustive de la famille de La Rivière :

Les sires de La Rivière

Nous l’avons publiée en avril 2024 sur la plate-forme Amazon. Si vous souhaitez en disposer sous un format imprimé en couleur (dos collé, couverture cartonnée), vous pouvez vous la procurer par ce lien (20€) :

« Les sires de La Rivière, en Donziais et Nivernais (XIIème-XVIIIème siècles) » 

Bonne lecture !

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La Motte-Josserand, forteresse tranquille

(Illustration : château de la Motte-Josserand)

Aux portes de Donzy, en amont sur le Nohain, la forteresse de La Motte-Josserand à Perroy est le château médiéval le plus important et le mieux conservé du Donziais.

Voyez la page qui lui est consacrée sur le site « Cahiers du Val-de-Bargis » et notamment sa galerie de photos : La Motte-Josserand.

Le château a subi des modifications au cours des siècles depuis sa construction au XIIIème, mais l’harmonie et la force tranquille qui se dégagent de cet exceptionnel monument, demeurent remarquables. La solidité de ses tours, ses immenses toitures de tuiles, sa cour qui restitue un espace médiéval préservé, sont autant de témoignages de l’importance de sa fonction militaire et du prestige des titulaires successifs de ce fief.

Il est toutefois passé de mains en mains dans des conditions parfois difficiles à élucider aujourd’hui. 

Un certain mystère plane sur son fondateur, Josserand de La Rivière, vers 1250, auxquels des actes consignés par Marolles dans son Inventaire des Titres de Nevers font référence, comme « frère de Bureau » (cf. par ex. ce don de 1282). Certains ont avancé que les sires de La Rivière avaient pour auteur un cadet de Donzy ; ce nom de Josserand, porté par l’ancêtre des barons de Semur (Jocerand Bers), eux-mêmes ancêtres des barons de Donzy, accrédite cette hypothèse. 

Le fief passe de ses petit-fils Jean et Regnault « de La Mothe » à Jeanne de Paray, femme de Gilles de Sully, sgr de Beaujeu (voyez le site du château de Sens-Beaujeu, en Berry) issu des sires de Sully de la maison de Champagne-Blois. Puis il va par alliance aux Bazoches (voyez le site du château de Bazoches, en Morvan).

Mais la guerre de Cent ans qui sévit en Nivernais, fait de La Motte-Josserand un enjeu militaire important. Le château est d’abord occupé par le routier Arnaud de Cervole (1356), puis cédé au capitaine bourguignon Perrinet Gressard (vers 1410), dont la veuve le vendra en 1446 au Chancelier Guillaume Jouvenel des Ursins, grand personnage de la fin du moyen-âge. 

Il échoit au XVIème siècle par un jeu d’alliances aux L’Hôpital, qui le conservent pendant 150 ans. Le plus célèbre seigneur de la Motte-Josserand de cette lignée d’origine italienne (voyez la généalogie de l’Hôpital, et ses curieuses armes « au coq » sur le site Racines-Histoire), est Nicolas de L’Hôpital, duc de Vitry, maréchal de France.

Mais à la fin du XVIIème siècle, comme bien d’autres grandes terres féodales, le fief et le château sont vendus à de riches parlementaires, et divisés en deux lots qui ne seront réunis qu’à la veille de la Révolution. Son déclin se confirmait.

Pour une approche plus détaillée de la suite des seigneurs de La Motte-Josserand,  qu’il vous est possible de compléter ou de corriger, cliquez sur le lien suivant :

La Motte-Josserand (V12 du 23/1/23)

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Chailloy, maison de maître de forge

(Illustration : Théodore de Bèze)

Le manoir de Chailloy, dans les environs de Suilly-la-Tour aux confins de la forêt, bijou de la fin de la Renaissance, était la maison du maître de la forge implantée sur l’Accotin, affluent du Nohain. Il est parfaitement conservé, tout de rose dans son écrin de verdure. C’est la famille du théologien protestant Théodore de Bèze, originaire de Vézelay, investie dans l’industrie métallurgique en Nivernais, qui l’a créé. 

L’ensemble formé par le moulin, la forge et une maison de maître a été construit pendant le second quart du 16e siècle, sans doute par Nicole de Bèze, oncle de Théodore, qui possédait des mines d’argent et de plomb, ainsi que des forges. Le domaine fut confisqué par le duc de Nevers comme bien d’hérétique, et donné à André Monnot, fils d’un de ses officiers, vers 1625. Il fut revendu près d’un siècle plus tard à Augustin de Lespinasse, seigneur des Pivotins, lui aussi maître de forge. Cet industriel dynamique relance l’usine qui avait été délaissée sous les Monnot. En 1767, le domaine est acquis par Hugues-Cyr Chambrun, qui possédait aussi les forges des Vergers, de Prémery et de Donzy (l’Eminence). Entre 1790 et 1810, l’usine produit de 40 à 65 tonnes de fer et de l’acier. La terre de Chailloy, vendue comme bien national lors de la Révolution, est directement rachetée par les Chambrun, dont les descendants la conserveront longtemps.

Ferdinand Gambon, chef républicain et révolutionnaire de 1848, descendant des Chambrun, y était né.

Voyez la suite des seigneurs de Chailloy en cliquant sur ce lien : 

Chailloy (V8 du 6 juin 2022)

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Vergers, un domaine de Saint Germain…

(Illustration : château de Vergers)

Le château actuel de Vergers à Suilly-la-Tour, de style néo-gothique (inspiré par Charles Garnier et Eugène Viollet-le-Duc), et qui emprunte aux techniques modernes de construction (charpente métallique des Ateliers de Gustave Eiffel) a été construit sur les ruines d’une ancienne forteresse féodale, dont l’emprise est toujours visible au sol. Une représentation gravée de l’ancien château de Vergers figure dans l’Album de Morellet, Barat et Bussière. 

