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Neuvy, aux confins du Gâtinais

(Illustration : le port de Neuvy, vers 1890)

La seigneurie de Neuvy, aux confins du Nivernais et du Gâtinais, est très ancienne. Elle relevait de Saint-Verain, puis de Nevers. Une famille de ce nom devait tenir ce fief.

Un château féodal y existait, reconstruit par Thomas de Corguilleray à la fin du XVème siècle.

Le fief passa aux du Chesnay, aux Courtenay-Bléneau, aux Chevenon de Bigny, puis aux Guiscard, toujours par alliance. Il fut acheté par le duc d’Harcourt en 1726 et passa à ses héritiers jusqu’à la Révolution.

Sur ce même site fut implantée à la fin du XIXème siècle une fabrique de pneumatiques, l’usine Fougerat, qui comprenait un vaste château reconstruit, dit « de la Fabrique », incluant des restes de l’ancien château de Neuvy.

Voyez ci-dessous la notice consacrée à la suite des seigneurs de Neuvy

Neuvy (V3 augmentée le 19/9/21)

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Chatel-Censoir, une possession donziaise

(Illustration : la Cène, bas-relief du XVIème siècle – Eglise St-Potentien de Chatel-Censoir)

Chatel-Censoir, à l’entrée du Morvan sur le haut cours de l’Yonne, est aujourd’hui un bourg modeste, mais tout y respire une haute antiquité. Aux limites orientales du Donziais, elle relevait de l'ancien diocèse d’Autun – qui comprenait la région d'Avallon – mais appartenait aux évêques d’Auxerre, par un de ces mystères dont l'histoire féodale a le secret.

Ce castrum éduen a été une importante place gallo-romaine, comme l’ancienneté des fortifications à leurs bases et de nombreuses trouvailles archéologiques dans toute la région en attestent. Saint Pèlerin, le grand évêque d’Auxerre, en fut l’évangélisateur, mais c’est le martyr d’Entrains, Saint Potentien, deuxième évêque de Sens, qui a donné son nom à la Collégiale.

Il semble que la ville tienne son nom de Censure, évêque d’Auxerre au Vème siècle, – correspondant de Sidoine Appolinaire – dont la famille tenait une grande partie de la région, et qui en fit don à son diocèse à l’instar de son illustre prédécesseur le grand Saint Germain.

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La possession seigneuriale de Chatel-Censoir est à associer entièrement à celle de Donzy, depuis Warin de Vergy, comte de Mâcon et de Chalon au IXème siècle, ancêtre des barons de Semur et de Donzy. Cette communauté de destin donne à Chatel-Censoir un statut unique en Donziais. Sur le plan géographique, elle contribue à former la longue bande de la Loire à l’Yonne qu’a été cette baronnie. Chatel-Censoir en devint logiquement une « châtellenie » lorsqu'elle se structura.

La place a toutefois été disputée pendant plusieurs décennies aux barons par les comtes originels de Nevers, mais cette querelle s’est trouvée sans objet à la réunion de ces deux grands fiefs, par l’alliance de Mahaut de Courtenay avec Hervé de Donzy. Dès lors le destin de Chatel fut celui du Nivernais dans son ensemble.

Un château baronnial dominait la forteresse de Chatel-Censoir, et les barons, puis les comtes de Nevers y nommaient des « châtelains » pour les représenter.

                                                 Tour_d'enceinte_de_Châtel-Censoir

Deux lignées, peut-être réunies, ont marqué la cité aux XIème et XIIème siècles : les Wibert et les Ascelin, qui se sont taillés des fiefs importants dans la région (voir notice Merry), où ils s’implantèrent définitivement. Un Gymon de La Rivière, de la grande famille nivernaise de ce nom, conseiller de Geoffroy IV de Donzy, vint exercer cette fonction, ou encore Jean de Fretoy vers 1400.

