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Savigny, à Colméry

(Illustration : l’ancien moulin de Savigny, sur la Talvanne – source Cahiers du Val de Bargis)

Le fief de Savigny, à Colméry, avec son moulin sur la Talvanne, était un arrière-fief de Colméry.

Sur l’histoire ancienne de ce beau village, comme de toute la région de Châteauneuf,  ne manquez pas de consulter l’excellent site : « Cahiers du Val de Bargis« .

Savigny a donc été détenu par les seigneurs de Colméry jusqu’à sa vente, à la fin du XVIème siècle, aux Maignan, notaires à Donzy, dont les héritiers le céderont à la comtesse de Fonfaye, Louise de Prunelé, veuve de François Gabriel de Morogues.

Il y aurait eu une maison-forte, dont les traces sont signalées à quelque distance du domaine actuel de Savigny, en lisière de forêt.

Voyez ci-dessous la notice décrivant, en l’état actuel de nos connaissances, la succession des seigneurs de Savigny.

  Savigny  (V4 du 49 janvier 22)

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Hôtel « Frappier de Saint-Martin »

Un bel hôtel ancien (XVIIème-XVIIIème siècle), dit « Frappier de Saint-Martin« , devenu depuis longtemps un bâtiment communal, frappe le visiteur, dans le bourg de Donzy.

                                              

Il porte le nom d’une vieille famille bourgeoise de Donzy, les Frappier, connue depuis le XVème siècle, dont nous avons tenté de reconstituer la généalogie avec toutes les sources disponibles.

Elle eut différentes branches qui prirent, suivant l’usage du temps, les noms des terres qu’ils possédaient dans les environs, dont Saint-Martin. S’agit-il simplement d’une référence à la paroisse de Saint-Martin-du-Pré où ils paraissent avoir habité pendant plusieurs générations ?

Les Frappier ont pu, grâce aux revenus de leurs activités commerciales et industrielles – dont l’exploitation de moulins à forge, à Vergers, Bailly et l’Eminence – et grâce à leurs charges judiciaires, acquérir des terres en Donziais : Montbenoit, ou encore le grand château de Ratilly. Ils se sont alliés avec de nombreuses familles connues de la région, déjà rencontrées dans d’autres sites : Champromain, Pontcharrault, Saint-Père, ou encore Chailloy.

L’une des branches prit au XVIIIème siècle le nom de Frappier de Jérusalem, l’un de ses membres ayant acquis cette terre et ce château, près de Saint-Verain, sur l’histoire duquel nous savons encore bien peu de choses. 

Voyez ci-dessous une notice qui présente l’état actuel de nos recherches sur cette famille et ses possessions :

Famille Frappier

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Aux origines de Donzy

Dans la page consacrée à l'histoire de la baronnie de Donzy, l'origine de ce grand fief est évoquée dans ses grandes lignes.

Cette question reste cependant discutée. Nous avons voulu l'approfondir en faisant la synthèse des recherches les plus récentes pour donner une vision plausible du processus suivant lequel le fief de Donzy, plus tard appelée baronnie, a vu le jour au début du XIème siècle, comme bien d'autres seigneuries châtelaines.

L'étude que nous proposons ci-dessous fait plonger au coeur de la Bourgogne de l'an Mil et de l'avènement de la féodalité. La faiblesse des sources a conduit les historiens à formuler des hypothèses que nous présentons, mais "l'obscurité" de cette époque demeure, et avec elle ses mystères.

La naissance de Donzy en recèle toujours quelques uns mais nous avons voulu montrer qu'elle s'est inscrite dans le processus que les grands médiévistes ont analysé et décrit parfois très précisément. Nous nous appuyons sur leurs travaux passionnants.

Bonne lecture, à la rencontre de "Gaufridus Domiciacensis"  et de son temps !

Nous sommes bien entendu intéressés par vos questions, réactions et propositions…

 

Les origines de Donzy (V1 du 10 novembre 2017)

 

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La Forest-de-Lorme, à Colméry

La « Forest-de-Lorme » serait un fief de Colméry, mais on ne sait pas vraiment où…

Jean de Mello – qu’il faudrait pouvoir situer dans la généalogie de cette famille picarde puis bourguignonne venue en Nivernais – fait hommage pour cette terre en 1329 ? 

En 1348, Hue d’Amboise, qui a épousé l’héritière de Saint-Verain – fille de Jeanne de Mello, qui lui a sans doute légué le fief -, fait hommage à son tour.

La Forest-de-Lorme est dès lors associée à la seigneurie de la Maisonfort à Bitry, que se transmet une branche de la maison d’Amboise-Saint-Verain. On retrouve le fief en 1533 aux mains de Claude de Beaujeu, second époux de Marie des Ulmes, héritière de la Maison-Fort.

Le fief appartient ensuite aux Monnot, bourgeois de Nevers et de Donzy au service du Duc, à la fin de ce même siècle. Il leur a peut-être été attribué en même temps que Chailloy, après confiscation, pour les mêmes raisons : les Beaujeu étaient protestants.

