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Molesmes et Fontenailles, en Forterre

Molesmes et Fontenailles, aux limites est de l'ancien Donziais, non loin de Courson-les-Carrières, ont été détenues par des familles déjà rencontrées, et leur histoire commune nous relie à d'autres sites.

La seigneurie de Molesmes était en 1614 aux mains de Roch de La Coudre, peut-être du fait son mariage, le 23 août 1599 avec Marie de La Ferté-Meung.

Cette famille va se maintenir à Molesmes jusqu'à la donation qu'ils en feront le 22 mars 1714 à Charles de La Villette, dont la mère était une La Coudre. Ces derniers réuniront les terres de Molesmes et Fontenailles toute proche, qu’Elisabeth de la Roche-Loudun, de Taingy, avait vendue en 1669, alors qu'elle était veuve de Jacques de La Coudre, à Antoinette de Lenfernat, veuve d'Edme de La Villette.

Cette famille semble originaire de l'Auxerrois où vivait Florentin de La Villette qui épousa le 4 janvier 1541 Anne Pourcher. Ils eurent un fils, Bonaventure, marié le 27 juillet 1592 à Abigaïl Coeurderoy, d'une famille de magistrats de Semur. Ils eurent un fils Edme, qui s'établit à Chemilly-sur-Yonne par son mariage avec Antoinette de Lenfernat, dame de la Motte et de Fontenailles par acquisition.

A Molesmes, une construction du XIXème a remplacé l’ancien manoir, dans le village, dont la cour jouxte l’église.

Fontenailles, tout proche au nord et où on ne relève aucune trace castrale, aurait appartenu au Chanoines de Chatel-Censoir, avant de se trouver dans les mains des mêmes familles.

Voyez ci-dessous une notice consacrée à ces fiefs, qu'il faudra enrichir d'informations antérieures au XVIème siècle.

Molesmes et Fontenailles (V. mise à jour le 8/5/17)

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La Barre (Garchy)

(Illustration : le bourg de Garchy vers 1920)

Le fief de la Barre à Garchy, relevant de Chateauneuf, a donné son nom à une famille connue dès le début du XVème siècle, et très implantée en Donziais. Il semble qu’elle n’ait pas de rapport avec la lignée du même nom en Berry.

Le fief aurait été apporté aux Marafin, déjà seigneurs de Vieux-Moulin (voir cette notice) et Garchy, par le mariage de l’héritière de la branche aînée de la famille de La Barre au XVIème siècle. Une branche cadette, qui a perduré et s’est alliée dans de nombreuses familles de la région, s’était installée à Gérigny, près de La Charité – qui n’est pas dans notre périmètre – et à la Motte-Josserand et l’Epeau, tout près de Donzy, juste avant la Révolution (voir ces notices).

On retrouve La Barre aux mains d’un certain Antoine Gauthier, sgr de Saligny, Commissaire des Guerres, vers 1650 – dans des conditions qui restent à préciser – et le domaine est acheté à la fin du XVIIème siècle par Elie Rameau, un bourgeois de La Charité, dont les descendants directs le conserveront bien au-delà de la Révolution.

Le site conserve des traces castrales et notamment un porche vouté donnant accès à une cour.

Voyez ci-dessous une notice plus détaillée sur la succession des seigneurs de La Barre :

La Barre (V. complétée du 6 avr. 2025)

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Villeprenoy à Andryes

(Illustration : la chapelle St-Fiacre à Villeprenoy)

Villeprenoy (ou Villeprenois, ou Villepernay) est un hameau d’Andryes où ne subsistent pas de traces castrales visibles. Pourtant un fief ancien de ce nom existait que Marolles mentionne comme détruit, et pour lequel il a relevé l’hommage de Louis de Boys en 1335.

Il est probable qu'il fut longtemps associé à Ferrières, tout proche, et détenu par ses prestigieux seigneurs.

Après un long silence des textes, on retrouve cette terre au début du XVIIème siècle aux mains d’Antoine d’Assigny, puis de Gabriel de La Couldre son beau-frère, ce qui pourrait indiquer qu’elle venait des Moncorps de Chéry, la famille de leurs femmes, qui étaient soeurs.

Ce sont les descendants de ce dernier qui en héritent et la conservent jusqu’à la Révolution.

Ci-dessous une notice relatant la succession des seigneurs de Villeprenoy. Dans cette version augmentée nous faisons l'hypothèse que ce fief fut détenu par les seigneurs de Ferrières voisin puisqu'il est noté expressément dans le titres de l'un d'eux. Mais cela demande à être confirmé. Merci de vos points de vue….

