Archives de catégorie : 2 – Châtellenie de Donzy

Vergers, un domaine de Saint Germain…

(Illustration : château de Vergers)

Le château actuel de Vergers à Suilly-la-Tour, de style néo-gothique (inspiré par Charles Garnier et Eugène Viollet-le-Duc), et qui emprunte aux techniques modernes de construction (charpente métallique des Ateliers de Gustave Eiffel) a été construit sur les ruines d’une ancienne forteresse féodale, dont l’emprise est toujours visible au sol. Une représentation gravée de l’ancien château de Vergers figure dans l’Album de Morellet, Barat et Bussière. 

                                             P1000639

Cette terre est réputée avoir appartenu, comme une bonne partie de la région, au grand Saint Germain d’Auxerre, qui en aurait fait don à son évêché. Une chapelle dédiée à Saint Pallade y avait été construite au VIème siècle. L’église Saint Pallade de Suilly-Vergers, de style gothique et qui eut un temps le statut d’église paroissiale et se trouve aujourd’hui dans le parc du château, lui a succédé.

Le premier château féodal aurait été construit au début du XIVème siècle par les Varigny, une famille nivernaise originaire d’Achun, devenus seigneurs de Chassypuis du Deffend en Bourbonnais.

Mahaud de Varigny, fille de Robert, est la première citée par Marolles pour une « maison de Suilly » qui pourrait être Vergers. Elle a épousé successivement Guillaume de Champlemy (voir notice La Rivière), et Jean du Bois. Leur fille Jeannette du Bois aurait apporté Vergers à Jean II d’Armes vers 1450, issu d’une vieille famille nivernaise, originaire du lieu éponyme. Elle tint Vergers pendant plus d’un siècle, et Valentine d’Armes l’apporta par mariage aux Chabannes en 1570. On peut supposer que le château fut « modernisé » pendant cette période, touchant au goût de la Renaissance.

François de Chabannes, comte de Saignes, fut le premier seigneur de Vergers de cette lignée prestigieuse (cf. Chabannes sur Racines-Histoire) qu’on disait issue des comtes d’Angoulême. Ils tinrent Vergers pendant près de deux siècles. Paul de Chabannes vendit finalement ce vieux fief, où la famille ne résidait plus depuis longtemps, et la forge qui y était associée, aux moines de la Chartreuse de Bellary en 1714. L’abbaye disparut à la Révolution. Vergers et sa forge furent vendus comme l’ensemble de ses biens. Le vieux château fut remplacé par l’édifice actuel sous le second Empire, et l’activité metallurgique cessa à la fin du XIXème siècle.

Voyez le très joli site municipal de Suilly : www.suillylatour.fr

Voyez la notice détaillée qui suit sur la succession des seigneurs, complétée le 2 avril 2022 par des informations complémentaires sur les origines du fief :

Vergers (V. complétée du 22 sept. 2022)

D enluminé

Share

Les Granges, au miroir du Nohain

(Illustration : château des Granges)

Serti par ses douves et par les saules sous lesquels courent les eaux du Nohain, le beau  château des Granges à Suilly-la-Tour offre l’image de la douceur de vivre à la fin de la Renaissance. Il a pris la place du château féodal construit dans la seconde moitié du XIVème siècle par Jean ou Bureau de La Rivière, oncles du grand Bureau de La Rivière.

Ce fief leur avait été donné par le comte de Nevers, Robert de Flandre au tout début du XIVème siècle. Il fut augmenté par une alliance avec l’héritière de Guillaume Le Paulmier, sgr de Nevoy (près Gien), un chevalier fort riche mais dont on sait peu de choses. Les sires de La Rivière, grande famille du Donziais dont le fief d’origine est à Couloutre (voir article La Rivière) n’ont pas conservé très longtemps les Granges, dont le destin est fait de ventes successives.

Dès la seconde moitié du XVème siècle, il se trouve aux mains de Jean de Thiard, sgr de Mont-Saint-Sulpice, en Auxerrois, puis de Jean de La Porte, Lieutenant criminel à la prévôté de Paris. Ils avaient tous les deux épousé les filles de Germain Trouvé, juriste d’Auxerre, enrichi par différentes missions pour le duc de Bourgogne, qui aurait acquis les Granges vers 1450.

