Archives de catégorie : 2 – Châtellenie de Donzy

Saint-Andelain, au coeur du vignoble

Sur le haut d’une colline dont les flancs en pente douce sont couverts de vignes, Saint-Andelain domine le vignoble de Pouilly et la vallée de la Loire.

Nous avons déjà cité ce fief dans les mains des seigneurs du Nozet à partir de 1600 environ, mais il a une histoire plus ancienne.

Il appartenait à la châtellenie de Donzy et jouxtait les terres du prieuré de La Charité à Pouilly, et celles du chapitre de Saint-Hilaire de Poitiers – Longrets –.

Il est cité dès le XIVème siècle, mais la succession des premiers seigneurs reste fragmentaire. Elle se fixe semble-t-il à partir de Jehan Baudu, un bourgeois de Cosne qui fut châtelain de Donzy, Cosne et Chateauneuf-Val-de-Bargis pour le comte de Nevers dans la deuxième moitié du XVème siècle. Saint-Andelain resta détenu par ses descendants jusqu’à son rachat par les sires du Broc, du Nozet.

Il n’y a pas de château visible à Saint-Andelain, bien que certains titres évoquent des hommages pour la « maison de Saint-Andelain » ; à l’exception d’un pigeonnier dans le bourg, qui en est peut-être l’ultime trace.

Cette paroisse, rattachée autrefois à l’abbaye de Saint-Laurent, est la seule à porter ce nom. Elle le tenait d’un prêtre du VIIème siècle. L’évêque d’Auxerre saint Vigile, réputé noble et guerrier, lui aurait donné cette terre familiale près de Pouilly, où Andelain se serait retiré en ermite.

Voyez ci-dessous une première notice traitant de la succession des seigneurs de Saint-Andelain. Merci de votre concours pour la compléter ou la corriger…

Saint-Andelain(V2 du 19 oct 2021)

 

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Presle, détaché de Suilly-Magny

La petite terre de Presle, à Suilly-la-Tour, qui ne conserve qu’une modeste trace castrale dans un domaine agricole, aurait été détachée au XVIIème siècle du fief de Suilly et Magny.

Elle est alors détenue par Henry de Bonnay, issu d’une vieille famille bourbonnaise, mais ruiné, et son épouse Marie Lucquet – peut-être par acquisition du père de cette dernière : Antoine Lucquet, sgr de Grangeboeuf et de Presle (à Cours) -.

Le marquis de Bonnay, dernier seigneur en titre de Presle – mais titulaire de bien d’autres fiefs beaucoup plus importants – fut Président de l’Assemblée Constituante.

Le fief aurait été réuni à celui des Granges peu avant la Révolution par acquisition : le domaine fit partie intégrante de cette grande propriété ensuite.

Cet article remplace une édition précédente qui recelait des erreurs ou imprécisions. Merci de vos commentaires éventuels…

Presles (Suilly) (V8 du 30/1/23)

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Bois-Regnault, dépendant de Longrets

Bois-Regnault – aujourd’hui le domaine de Bois-Renaud au sud de Saint-Andelain où aucune trace castrale n’est visible – était un arrière-fief de Longrets, la grande seigneurie en Donziais du chapitre de Saint-Hilaire de Poitiers, que nous avons évoquée tout récemment.

Ce fief n’est donc pas mentionné dans l’Inventaire des Titres de Nevers de l’abbé de Marolles.

Il jouxtait à l’ouest le Nozet – fleuron de l’appellation Pouilly-Fumé tout proche – et Pouilly, terre donnée au Prieuré de La Charité dès sa fondation au XIème siècle.

On voit Bois-Regnault inféodé dès 1300, mais on perd longtemps sa trace, avec des indications fragmentaires aux siècles suivants.

On la retrouve au début du XVIIème siècle aux mains de François Riglet, seigneur de Lusson en Berry, peut-être par son alliance avec Françoise Coullaud, d’une famille poitevine. Leurs descendants le conserveront jusqu’à la veille de la Révolution, le fief étant alors racheté, en même temps que le Nozet et Saint-Andelain par les Dodart, médecins du Roi investis dans les eaux minérales (Pougues)

Il y aurait eu une maison-forte à Bois-Regnault, qui défendait ce bien d’Eglise, mais elle était en ruines en 1550. Fut-elle reconstruite ?

Nous sommes intéressés par toute information qui permettrait de compléter la notice qui suit, encore trop succincte.

Bois-Regnault  (V3 du 19 oct 2021)

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Fontaine, associé à Pougny

Le fief de Fontaine à Saint-Père, proche de Pougny auquel il était lié, revint sans doute aux comtes de Nevers ou fut racheté par eux après avoir été détenu par les Damas de Marcilly. Il fut sans doute attribué avec Alligny à Louis de Clèves, petit-fils du duc Englibert, vers 1550, comme un apanage de bâtard.

Il est mentionné par Marolles pour des hommages avec Pougny, par les Damas au XIVème siècle, puis cité au XVIème comme étant dans les mains de Louis de Clèves.

Près de l’actuelle maison de maître, une belle grange pyramidale subsiste dans ce domaine aujourd’hui viticole (où l’on vinifie notamment le fameux Pouilly-Fumé).

Voyez ci-dessous une notice à ce sujet, établie grâce à une indication initiale donnée par un fidèle et actif visiteur du site. Il reste encore beaucoup de choses à éclaircir ! Merci de votre aide !

