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Nouvelles notices familiales…

Notre travail s’est concentré ces derniers temps sur la finalisation de notices généalogiques en chantier depuis longtemps.

En consultant la page qui leur est dédiée, vous pourrez découvrir nos travaux et y apporter le cas échéant votre concours grâce à l’espace « Commentaires ».

Les dernières publications concernent les familles : de Tespes  ;   de Beaujeu (sur Saône)  ;  de Varigny  ;  Dupin  ;   de La Roche-Loudun  ;  de L’Hospital  ;  Vaillant de Guélis…etc.

Mais en ouvrant la page « familles seigneuriales » vous en découvrirez bien d’autres !

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Les Dupin en Donziais

L’exceptionnelle réussite des trois frères Dupin, fils d’un député à l’Assemblée législative de 1791,  sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, a conféré à leur nom une véritable aura en Nivernais.

André Dupin l’aîné, avocat, jurisconsulte, homme politique éminent, haut magistrat, membre de l’Institut, châtelain de Raffigny en Morvan, a sa statue à Varzy. Son brillant parcours, de la Restauration au Second Empire, a fait l’objet d’une journée d’étude de la Société académique du Nivernais en 2014, dont les actes ont été publiés.

Charles Dupin, le cadet, savant ingénieur naval, député, ministre, lui aussi membre de l’Institut, châtelain de Corbelin, restaura l’abbaye du Réconfort, lieu de la sépulture de Mahaut de Courtenay.

Philippe Dupin, le benjamin, fut lui aussi député de la Nièvre et de l’Yonne, et châtelain de Chitry-la-Mine.

Cette famille de la bourgeoisie judiciaire était originaire de Varzy, vieille cité épiscopale aux confins de l’ancien diocèse d’Auxerre, où elle est connue depuis André Dupin (1549-1620). Elle n’était donc pas à proprement parler donziaise, mais outre l’implantation de Charles à Corbelin, une branche cadette détint les terre et forge de Croisy, à la Chapelle-Saint-André, et celle de Ferrières, à Entrains.

Nota : aucun rapport avec la famille d’Aurore Dupin, baronne Dudevant – George Sand – qui était berrichonne.

Voyez ci-dessous une notice généalogique qui retrace la remarquable épopée de ces juristes, rigoureux et acharnés. La gloire parisienne des trois frères ne leur a pas fait négliger leur vieux pays d’origine où ils se sont magnifiquement établis et sont constamment revenus.

Famille Dupin

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Un maréchal-duc à la Motte-Josserand ?

Nicolas de l’Hôpital, duc de Vitry et Maréchal de France, fut seigneur de la Motte-Josserand au XVIIème siècle.

Il en avait hérité : cette terre et ce château étaient dans sa famille depuis le mariage de Charles de L’Hôpital, son arrière-grand-père, avec Catherine L’Orfèvre.

La confiance du Roi Louis XIII, sa brillante carrière militaire et les nombreuses autres terres et châteaux qu’il détenait, lui laissèrent-ils le temps de venir dans sa forteresse des bords du Nohain ? Rien n’est moins sûr ; ses fils ne la conservèrent d’ailleurs pas.

Le duc de Vitry était marquis d’Arc-en-Barrois et comte de Châteauvillain. Il possédait de grands biens en Brie, terre d’élection de sa famille, dont Vitry-Coubert et le beau château de Nandy. Il fut Capitaine des gardes du corps et témoigna de sa fidélité au Roi en menant l’assassinat de Concini.

Lieutenant-général en Brie, il fut élevé à la dignité de maréchal de France le 24 avril 1617, reçu conseiller d’honneur au parlement de Paris le 22 mai suivant ; chevalier des Ordres du roi le 31 décembre 1619. Il contribua à remettre sous l’obéissance du roi en 1621 les places de Jargeau, Sancerre et Sully, et fut pourvu du gouvernement de Provence en 1632. Il fut arrêté et mis à la Bastille le 27 octobre 1637, pour des prises de position insolentes, et n’en sortit que le 19 janvier 1643. L’année suivante le roi Louis XIV lui donna le brevet de duc et pair de France ; il mourut le 28 septembre 1644.

Mais on ne peut parler du maréchal de Vitry sans évoquer le destin étonnant de cette famille de L’Hôpital.

C’était une famille d’origine italienne qui revendiquait comme ancêtres les Gallucio du royaume de Naples – une lignée chevaleresque réputée descendre des princes de Capoue lombards – , dont elle portait les armes au coq (gaulois), transformées.

Par lettres patentes de septembre 1748, « le Mis de l’Hopital et MM. de Ste-Mesme furent autorisés par le Roi à porter le nom de Galluccio, et à accepter les places et dignités affectées à la noblesse du Siège de Nido, au Royaume de Naples ».

Une épitaphe en l’église Saint-Merry faisait même de Jean de L’Hopital (Gianni Galluccio), venu en France au XIVème siècle, le petit-fils du capétien Philippe d’Anjou, prince de Tarente, excusez du peu ! Mais aucune trace probante n’existe de cette origine princière.