Les Monnot sont impliqués dans l’industrie métallurgique naissante : habitant à Lépeau (Donzy) ou à Chailloy, comme maîtres de forges. Ils s’allient dans la bourgeoisie rurale et la petite aristocratie du voisinage ou en Orléanais. On les suit sur six ou sept générations.

La trace de la Forêt-de-Lorme se perd à nouveau au XVIIIème siècle.

La localisation de ce fief forestier reste mystérieuse. Le site « Cahiers du Val de Bargis », qui propose pourtant une approche très documentée de cette paroisse et des nombreux fiefs qu’elle comprenait, n’en fait pas état. On ne le trouve pas davantage sur les cartes. Il est donné par Marolles comme appartenant à la châtellenie de Donzy, mais certaines sources le placent à Donzy ou à Suilly-la-Tour.

Voyez ci-dessous la notice qui présente la succession des seigneurs de la Forêt-de-Lorme, sur la base d’un certain nombre d’hypothèses que nous formulons.

Des précisions complémentaires devront y être apportées pour les origines comme pour la dernière période, mais surtout sur son emplacement.

Merci à l’avance pour votre aide…

La Forêt-de-Lorme  (V3 du 4/1/22)

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Sainte-Colombe, entre deux forêts

(Illustration : représentation de Sainte Colombe de Sens, Rimini)

Un internaute s’étonne : pourquoi l’histoire du fief de Sainte-Colombe, proche de Donzy et de Suilly-la-Tour, n’est-elle pas évoquée sur le site ?

C’est qu’elle est étroitement associée à celle de Vergers, tout proche, qui est très largement décrite. Les seigneurs successifs de Vergers furent également seigneurs de Sainte Colombe, tout au moins à partir du début du XVIème siècle.

Mais en effet ce joli village, qui tient son nom d’une jeune martyre espagnole du IIIème siècle à Sens, vénérée au moyen-âge et qui donna son nom à un grand monastère : Sainte-Colombe de Sens, mérite une attention particulière. Au cœur de la minuscule vallée de l’Accotin, qui serpente entre les massifs forestiers de Donzy et de Bellary, une petite église gothique rappelle l’ancienneté de cette paroisse. La terre et le manoir de la Montoise, complètement indépendants et qui ont été traités par ailleurs, sont situés dans cette même commune.

Sainte-Colombe relevait au moyen-âge de la baronnie de Saint-Verain, qui contrôlait de nombreux fiefs aux environs de Donzy, ce qui accrédite la thèse d’une liaison étroite entre entre les deux lignées baronniales. Il figurait en effet dans la liste des fiefs ayant fait l’objet du partage de la baronnie en 1460, alors que les héritiers se déchiraient dans un long procès, sous le regard attentif du comte de Nevers qui finit par reprendre Saint-Verain. Certains fiefs avaient été cédés par tel ou tel héritier, d'autres furent inféodés par le comte de Nevers.

On ne sait ce qui se passa dans le cas précis de Sainte-Colombe, mais on trouve cette seigneurie peu après aux mains des sires d’Armes qui tenaient alors Vergers. Elle est mentionnée pour la première fois en 1535, entre les mains de Charles d’Armes, fils aîné de Louis et d’Anne Berthier de Bizy, qui mourut sans postérité. Elle revint à son frère cadet.

On la voit ensuite passer avec Vergers à la famille de Chabannes par le mariage de Valentine d’Armes avec François, comte de Saignes, fils du grand Joachim de Chabannes, dit « Curton », Sénéchal de Toulouse :

– Edme, son fils cadet, fut seigneur de Sainte-Colombe et moine capucin ;

– puis Joachim, en 1662, fils de Jacques de Chabannes, mort sans alliance ;

Henri-Gaston, fils d’un autre François, détint Sainte-Colombe à la fin du XVIIème siècle ; il avait épousé Françoise de Bar, dame de Montclavin près de Garchy, dont il n’eut pas de postérité (elle n’en avait pas eu non plus de sa première alliance avec : François de Thibaut – voir la fiche Vieux-Moulin -)

– son frère aîné Hubert (1652-1692) et le fils de celui-ci Paul de Chabannes (1686-1739), dernier seigneur de Vergers et de Sainte-Colombe de cette lignée, en furent à leur tour maîtres.

On perd alors la trace. Sainte-Colombe eut probablement le même destin que Vergers : vendue par les Chabannes en 1700 à un maître de forges d’origine charitoise, Augustin de Lespinasse – voir la fiche sur Chailloy, tout proche également – et revendue en 1714 aux moines de Bellary, qui en furent sans doute les derniers « seigneurs ». Si elle n'avait été cédée séparément auparavant, elle dut connaître alors le sort de tous leurs biens, dispersés à la Révolution comme Biens de la Nation.

Nous aimerions pouvoir compléter cette brève histoire, pour ses débuts comme pour sa fin, avec votre aide…

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