Fontaine (St-Père) (V4 du 23 déc 2021)

 

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Et le château de Donzy ?

Un internaute s’étonne à juste titre que nous n’évoquions pas explicitement le « château de Donzy » qui fut le siège de la baronnie et conserva ensuite ce statut au sein du comté-duché.

C’est une omission malaisée à réparer car l’histoire de ce monument est peu documentée. Il n’est d’ailleurs pas mentionné dans les ouvrages généraux consacrés aux châteaux de la Nièvre, et n’a fait l’objet d’aucune étude publiée.

Nous ne disposons pas davantage de représentations de sa configuration ancienne, à l’exception de celle proposée dans « La Nièvre à travers le passé » par Amédée Jullien (1883), qui est une intéressante reconstitution.

Voyez un cliché de cette gravure et le texte que consacre cet auteur au château de Donzy dans la notice ci-dessous :

Château de Donzy (A.Jullien)

De la vieille forteresse qui dominait la petite cité constituée progressivement autour d’elle, il ne reste de nos jours qu’une grosse tour réduite d’un étage, et un mur percé d’anciennes ouvertures. Des adjonctions et modifications ont été effectuées, notamment au XIXème siècle, pour en faire une résidence privée, entourée d’un vaste parc oblong, clos par les hauts murs en surplomb de l’ancienne citadelle.

On y entrait à l’origine par une porte fortifiée à l’est et une rampe d’accès, à l’emplacement de l’entrée actuelle, la seule praticable, tournée vers la forêt et la route de Cessy.

Des fouilles réalisées en 1998 à l’occasion de travaux ont permis de dater des Xème et XIème siècles la première occupation du site, ce qui coïncide avec l’avènement des premiers seigneurs de Donzy de la Maison de Semur, qui tenaient cette terre des anciens comtes de Chalon, et s’y fortifièrent (voir à ce sujet : « Annales des Pays nivernais », n°153 consacré à Donzy, Camosine, Nevers, 2013)

De même, on sait que le dernier seigneur en fut Louis-Jules Mancini-Mazarini (1716-1798), « duc de Nivernois et Donziois », puisque la baronnie, jointe au comté de Nevers en 1199, lui fut associée jusqu’à la Révolution. Visita-t-il seulement son vieux château lorsqu’il fut accueilli à Donzy en 1769 par Jean-Baptiste Voille de Villarnou, son ancien condisciple au Collège Louis-le-Grand ? Ce qu’il en restait fut vendu en 1792 comme « Bien de la Nation », le duc ayant été emprisonné sous la Terreur, et acheté par des particuliers.

L’histoire du château coïncide donc avec celles des barons, puis des comtes et ducs de Nevers, annexées à l’article Baronnie de Donzy.

Mais son évolution architecturale reste largement méconnue. Des étapes la jalonnent :

  • la construction aux Xème et XIème siècles de la forteresse sur la plate-forme rocheuse qui domine le confluent du Nohain et de la Talvanne, en amont du site plus ancien de Donzy-le-Pré ;
  • son démantèlement par le roi Louis VII aidé du comte de Nevers Guy, en 1170, pour punir le baron Hervé III d’un traité avec le roi Henri II Plantagenêt, et faire un exemple ;
  • sa reconstruction autorisée par le pardon du roi peu après, mais sur des bases plus modestes, poursuivie semble-t-il jusqu’au XIVème siècle ;
  • l’enfermement de Pierre de Courtenay, comte de Nevers, dans une tour du château par son vainqueur et futur gendre Hervé IV de Donzy, en 1199 ;
  • son abandon progressif, dès lors que la lignée des barons accéda au comté de Nevers

Confié à la garde de capitaines et/ou gouverneurs assistés d’une petite troupe, à l’instar des autres châteaux de même statut (Cosne, Entrains, Châteauneuf, Druyes…), le château de Donzy ne fut plus qu’occasionnellement une résidence baronniale, d’autant que le comté et avec lui la baronnie de Donzy étaient passés à des familles princières proches de la cour (Bourgogne, Clèves, Gonzague…), qui n’avaient aucune raison d’y séjourner.

L’étude sur les « Comptes des travaux exécutés aux châteaux du Nivernais » (XIVe-XVe siècle) (in BSNLSA, Nevers, T. n°28, 1933) de Léon Mirot atteste en tout cas de la présence à Donzy à cette époque d’une garnison, avec écuries, forge et armurerie.

Certains des officiers qui ont tenu la place nous sont familiers : ainsi Jean de La Rivière, chambellan, nommé capitaine par Jean de Bourgogne, cte de Nevers, au XVème siècle et Guillaume d’Assigny son gendre ; ou encore Etienne de Lamoignon, sgr de Vielmanay, au début du XVIème  ( ); et enfin plus prosaïquement Antoine Lucquet, sgr de Presles (1656) ().

Au fil du temps, la paix étant revenue en Nivernais-Donziais après les interminables épisodes sanglants de la Guerre de Cent ans et des Guerres de religion, cette fonction et le site castral qui l’abritait avaient inexorablement décliné, passant de grands féodaux à de simples officiers ducaux.

Les restes du vieux château, cachés par de grands arbres, surplombent cependant toujours la petite cité, rappelant ses origines et sa gloire passée.

Nous serions intéressés toute indication que vous pourriez nous fournir pour étoffer cette approche succincte en accédant à d’autres sources.

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