La gentilhommière qui subsiste de nos jours en haut de la colline, est l’héritière des anciens châteaux forts dans ce site, dont des traces subistent (murs, tour…) mais dont on n’a pas d’image ancienne.

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Rivière, à Saints en Puisage

(Illustration : l’église St-Pierre et St-Paul de Saints-en-Puisaye)

Le fief de Rivière à Saints, qu’il est difficile de localiser aujourd’hui, alors qu’aucune trace castrale ne paraît subsister, serait ancien : il a été détenu par les Lamoignon dès le début du XVème siècle, et est passé ensuite aux Maumigny par mariage.

On manque aussi d’information sur son sort au XVIIIème siècle.

Bref, des compléments s’imposent, merci de votre concours…Ci-dessous la notice correspondante (mise à jour le 21 oct 2021) : 

Rivière

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Lamoignon, un fief à Donzy ?

(Illustration : armes des Lamoignon)

Le nom de Lamoignon est connu : les membres de cette grande famille parlementaire se sont illustrés dans les plus hautes charges du royaume. Ainsi le célèbre « Basville » – Nicolas de Lamoignon – Intendant à Montpellier : il a laissé  un souvenir mitigé tant il fut implacable dans la répression des protestants après la révocation de l’Edit de Nantes. Ou encore le grand MalesherbesChrétien Guillaume de Lamoignon – homme sage et érudit, ministre et avocat de Louis XVI, qui périt avec toute sa famille sur l’échafaud en 1794. On ne compte plus les « Présidents à mortier » ou « Maître des requêtes » de cette lignée, qui a légué à Paris l’Hôtel de Lamoignon, reconstruit par Robert de Cotte, aujourd’hui Bibliothèque historique de la ville.

Mais quel rapport avec Donzy ? 

Ces grands serviteurs de l’Etat se prétendaient issus d’une famille d’ancienne extraction chevaleresque de ce nom, connue en Donziais depuis la fin du XIIIème siècle, dont le fief aurait été situé dans les faubourgs de la cité. Il y a effectivement un « Pré de Lamoignon » au bord de la Talvanne, mentionné sur les anciens plans de la ville. Une « porte de Lamoignon » (ou « de la Poterne ») de l’ancienne enceinte du coté du Levant, dont ce fief était réputé proche, a également existé. 

Pourtant, les sources probantes indiquent que ces parlementaires étaient issus de Charles Lamoignon, fils d’un juriste de Nevers au service du Duc (Clèves), venu à Paris en 1544 à son instigation, après de brillantes études à Bourges et en Italie.

Des éclaircissements s’imposent.

Le nom d’abord. Villenaut, dans son « Nobiliaire de Nivernois », rappelle avec bon sens que Lamoignon était à l’origine un surnom donné à différents personnages venus des Amognes à la ville : « l’Amognon » ou « l’Amoignon », suivant l’usage du temps. C’est sous ce patronyme, utilisé avec différentes orthographes, que ces petits seigneurs sont constamment nommés dans l’Inventaire de Marolles. Il n’est donc pas douteux que le lieu dénommé Lamoignon à Donzy n’a pas donné son nom à une famille mais qu’une famille le lui a donné. Sur ce sujet le débat paraît clos.

Les familles. Il y eut semble-t-il plusieurs lignées de ce nom. Bien que certains généalogistes l’aient fait, on ne peut rattacher avec certitude les parlementaires parisiens aux Lamoignon du Donziais, malgré une certaine communauté de prénoms.