En 1513, le fief est revendu à la famille du Broc, originaire du Brabant : Edmond du Broc est à la fois seigneur du Nozet (voir cet article) et des Granges. Son second fils Guillaume, Lieutenant criminel au bailliage d’Auxerre, hérita des Granges. Les du Broc entreprirent la reconstruction du château, qui fut interrompue, semble-t-il, par les guerres de religion. 

En 1591, les héritiers de Guillaume du Broc vendent les Granges à Jacques de Forgues, un « receveur des aides et tailles » d’origine béarnaise. La région avait beaucoup souffert des guerres pendant lesquelles Henri IV était aux prises avec la Ligue. La paix revenue, le nouveau seigneur des Granges, alors Secrétaire ordinaire de la Chambre du Roi, poursuivit les travaux. La date de 1605, inscrite en plusieurs endroits du château, indique la fin du chantier.

Quelques années après, sa fille Claude fit entrer les Granges dans une puissante famille nivernaise en épousant Louis de La Chasseigne, baron de Givry, seigneur de Rosemont et d’Uxeloup, Procureur général du Duché de Nivernais.

En 1719, la veuve de Louis-Balthazar de La Chasseigne vendait la propriété à Joseph Grassin, de Sens, dont les ancêtres avaient fondé un « collège » à Paris. Sa fille l’apporta enfin à Charles de Percy, d’une vieille famille de Normandie. Ils en furent les derniers seigneurs.

Acquis en 1792 par Guillaume Guillerault, notaire à Pouilly et administrateur du département de la Nièvre, les Granges ont appartenu à ses descendants ou à leurs héritiers, jusqu’à ces dernières années. 

Voyez le très joli site municipal de Suilly : www.suillylatour.fr

Voyez ci-dessous la notice présentant la suite complexe des seigneurs de la Rachonnière et des Granges. Nous avons tenté de clarifier certains points. Votre point de vue à ce sujet nous intéresse…

Les Granges   (version corrigée le 8/6/22)

D enluminé

Share

La Garde

(La Garde, toile de M. d’Anchald, vers 1870)

On sait peu de choses des débuts du fief de la Garde, à Perroy, au bord du Nohain, non loin de La Motte-Josserand.

Il a pu appartenir lui aussi aux sires de Saint-Verain et/ou aux Varigny, qu’on rencontre à Vergers (Suilly-la-Tour) non loin en aval sur la rivière.

Quoiqu’il en soit, le fief passa à Jean de La Rivière-Champlemy en 1461, par acquisition et resta dans une branche de cette famille jusqu’au début du XVIIIème siècle.

Le début au moyen-âge, et la fin de l’histoire de la Garde avant la Révolution restent à éclaircir, et nous serions intéressés de vos contributions à ce sujet…

Ci-dessous les données actuellement disponibles :

La Garde  (V5 complétée le 25/4/2019)

D enluminé

Share

Favray : le manoir d’une dame d’honneur

(Illustration : manoir de Favray)

Favray, à Saint-Martin-sur-Nohain était un fief de cette vallée : sur le coteau, une construction de la fin du XVIIIème ou du début du XIXème siècle. Le manoir au bord du Fontbout, aurait quant à lui été construit au tout début du XVIIème siècle. Ce fief est cité pour la première fois en 1454 comme détenu par la famille nivernaise de Courvol et passe par alliance aux Reugny.

Une dame de Favray a laissé une trace : Françoise de La Rivière, dame d’honneur de la Reine Margot (1605), dont on peut voir la dalle funéraire à la chapelle Saint-Martin du Pré de Donzy. Elle était bien sûr issue de la grande famille des sires de La Rivière, mais sa filiation n’est pas établie avec certitude. Compte-tenu des dates et du lieu de sa sépulture, on peut faire l’hypoyhèse que son père était Jacques de la Rivière, sgr de La Garde à Perroy, non loin de Donzy-le-Pré, et sa mère Léonarde de Loron, d’une vieille famille protestante du Morvan. Sur cette personne voir l’étude de Mme David-Roy dans son ouvrage : « Florilèges, histoires en Donziais »…

Merci de vos remarques et suggestions à ce sujet…

Dans la période récente ces côteaux ont retrouvé leur vocation viticole ancienne, valorisée par la notoriété de Pouilly (voyez le site du Domaine de Château Favray).

Pour des indications détaillées sur la succession des seigneurs de Favray, voyez la notice attachée (V13, complétée le 7 juin 2022) en cliquant sur ce lien :  Favray

D enluminé

Share