Villeprenoy (Andryes)  (V2 du 19/12/16)

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Les limites de l’ancien Donziais…

Quelles étaient les limites de l’ancien Donziais ? Plusieurs internautes se sont interrogés à juste titre, car nous ne livrons pas de réponse précise : le nuage des sites étudiés sur la carte est un peu large et flou…

C’est que la question est complexe : l’histoire du système féodal, inégalement documentée, n’est pas une science exacte, et les origines mal connues de la baronnie de Donzy – dont l’existence autonome ne dura pas plus de deux siècles – ne sont pas faites pour nous aider.

Cette baronnie était l’héritière d’un ancien fief des comtes de Chalon plutôt qu’une pure création de l’évêque d’Auxerre Hugues après la paix intervenue en Bourgogne en 1015. Ses limites étaient donc celles de l’influence de ses anciens seigneurs et non celles d’un territoire dûment identifié. La hiérarchie féodale et la transmission héréditaire des fiefs étaient tout juste établies et les dominations seigneuriales fluctuaient au fil des guerres et des successions.

A la fin du XIIème siècle, quand le baron Hervé devint comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre par son mariage, les limites des anciennes zones d’influence s’estompèrent un peu plus. Certes la baronnie conserva une existence formelle : suivant la tradition, on rendait hommage au comte « à cause de Donzy » dès lors qu’on y détenait un fief. Elle garda aussi ses institutions propres jusqu’au XVIème siècle, mais ce n’était plus la même chose. Son territoire fut structuré au début du XIIIème par l’organisation en châtellenies, et étendu vers le nord et l’est.

La baronnie de Saint-Verain quant à elle disparut en tant que telle evrs 1450, se fondant dans le Nivernais au terme d’une succession délétère.

De la Loire à l’Yonne et à l’Armançon, on chevauchait donc sur les terres d’un seul et même comte et baron, appartenant à une grande maison princière. Parallèllement, la suzeraineté temporelle de l’évêque d’Auxerre, que le baron de Donzy devait « porter » à son entrée dans la ville, avec ceux de Toucy et de Saint-Verain et avec le comte, se cantonnait progressivement à ces rites anciens, accomplis par des chevaliers dont deux ou trois étaient désignés par la même autorité.

Sur ces bases, le périmètre du Donziais peut être approché en cercles concentriques à partir de la cité et de son château.

La châtellenie de Donzy, qui coïncide largement avec la vallée du Nohain, en était le cœur. Elle comprenait plus de cinquante fiefs, mais à l’intérieur même de ce premier cercle des influences concurrentes s’exerçaient : celle des sires de Saint-Verain, qui contrôlaient de nombreuses terres aux environs immédiats de Donzy ; celle des comtes de Nevers, qui tenaient les châteaux de Cosne et de Châteauneuf ; celle des clunisiens de La Charité aussi.

La baronnie comprit dès l’origine, outre Donzy, les châtellenies de Cosne (12 fiefs), Entrains (44), Corvol et Billy (33+24), et Etais (18), de dimensions inégales. Elles en constituaient le deuxième cercle.

Après l’union au comté de Nevers (1199) on lui rattacha les châtellenies de Druyes, Saint-Sauveur, et Chatel-Censoir, élargissant ainsi la juridiction baronniale vers la Puisaye et la vallée de l’Yonne. Mais ces territoires proches de l’Auxerrois ne partageaient pas le même passé ; ils seront d’ailleurs placés, le moment venu, dans le département de l’Yonne.

L’étude sur « Les limites et la réunion du Nivernais et du Donziais » des savants archivistes et historiens Léon Mirot et Albert Bossuat (in : Bulletin de la SNSLSA, 1937) confirme ce périmètre par référence à un long procès achevé seulement à la fin du XVème siècle entre l’évêque d’Auxerre et le comte de Nevers à ce sujet.

Les documents cartographiques sont rares mais globalement explicites.

Marolles présente dans son Inventaire une « Carte du Nivernois » sous l’Ancien Régime. Elle ne délimite pas précisément le Donziois, mais fait apparaître les paroisses composant les différentes châtellenies évoquées ci-dessus.

Challe dans son Histoire de l’Auxerrois, donne une « Carte du comté d’Auxerre, tel qu’il subsista jusqu’en 1790″, dont on peut déduire les limites orientales du Donziais. Ces deux cartes s’ajustent à peu près.

Dès lors des certitudes s’imposent : le Donziais médiéval était bien constitué des châtellenies évoquées ci-dessus ; mais quelques ambiguïtés demeurent.

On ne peut y inclure la châtellenie de Saint-Verain, qui succéda à l’ancienne baronnie à sa disparition. Nous l’évoquons donc comme une « seigneurie voisine », avec les fiefs qui lui étaient rattachés, mais une grande proximité prévalait entre ces franges occidentales de l’ancien diocèse d’Auxerre, d’où notre intérêt.