Ce sont ces derniers qu’on trouvera dans nos pages. Marolles les mentionne à plusieurs reprises pour les hommages qu’ils rendent au comte ou en raison de leur présence au ban des gentilshommes nivernais. On les retrouve dans bien des seigneuries du Donziais : ainsi à Chasnay et dans d’autres petits fiefs de la châtellenie de Chateauneuf, leur premier enracinement local ; en 1424 Pierre Lamoignon, sgr de Mannay, élit sépulture en l’abbaye de l’Epeau ; en 1520, Jeanne Lamoignon est « dame de Champromain ». Par des alliances ils s’implantent à La Brosse, à Brétignelles et Villargeau, ou à Rivière en Puisaye. Ils s’allient aux familles de Pernay (le Magny), de La Tournelle-Maisoncomte (La Motte-Josserand), de Champs (Pesselières), de Vieilbourg (Mocques), ou encore de Mullot (Le Colombier), rayonnant ainsi largement au sein de la noblesse locale, alors même que ceux de Nevers évoluaient dans la bourgeoisie de la ville.

Le lieu enfin. La branche parisienne, devenue riche et célèbre, revendiqua à la fin du XVIIème siècle une origine donziaise qui l’aurait enracinée dans un terroir et surtout dans la noblesse d’épée.

Y avait-il eu un fief ancien de ce nom à Donzy ? Peut-être un de ces « fiefs urbains » ou une « maison de ville » des Lamoignon de la région ? L’Inventaire des Titres de Nevers (XVIIIème) mentionne son existence, mais ne cite aucun acte le concernant.

Guillaume Lamoignon de Blancmesnil , le père de Malesherbes, acheta une terre à Donzy en 1720 – le « Pré Lamoignon » – qui aurait fait partie de l’ancien fief, pour renouer avec ses origines ou…accréditer ses prétentions. Des généalogistes patentés, se copiant les uns les autres – mais largement contestés depuis – firent alors de tous les membres de la lignée réunifiée des « seigneurs du fief de Lamoignon ».

Le fief de Boisjardin voisin appartenait en 1750 à Chrétien Guillaume de Lamoignon, qui le donna en fermage (voir l’article sur Boisjardin).

Gardons nous de conclure, car les spécialistes en débattent toujours. Lamoignon est un nom du Nivernais et du Donziais qu’on retrouve fréquemment sur ce site, et si des acteurs de la Grande Histoire qui le portaient revendiquent cette même origine, ne boudons pas notre satisfaction… 

Nous proposons ci-dessous une généalogie des Lamoignon nivernais, dont certains points restent à confirmer et à compléter :

Famille (de) Lamoignon

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les sites suivants, qui sont parfois discordants :

Famille de Lamoignon (Wiki)

Cahiers du Val de Bargis (page Donzy)

Base Pierfit (généalogie Lamoignon)

Etude de C. Lamboley sur les origines des Lamoignon

Blanchard : « Les Présidents à Mortier » (art. Lamoignon)

Moreri « Dictionnaire » (art. Lamoignon)

La Chesnaye des Bois « Dictionnaire » (art. Lamoignon)

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La Cour-des-Prés, sous l’oeil des castors

(Illustration : un castor sur la Vrille)

La Cour-des-Prés, à Treigny, conserve un manoir des XVIIè et XVIIIème siècles, implanté au bord de la Vrille – une petite rivière poyaudine et nivernaise qui abrite une colonie de castors – qu’enjambe à cete endroit un vieux pont étroit en pierres.

La Cour des Prés et la Cour Vieille étaient deux petits fiefs dépendant de Saint-Fargeau. Après avoir fondé un chapitre de chanoines dans cette ville en 1472 (voir la fiche de cette église sur le site Collégiales), Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, lui donna en 1478 ces deux seigneuries ainsi que des droits sur Dampierre et Bitry qu’il avait acquis de Robert de Chaumont.

Le chapitre n’en retint que la suzeraineté et les inféoda à des seigneurs particuliers dont la liste, fournie trop approximativement par une étude d’A. de Vathaire sur les fiefs de Treigny, reste à documenter plus complètement.

Une exploration du fond d’archives de la Collégiale de Saint-Fargeau serait sans utile et peut-être profitable. Voyez ci-dessous l’état actuel de nos connaissances et aidez-nous à les compléter :

La Cour des Prés (mis à jour le 27/12/21)

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