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Des Landes mystérieuses à Bouhy…

L’ancien fief des Landes de Bouhy paraît n’avoir laissé aucune trace.

Il faisait partie de l’ensemble territorial de Saint-Verain, et un des nombreux héritiers de cette baronnie au XVème siècle, Guillaume d’Argenton, fit hommage au comte de Nevers pour les Landes en 1405.

Cette terre – sur laquelle aucun château ou manoir ne paraît avoir été construit – fut acquise en 1488 par Jean de Morogues, qui occupait d’importantes fonctions auprès des comtes et établit par ailleurs sa famille à Sauvage (Beaumont-la-Ferrière). Elle passa ensuite à ses descendants : Bochetel, Rochechouart, Chaludet…

On perd la trace de sa possession à la fin du XVIIème siècle.

Aucune trace n’est visible à Bouhy, et le lieu même des Landes, qu’une monographie sur Bouhy situe au sud du village, ne figure sur aucune carte ancienne.

A vos bibliothèques et tablettes ! Qui pourra nous éclairer sur la position exacte de ce fief et sur ses derniers détenteurs avant la Révolution ?

  Les Landes-de-Bouhy  (V2 du 26-0-21)

 

 

 

 

 

 

 


[1] Rééditée par « Le Livre d’Histoire » en 2006

 

 

 

 

 

 

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Alligny, un fief de Saint-Verain

(Illustration : l’ancien château de Saint-Verain, gravure du XIXème siècle)

Le fief d’Alligny appartenait aux barons de Saint-Verain, et relevait à ce titre de l’évêque d’Auxerre. Il fut repris par les comtes de Nevers avec l’ensemble de cette baronnie au XVème siècle.

Il fut légué à un bâtard de François de Clèves, abbé du Tréport, le troisième fils d’Engilbert de Clèves, comte de Nevers, puis fit sans doute retour au duché à la fin du XVIème siècle. Il fut alors cédé à un avocat : Philbert Gillot, et conservé par ses descendants qui en prirent le nom.

Au-delà du nouveau seigneur d’Alligny lui-même, la famille Gillot, originaire de Langres, recèle des personnages très intéressants, qui ont marqué leur époque, et que nous vous invitons à découvrir dans la notice ci-dessous :

Gillot d’Alligny

Le château d’Alligny, bâtiment longiligne des XVIIème-XVIIIsiècles, ayant sans doute succédé à une construction plus ancienne, est situé au cœur du village, tout près de la vieille église. 

Voyez ci-dessous une première notice sur la succession des seigneurs d’Alligny, qu’il nous faudra compléter, avec votre aide…

Alligny (Version 5 complétée, du 30/11/22)

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La Roche, face à Sancerre

Le château de la Roche-sur-Loire n'est guère éloigné de celui de Tracy-sur-Loire. Reconstruit aux XVIIIème et XIXème siècles, il fait face aux côteaux de Sancerre depuis la rive droite de la Loire. Il est toujours à la tête d'un domaine viticole de l'appellation "Pouilly-Fumé".

C'est un fief ancien qui avait donné son nom à une lignée féodale, aux confins du Donziais et du comté de Sancerre, dans la mouvance duquel cette terre a peut-être été.

Nous n'avons à ce stade retrouvé sa possession qu'à la fin du XVIème siècle, quand Marguerite de Troussebois l'apporta à Paul de Paris par son mariage. Cette lignée nivernaise – déjà rencontrée à Port-Aubry près de Cosne – le conservera jusqu'à la Révolution.

 

Mais nous aimerions retrouver son histoire ancienne, avec votre aide !

Ci-joint une première notice, qui devra être complétée  :  

La Roche-sur-Loire (Tracy) (V2 du 15/8/18)

 

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La Roussille, aux sources du Nohain

(Illustration : le Nohain près de sa source, aux pieds de la Roussille)

Le fief de la Roussille, qui aurait donné son nom à une famille oubliée, eut un destin associé à ceux des autres fiefs voisins d’Entrains : Miniers et St-Cyr, Réveillon, Château-du-Bois

Un manoir y subsiste, qui domine les sources du Nohain, en amont d’Entrains.

Cette terre a changé plusieurs fois de mains au XVIIIème siècle. L’un de ses propriétaires, Jean-Baptiste Amelot, connut une certaine notoriété en concevant le projet de Canal de la Loire à l’Yonne, qui serait passé précisément aux pieds de la Roussille (voir l’article précédent : Donzy, port fluvial ?).

Nous sommes évidemment intéressés par des informations complémentaires qui permettraient d’étoffer et de préciser la notice ci-dessous qui présente l’état actuel de nos connaissances sur la suite des seigneurs de :

La Roussille  (V2 du 29/7/21)

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Donzy, port fluvial ?

(Illustration : Camille Pissaro : "Ecluse sur l'Oise")

Il s’en est fallu de peu que Donzy ne devienne au XVIIIème siècle un port fluvial !