Le cas de Cosne est complexe : la ville elle-même et sa châtellenie étaient partie intégrante de la baronnie de Donzy et relevaient dont de l’évêque d’Auxerre, qui y avait un palais en ville et un château à Villechaud. La garde du château fut toutefois confiée dès le XIIème siècle au comte de Nevers, mieux armé pour l’exercer, qui y nommait des officiers. Les comtes développèrent au fils du temps une conception extensive de cette mission, remettant en cause régulièrement la suzeraineté de l’évêque, auquel cependant le Parlement donna toujours raison.

Le sort de Chateauneuf-Val-de-Bargis, que le procès évoqué par Mirot et Bossuat avait finalement placé en Donziais, était spécifique, mais nous avons inclus cette châtellenie dans notre périmètre sur ces bases. Le château quant à lui était confié à la garde du comte de Nevers, comme Cosne, Donzy et Entrains, et l’évêque y avait conservé simplement un droit de gîte, mais il semble qu’il ait été détruit très tôt. Il n’en demeure pas moins que cette appartenance a donné lieu à de longs débats que nous évoquons dans un article ad-hoc : Chateauneuf-Val-de-Bargis, en Donziais ?

Pour Chatel-Censoir c’était différent : la cité avait un caractère patrimonial pour les barons de Donzy, et la châtellenie avait été officiellement rattachée à la baronnie. Mais elle était proche de l’Auxerrois où Challe place certains de ses fiefs. Nous les avons pris malgré tout en considération.

Vous l’avez compris, notre envie de faire partager notre intérêt pour des sites remarquables et proches l’emporte. Nous avons donc opté pour une conception large de l’ancien Donziais. Encore fallait-il l’indiquer clairement…et le cas échéant en débattre.

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Le Réconfort de Mahaut

(Illustration : reproduction d'un sceau de Mahaut de Courtenay)

Mahaut de Courtenay (1188-1257), comtesse de Nevers, Auxerre et Tonnerre, et son premier époux Hervé IV, baron de Donzy, forment un couple mythique de l’histoire locale. Leur union, en 1199, obtenue par Hervé après sa victoire sur le père de Mahaut, Pierre de Courtenay, fut aussi celle du Donziais auxerrois au Nivernais. Elle posait les bases géographiques du futur duché de Nevers et du département de la Nièvre d’aujourd’hui.

Pour se faire pardonner un degré de consanguinité prohibé, ils fondèrent trois abbayes : L’Epeau, Bellary et Coche. Pourtant ils ne choisirent aucune d’elles pour lieu de leur sépulture.

Hervé, tôt disparu (1222), fut inhumé à Pontigny en Auxerrois, haut lieu cistercien, aux côtés de Saint Edmond de Cantorbery et de nombreux seigneurs bourguignons et champenois. Mahaut, remariée dès 1226 au comte de Forez, Guigues IV, resta fidèle au pays nivernais qu’elle administra jusqu'à sa mort.

Elle avait fondé en 1235 l’abbaye Notre-Dame du Réconfort, à Saizy près de Monceaux-le-Comte dans la haute vallée de l’Yonne. Elle choisit ce lieu isolé pour sa sépulture : sa dépouille y fut conduite en grand cortège depuis la cathédrale de Nevers, et y prit place dans le cloître.

Confirmée en 1244 par le Pape Innocent IV, qui consacra lui-même l'église en 1246, la communauté cistercienne féminine du Réconfort veilla sur la tombe de Mahaut, dans le calme et la prospérité, pendant près de quatre siècles. Les guerres de religion causèrent à l'abbaye, comme à bien d’autres sites en Donziais, de grands dommages, dont elle ne se releva jamais complètement : au début du XVIIème siècle, elle était en ruines. Une riche abbesse la fit alors reconstruire, la tombe de Mahaut fut transférée dans l’église. Aggrandie encore au XVIIIème siècle, l’abbaye ne retrouva pourtant jamais la ferveur et l’austérité de ses origines, et la Révolution lui réserva le sort habituel : vente comme Bien national, destruction et revente des débris.  

En rachetant le site en 1825 le baron Charles Dupin – que nous avons déjà rencontré à Corbelin – sauva Notre-Dame du Réconfort, la restaura, en fit sa résidence, et ses descendants poursuivirent son œuvre.

Devenu Centre de soins à l’époque moderne, le Réconfort ne conserve de ses origines gothiques que l’ancienne salle capitulaire et la sacristie.

                                                       P1010565

Voyez la fiche du service des Monuments historiques sur ce monument, qui offre de nombreuses images anciennes : Réconfort (Fiche MH)

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