Ce Jean était en fait « Clerc des Arbalétriers » c’est-à-dire trésorier, payeur de gages, à la suite d’un oncle dont il aurait pris le nom : François de l’Hôpital, connu comme « bourgeois de Modène », qui participa à la fondation du Collège des Lombards.

L’union de Jean avec la fille du grand financier Nicolas Braque lui apporta certes une assise territoriale considérable, sur laquelle ses descendants s’appuyèrent pour s’intégrer à la haute noblesse. Au XVIIIème, les représentants de la branche aînée obtenaient donc les fameuses lettres patentes les reliant à la vieille noblesse de Naples, sans doute pour masquer une origine indigne du milieu dans lequel ils évoluaient.

Voyez ci-dessous la curieuse généalogie de cette famille, limitée toutefois à la branche possessionnée en Donziais.

Famille de L’Hospital

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Les bâtards de Clèves

(Illustration : armes de Clèves-La Marck-Bourgogne)

En épousant Elisabeth, fille de Jean de Bourgogne, comte de Nevers (XVème siècle), les comtes de Clèves et de la Marck, grands vassaux des ducs de Bourgogne, chevaliers de la Toison d’Or, héritent de ce comté et des terres associées. Ils figurent donc dans la suite des comtes de Nevers, barons de Donzy.

Il se trouve qu’à un échelon inférieur on rencontre en Donziais des représentants de deux lignées bâtardes de Clèves :

  • celle d’Herman, sire d’Asnois, fils naturel de Jean II  ;
  • et celle de François, abbé commendataire du Tréport, qui, non content d’être un fils naturel d’Engilbert de Clèves, comte de Nevers, eut une nombreuse descendance.

Leurs membres se sont alliés dans la contrée et on les retrouve en différents sites, en particulier à Alligny près de Cosne, une terre issue des anciens barons de Saint-Verain.

Louis de Clèves, le fils de l’abbé du Tréport, est connu sous le nom de « seigneur de Fontaine« , une petite terre à Pougny (voir cette fiche) plutôt que la « fontaine d’Alligny », sur laquelle la belle église Saint-Saturnin fut bâtie, comme certains auteurs l’avancent…

Voyez ci-dessous une notice généalogique sur ces deux lignées.

Batards de Clèves

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Le Français qui possédait l’Amérique

En évoquant l’immense terre de Saint-Fargeau, aussi appelée « Terre de Puisaye » nous avons mentionné son acquisition en 1714 par Antoine Crozat, grand financier du règne de Louis XIV, à l’égal de son grand rival Samuel Bernard ou encore des frères Pâris – dont l’un fut un temps baron de Toucy. Il revendit d’ailleurs Saint-Fargeau l’année suivante à Le Pelletier des Forts, Surintendant des Finances et l’un de ses obligés.

                                                           

Antoine Crozat (1655-1738), né simple bourgeois à Toulouse, accumula d’immenses richesses, obtenues par son esprit d’entreprise sans doute, mais aussi par sa propension à l’agiotage et aux vastes combines douteuses mais rémunératrices. Il fut un véritable co-fondateur de la colonie de Louisiane, qui reste, malgré son destin américain, un petit bout de France. Il fut aussi un grand orchestrateur du commerce maritime intercontinental de son temps, armateur et négociant, par le truchement de Fermes, comme celle du Tabac, et de Compagnies, comme celle des Indes, qu’il disputa à John Law. Il prit hélas une large part à la face la plus sombre de ces trafics, celle qui maltraita l’Afrique et les Africains.

A la fin de sa vie, il construisit même le Canal de Picardie (ex Canal Crozat), au grand dam de Saint-Simon – dont il est facile de deviner qu’il n’aimait guère ce parvenu – qui se fit indemniser le moindre dommage occasionné à ses terres par ce grand chantier.

L’hôtel Crozat, place Vendôme – aujourd’hui le Ritz – regorgeait d’œuvres d’art, et le financier s’était rendu maître de grandes terres en plusieurs régions, étant ainsi marquis du Chatel et de Mouÿ, entre cent autres fiefs considérables, dont Saint-Fargeau un court moment. Il fut même admis dans le saint des saints : l’Ordre du Saint-Esprit, fondé par Henri III, dont il fut opportunément le Trésorier. Il en porte le grand cordon et la croix à la colombe descendante, sur son portrait par Belle (ci-dessus).

Nous évoquons Crozat car une passionnante biographie intitulée « le François qui possédait l’Amérique » ou « La vie extraordinaire d’Antoine Crozat, milliardaire sous Louis XIV », par Pierre Ménard, avec une préface d’Emmanuel de Waresquiel, vient de paraître dans la collection Texto (Tallandier).

Une incroyable épopée à cheval sur deux siècles, avec ses immenses succès et ses lourdes ombres, racontées avec brio et humour par un très jeune auteur, à partir d’une riche documentation. A lire absolument !

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