Un certain Amelot avait conçu vers 1700 le projet d’un canal de la Loire à l’Yonne, empruntant notamment le cours du Nohain, à partir de Cosne. Cette voie aurait permis de transférer des marchandises qui descendaient le cours de la Loire vers le bassin de la Seine et Paris, et d’y acheminer les productions du Nivernais et du Morvan. La « Fourniture de bois à destination de Paris » une activité qui mobilisait bien des énergies dans les hautes vallées de l’Yonne et de la Cure depuis le XVIème siècle, mais subissait les contraintes du « flottage », en aurait été sensiblement améliorée. Les productions métallurgiques aussi auraient trouvé de nouveaux débouchés.

Pourtant ce projet ne vit jamais le jour.

C'est qu'il n’avait pas que des amis et ses détracteurs rivalisaient d’arguments de plus ou moins bonne foi pour en contester la pertinence.

En Gâtinais et en Orléanais on voyait le canal de Cosne comme un concurrent potentiel de ceux de Briare, d’Orléans et du Loing. Le duc d’Orléans, qui exerçait le pouvoir suprême au moment même où le projet était sur la table, appuyé par un puissant réseau d’influence, se posa en protecteur de ces ouvrages, qui alimentaient sa cassette.

Il n’est pas certain que les maîtres de forges du Donziais y aient été plus favorables. Car un tel aménagement aurait capté une part du débit du Nohain et de ses affluents, au détriment de l’efficacité de leurs usines au fil de l’eau.

Il faut admettre enfin que son activité aurait été de courte durée, puisque le déclin du bois de chauffage et celui de la petite industrie métallurgique étaient imminents.

C’était cependant un beau projet et il eut changé radicalement l’aspect du pays !

Léon Mirot, historien clamecycois et archiviste, en a raconté l’histoire dans une brochure parfaitement documentée : « Projets de jonction de la Loire et de l’Yonne ; le canal de Cosne à Clamecy » (Paris, Nevers, 1907).

Les « Annales des Pays Nivernais », dans leur livraison consacrée à Donzy (Camosine, Nevers, n° 153, 2013), évoquent ce projet.

Son porteur principal et presque unique, Jean-Baptiste Amelot (1674-1742), ingénieur des Ponts-et-Chaussées, était le fils d’un marchand de Cosne. Devenu « seigneur de la Roussille » près d’Entrains (voir l'article correspondant), en surplomb des sources du Nohain justement, il fut connu comme « Entrepreneur des travaux du Roi ». Il se remaria en 1718 avec la fille d’un huissier du Châtelet de Paris et en eut des enfants, dont l’un, Jean-Henri, Contrôleur des droits réunis en Languedoc, lui succéda dans l’entreprise.

Amelot avait obtenu l’appui d’un puissant personnage : le maréchal d’Estrées, Amiral, Grand d’Espagne, Gouverneur de Nantes et Vice-Roi d’Amérique, qui fut son défenseur au Conseil du Roi et son associé un temps. « Le maréchal d'Estrées et l'abbé son frère étaient honnêtes gens » écrit Saint-Simon, « et tout-à-fait portés à M. le duc d'Orléans, mais si faibles, si courtisans, si timides, qu'il y avait à rire de leurs frayeurs ».

Amelot en obtint des lettres patentes pour la création de la société du canal le 27 juin 1719. Elles furent aussitôt contestées et n’entrèrent jamais en vigueur, malgré 23 ans de débats techniques et judiciaires, qui laissèrent Amelot amer et ruiné. L’arrêt définitif du Conseil du Roi du 22 avril 1742 finit par « faire défense aux promoteurs du projet de construire le canal de Cosne, ni de troubler directement ou indirectement M. le duc d’Orléans… ».

Le projet refit surface pendant la Révolution, à l’initiative des héritiers du fondateur, son fils et son gendre. Mais un nouvel examen du dossier mit à nouveau en évidence la nécessité de préserver l’activité des nombreux moulins et d’assurer la navigabilité de l’Yonne jusqu’à Auxerre, ce qui le rendait improbable. Il s’enlisa à nouveau.

Le parti d’aménagement était pourtant fort simple puisqu’il s’agissait, pour l’essentiel, d’utiliser la vallée du Nohain qui offre une pente douce et régulière sur 45 kms, de Cosne à Entrains où il prend sa source. La seule difficulté consistait à franchir ensuite le seuil qui sépare cette vallée d’Etais-la-Sauvin, pour rejoindre le cours du ruisseau d’Andryes qui rejoint l’Yonne à Surgy.

Lors de la réactivation du projet en 1790, on imagina même une variante qui aurait obliqué vers le sud à Entrains, pour rejoindre après un seuil le ruisseau de Corbelin et le Sauzay, et atteindre Clamecy par Corvol-L’Orgueilleux.

Autant vaut dire qu’à l’image du Nohain qui en est l’âme, ce canal aurait été éminemment Donziais. Il aurait transformé le pays et serait devenu de nos jours un excellent vecteur touristique. On aurait visité la forteresse de la Motte-Josserand, le prieuré de Notre-Dame-du-Pré ou le château des Granges depuis les escales fluviales. Des ports à Etais, Entrains, Donzy, auraient animé ces petites cités, sans parler de Cosne dont la vocation de carrefour eut été renforcée.

Mais ce canal resta une chimère ; le flottage du bois a cessé ; le bruit des martinets s'est tu.  Heureusement le Nohain, belle rivière sauvage, ne cesse de nous enchanter.

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