                                             P1000639

Cette terre est réputée avoir appartenu, comme une bonne partie de la région, au grand Saint Germain d’Auxerre, qui en aurait fait don à son évêché. Une chapelle dédiée à Saint Pallade y avait été construite au VIème siècle. L’église Saint Pallade de Suilly-Vergers, de style gothique et qui eut un temps le statut d’église paroissiale et se trouve aujourd’hui dans le parc du château, lui a succédé.

Le premier château féodal aurait été construit au début du XIVème siècle par les Varigny, une famille nivernaise originaire d’Achun, devenus seigneurs de Chassypuis du Deffend en Bourbonnais.

Mahaud de Varigny, fille de Robert, est la première citée par Marolles pour une « maison de Suilly » qui pourrait être Vergers. Elle a épousé successivement Guillaume de Champlemy (voir notice La Rivière), et Jean du Bois. Leur fille Jeannette du Bois aurait apporté Vergers à Jean II d’Armes vers 1450, issu d’une vieille famille nivernaise, originaire du lieu éponyme. Elle tint Vergers pendant plus d’un siècle, et Valentine d’Armes l’apporta par mariage aux Chabannes en 1570. On peut supposer que le château fut « modernisé » pendant cette période, touchant au goût de la Renaissance.

François de Chabannes, comte de Saignes, fut le premier seigneur de Vergers de cette lignée prestigieuse (cf. Chabannes sur Racines-Histoire) qu’on disait issue des comtes d’Angoulême. Ils tinrent Vergers pendant près de deux siècles. Paul de Chabannes vendit finalement ce vieux fief, où la famille ne résidait plus depuis longtemps, et la forge qui y était associée, aux moines de la Chartreuse de Bellary en 1714. L’abbaye disparut à la Révolution. Vergers et sa forge furent vendus comme l’ensemble de ses biens. Le vieux château fut remplacé par l’édifice actuel sous le second Empire, et l’activité metallurgique cessa à la fin du XIXème siècle.

Voyez le très joli site municipal de Suilly : www.suillylatour.fr

Voyez la notice détaillée qui suit sur la succession des seigneurs, complétée le 2 avril 2022 par des informations complémentaires sur les origines du fief :

Vergers (V. complétée du 22 sept. 2022)

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Les Granges, au miroir du Nohain

(Illustration : château des Granges)

Serti par ses douves et par les saules sous lesquels courent les eaux du Nohain, le beau  château des Granges à Suilly-la-Tour offre l’image de la douceur de vivre à la fin de la Renaissance. Il a pris la place du château féodal construit dans la seconde moitié du XIVème siècle par Jean ou Bureau de La Rivière, oncles du grand Bureau de La Rivière.

Ce fief leur avait été donné par le comte de Nevers, Robert de Flandre au tout début du XIVème siècle. Il fut augmenté par une alliance avec l’héritière de Guillaume Le Paulmier, sgr de Nevoy (près Gien), un chevalier fort riche mais dont on sait peu de choses. Les sires de La Rivière, grande famille du Donziais dont le fief d’origine est à Couloutre (voir article La Rivière) n’ont pas conservé très longtemps les Granges, dont le destin est fait de ventes successives.

Dès la seconde moitié du XVème siècle, il se trouve aux mains de Jean de Thiard, sgr de Mont-Saint-Sulpice, en Auxerrois, puis de Jean de La Porte, Lieutenant criminel à la prévôté de Paris. Ils avaient tous les deux épousé les filles de Germain Trouvé, juriste d’Auxerre, enrichi par différentes missions pour le duc de Bourgogne, qui aurait acquis les Granges vers 1450.

En 1513, le fief est revendu à la famille du Broc, originaire du Brabant : Edmond du Broc est à la fois seigneur du Nozet (voir cet article) et des Granges. Son second fils Guillaume, Lieutenant criminel au bailliage d’Auxerre, hérita des Granges. Les du Broc entreprirent la reconstruction du château, qui fut interrompue, semble-t-il, par les guerres de religion. 

En 1591, les héritiers de Guillaume du Broc vendent les Granges à Jacques de Forgues, un « receveur des aides et tailles » d’origine béarnaise. La région avait beaucoup souffert des guerres pendant lesquelles Henri IV était aux prises avec la Ligue. La paix revenue, le nouveau seigneur des Granges, alors Secrétaire ordinaire de la Chambre du Roi, poursuivit les travaux. La date de 1605, inscrite en plusieurs endroits du château, indique la fin du chantier.

Quelques années après, sa fille Claude fit entrer les Granges dans une puissante famille nivernaise en épousant Louis de La Chasseigne, baron de Givry, seigneur de Rosemont et d’Uxeloup, Procureur général du Duché de Nivernais.

En 1719, la veuve de Louis-Balthazar de La Chasseigne vendait la propriété à Joseph Grassin, de Sens, dont les ancêtres avaient fondé un « collège » à Paris. Sa fille l’apporta enfin à Charles de Percy, d’une vieille famille de Normandie. Ils en furent les derniers seigneurs.

Acquis en 1792 par Guillaume Guillerault, notaire à Pouilly et administrateur du département de la Nièvre, les Granges ont appartenu à ses descendants ou à leurs héritiers, jusqu’à ces dernières années. 

Voyez le très joli site municipal de Suilly : www.suillylatour.fr

Voyez ci-dessous la notice présentant la suite complexe des seigneurs de la Rachonnière et des Granges. Nous avons tenté de clarifier certains points. Votre point de vue à ce sujet nous intéresse…

Les Granges   (version corrigée le 8/6/22)

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