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Marolles et son Inventaire…

Michel de Marolles (1600-1681) était un ecclésiastique exceptionnellement cultivé et actif : traducteur, historien et collectionneur. 

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Il fut abbé de Villeloin, importante abbaye bénédictine de Touraine, non loin de ses bases familiales, dans la bibliothèque de laquelle il réunit ses collections.

Marolles excellait dans la traduction des auteurs latins et fut un habitué des salons littéraires dont celui de Mme de Scudéry. Il réunit une exceptionnelle collection de plus de 120.000 estampes (dont plusieurs dizaines de Rembrandt, cf. infra), qui fut ensuite rachetée par Colbert pour la Bibliothèque Royale. Cette acquisition fut à l’origine du Cabinet des Estampes.

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Il se consacra aussi à la généalogie des grandes maisons seigneuriales et à l’histoire de la Touraine, avec l’aide de Duchesne, mais ce manuscrit a été perdu.

Par chance pour les historiens et généalogistes nivernais, son destin croisa celui des ducs de Nevers, car son père était le gouverneur du jeune duc de Rethelois, fils de Charles Ier de Gonzague. L'abbé fut donc le bibliothécaire et le précepteur de Marie de Gonzague, future Reine de Pologne, ce qui l’attacha à cette maison ducale dont il fut le commensal pendant plus de vingt ans. Il s’offrit vers 1638 pour dépouiller les titres de l’ancien comté et du duché de Nevers et fut officiellement investi de cette mission, malgré quelques oppositions locales. Il constitua une petite équipe de clercs autour de lui pour y parvenir.

« L’Inventaire des Titres de Nevers » est le résultat de cette tâche gigantesque – portant sur plus de 19.000 titres parfois très anciens – que Marolles réalisa de 1638 à 1641. Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Nationale de France. Il a été publié en 1873 par l’historien et héraldiste nivernais Georges de Soultrait (chez Paulin Fay, à Nevers). Cet ouvrage considérable fournit à tous les chercheurs un outil irremplaçable, malgré quelques imprécisions d’orthographe des lieux ou des noms, dues sans doute aux deux transcriptions successives, des originaux au livre imprimé.

Les tomes I et II de l’Inventaire sont les plus intéressants pour l’histoire du Nivernais – et du Donziais – car on trouve dans le premier l’analyse des actes principaux des comtes puis ducs, et dans le second les aveux et dénombrements des fiefs, source abondante de renseignements incontestables.

L’Inventaire de Marolles a donc alimenté nos recherches, venant ici prouver une implantation ou une filiation, et là préciser ou compléter l’histoire d’un fief ou d’une abbaye. Il constitue une base de données fiables, et, comme tous les amis du Donziais et du Nivernais nous sommes donc extrêmement redevables à cet infatigable Abbé et à son éditeur. Grâce à lui, les anciennes lignées chevaleresques et les vieux châteaux revivent sous nos yeux.

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Une famille fondatrice…

(Illustration : armes de La Rivière)

En tête du palmarès des lignées féodales qui ont structuré le Donziais, il faut placer les sires de La Rivière, qui ont brillé par leur dynamisme et leurs talents, en Nivernais et auprès des rois, essaimé dans toute la région, bâti et rénové de nombreux châteaux. Vous pouvez les retrouver dans les notices correspondantes.

Leur « rivière » c’est bien sûr le Nohain, qui prend sa source en amont d’Entrains aux confins des deux départements actuels de la Nièvre et de l'Yonne, et passe à Couloutre, leur paroisse d’origine. Il se jette dans la Loire à Cosne, après avoir enchanté les paysages de son cours vif et sinueux, fourni autrefois la force nécessaire aux industries naissantes et donné au Donziais un axe et une âme.

Leur origine – chevaleresque ou servile comme certains l'ont écrit ? – reste mal identifiée. D'autres ont suggéré qu’ils pouvaient être de la lignée des barons de Donzy. Josserand de La Rivière, fondateur présumé de la motte qui porte son nom, pouvait en effet le tenir d’un ancêtre des barons de Semur-Donzy : Jocerand Bers. Mais rien ne le prouve.

Ils sont restés constamment proches du pouvoir baronnial puis comtal, sans toutefois conclure des alliances matrimoniales au même niveau, ce qui pourrait indiquer une bâtardise dans l'hypothèse de  l’origine commune (?).

Leur destin féodal commence à Couloutre. Le château dit « de la Rivière » qu’ils ont sans doute fondé, plusieurs fois rebâti et transformé au fil des siècles, conserve, entouré de ses douves, une certaine majesté malgré des errances architecturales. Ils ont tenu ce fief des origines au XVIIème siècle, à l’extinction de la lignée masculine.

En aval sur le Nohain : la Motte-Josserand, aux portes de Donzy, serait donc leur création et donne toujours à voir la puissance et la grâce d’une grande forteresse des XIIIè-XIVème siècles. Son prestige et sa position stratégique attirèrent la convoitise de grands seigneurs, favorisée par les troubles de la Guerre de Cent ans.

L’alliance avec l’héritière des seigneurs de Champlemy leur a apporté ce fief prestigieux par son ancienneté, aux confins du Donziais, dans la vallée naissante de la Nièvre "de Champlemy", mais où ne restent que des ruines.

Une autre alliance avec l’héritière des Le Paulmier, riches seigneurs du Giennois, les a établis aux Granges à Suilly-la-Tour. Mais la munificence du château actuel date de leurs successeurs, puisque les sires de La Rivière avaient cédé ce fief dès le XVème siècle.

Non loin de la Motte-Josserand, une branche s’est implantée à la Garde, acquis en 1461. Un bâtard de La Rivière s’est installé à La Borde en Auxerrois et à Chauminet, arrière-fief en Puisaye donziaise. Jean de La Rivière-Champlemy a contrôlé la Tour de Merry, sous Chatel-Censoir, dans la vallée de l’Yonne, au XVème siècle également, et on pourrait citer bien d'autres exemples.

Françoise de La Rivière, mariée au seigneur de Favray, dont la pierre tombale est l’une des rares qui subsiste, a été dame d’honneur de la Reine Margot. Elle avait repris le flambeau du service personnel des rois dans lequel son illustre aïeul, Bureau de La Rivière, conseiller et ami de Charles V, après son frère aîné Jean, s'était illustré. Il a été inhumé à Saint-Denis.

Fidèles aux barons de Donzy devenus comtes de Nevers, les sires de La Rivière avaient choisi pour lieu de leurs sépultures une des fondations d’Hervé IV et de Mahaut de Courtenay, l’abbaye de l’Epeau, près de Donzy au bord de la Talvanne, où leurs traces ont hélas disparu.

Bref, l’écu « de sable à la bande d’argent » est l’une des emblèmes de ce site, où l’on rencontre des Bureau, Jean, Jacques ou Adrien de La Rivière à presque toutes les pages.

On les imagine chevauchant avec leurs escortes de château en château au long du Nohain, pour fêter les unions, célébrer la gloire des membres éminents de la lignée ou simplement se défendre des attaques. Les barons de Donzy s’étant transportés à Nevers, les sires de La Rivière tinrent la première place en Donziais. 

Voyez ci-dessous une notice généalogique à visée exhaustive, mais qui reste sans doute imparfaite :

Généalogie de La Rivière (V du 4/10/18)

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La Montoise, bien cachée

Voyez dans la notice ci-dessous la succession des seigneurs de la Montoise, petit fief avec son vieux manoir bien caché du XVè siècle, à Sainte-Colombe-des-Bois, en lisière du grand massif forestier de Bellary.

La Montoise    (V. du 28 déc 2021)

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