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Le blogueur confiné…

Nous devons une réponse aux questions de quelques amis de ce site, car la publication d’articles nouveaux a été interrompue au printemps et certains visiteurs fidèles s’en sont étonnés.

Les conséquences de la pandémie ont en fait largement handicapé nos recherches en bibliothèque et en dépôts d’archives, nous interdisant la finalisation de travaux engagés.

Pendant cette période les mises à jour, compléments et corrections, d’initiative ou suggérés par des visiteurs se sont néanmoins poursuivis presque normalement.

Ce repos forcé a également été mis à profit pour travailler à la rédaction d’un ouvrage de synthèse destiné à la publication, dont nous ne manquerons pas, le moment venu, de vous donner des nouvelles….

A bientôt !

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Saint-Pierre-du-Mont

Il nous faut parfois nous aventurer un peu au-delà des limites de l’ancien Donziais pour appréhender dans sa globalité son histoire féodale.

Ainsi Saint-Pierre-du-Mont, non loin de Varzy : ce fief important et ancien n’était pas en Donziais au sens strict, mais il releva de Saint-Verain dès lors qu’un Rongefer, sgr d’Asnois, qui appartenait à cette lignée baronniale, en devint le maître au XIIIème siècle.

Une maison-forte avait été bâtie sur le haut de cette colline entourée de terres cultivées. Ce « mont » devint donc le siège d’une vaste seigneurie issue de celle de Courcelles en contrebas. Elle relevait de la suzeraineté de l’évêque d’Auxerre et comprenait des arrière-fiefs : Neuzy, Flez, et Menetou notamment. Les évêques, fortement implantés à Varzy où ils tenaient château, étaient les maîtres de ce pays enfoncé entre le Donziais et le Nivernais ; on ne trouve d’ailleurs pas trace de St-Pierre-du-Mont au moyen-âge dans l’Inventaire des Titres de Nevers.

« Renaud Rongefer, baron de Saint-Verain, avait fait fortifier, sans la permission du suzerain, la maison qu’il avait à Saint-Pierre-du-Mont, et s’en servait pour piller impunément les environs et les propriétés de l’église d’Auxerre. L’évêque Guy de Mello recourut vainement aux négociations et aux foudres de l’Eglise . Ne pouvant venir à bout du rebelle, il invoquât et obtint des secours de Blanche de Castille, assiégea, prit et rasa la citadelle en 1248… », nous indique l’Album « historique et pittoresque » du Nivernois.

Ayant repris la baronnie de Saint-Verain à la fin du XVème siècle, les comtes puis ducs de Nevers revendiquèrent et obtinrent la suzeraineté sur Saint-Pierre-du-Mont : le pouvoir temporel des évêques s’était affaibli. Les seigneurs successifs rendirent alors hommage pour le Mont à Nevers « à cause de Saint-Verain ».

Il ne reste rien du vieux château, sauf d’anciennes douves. Les guerres du moyen-âge et les combats de la Ligue, en avaient eu raison. Il a été remplacé par de vastes constructions des XVIIème et XVIIIème siècle.

Saint-Pierre-du-Mont est passé de mains en mains par des alliances et successions après deux siècles de présence des sires d’Asnois en ligne directe. Au début du XVIIème siècle il fut vendu pour 45.000 livres – ce qui atteste de l’importance de cette terre – à de nouveaux seigneurs venus de l’Angoumois, qui reconstruisirent une demeure plus confortable.

L’ancienne chapelle castrale est devenue l’église paroissiale, et de nos jours le site en impose toujours par la réunion du château, de l’église et d’un modeste village, au sommet de cette colline. On pressent que son histoire a été longue et chahutée, aux confins du diocèse d’Auxerre.

Voyez ci-dessous une notice sur la succession des seigneurs de Saint-Pierre-du-Mont :

St-Pierre-du-Mont  (V1 du 14 mai 2020)

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Estaules, petite terre…grands seigneurs !

(Illustration : Châteauneuf-au-Val-de-Bargis, le château de la Tour, extrait de l’Album du Nivernais)

L’étude de l’histoire des fiefs réserve souvent des surprises. Les plus modestes d’entre eux peuvent avoir eu un destin brillant, et ce qui n’est plus aujourd’hui qu’un modeste hameau ou une simple ferme, a pu constituer au moyen-âge une belle seigneurie.

L’Inventaire des Titres de Nevers, qui est une série d’actes dépouillés par l’équipe de l’abbé de Marolles, résumés et classés – plus ou moins bien – par catégories, les présente de façon banale. L’hommage rendu par un puissant seigneur pour un grand fief connu n’y tient pas plus de place que celui d’un modeste écuyer pour « un clappier et une garenne », selon l’expression de Chateaubriand. Sans doute les actes eux-mêmes avaient-ils plus ou moins grande apparence, en fonction de leur objet, du prestige des protagonistes et de l’habileté des notaires…Mais ces liasses de parchemins et de papiers qui attestaient des possessions, des successions et des cessions, et recelaient une masse de renseignements de tous ordres, ont malheureusement disparu. Seule a subsisté leur évocation en quelques lignes dans une liste manuscrite, imprimée quelques décennies plus tard, et c’est déjà une grande chance. Variations d’orthographe et transcriptions approximatives confèrent à ce document de plus de 800 colonnes serrées une touche d’imperfection humaine qui en accroit paradoxalement la véracité.

Quelques actes dispersés concernent le fief dit « dEstaules ».

C’est aujourd’hui le modeste hameau des Taules à Chateauneuf-Val-de-Bargis, rassemblant quelques maisons en lisière de la forêt de Bellary, où aucune trace castrale n’est visible. Voyez l’excellent site Cahiers du Val de Bargis qui l’évoque. Des fiefs lui étaient associés dans certains actes : le Meix (ou le Meix-Guichy à Nannay, un moulin qui devint une forge importante : le Fourneau de Guichy – voir page Forges), Scelles (non localisé) et Pressoires. Mais cette dernière terre n’est pas, comme on pourrait l’imaginer, le fief voisin de Pressour : il s’agit en fait du château de Pressures, relevant de Clamecy.

La féodalité est un embrouillamini pour les chercheurs, que la pauvreté des sources, les homonymies, les voisinages qui n’en sont pas, l’imprécision des transcripteurs….etc., entraînent souvent sur de fausses pistes.

Estaules est cité six ou sept fois par l’Inventaire, pour des hommages, jusqu’à son rachat par le comte de Nevers – Philippe de Bourgogne (1389-1415) – auprès de différents titulaires, vers 1410 :

  • en 1307, par le sire de Roche-d’Agoux, d’une vieille famille d’Auvergne dont la présence dans les collines du Val de Bargis surprend ; Estaules devait donc lui venir de son alliance, restée inconnue ;
  • dans les années 1330, puis en 1389 et lors de la vente en 1413 par des Dalmas de Marcilly, successifs, d’une branche cadette de la grande Maison de Damas ; elle tenait ces terres d’une alliance avec Huguette de Clamecy ;
  • simultanément en 1333 par Agnès de Mornay, épouse de Guillaume des Barres, sgr de la Guerche, héritière de son frère le chanoine Etienne de Mornay, Chancelier de France, qui détenait de très nombreux biens dans la région ; cela indique que ce fief, qui nous paraît pourtant modeste, était divisé ;
  • en 1408 pour la vente de la part qu’ils détenaient par Claude du Vernet, épouse d’Hugues de Villelume, d’une famille marchoise et bourbonnaise dont les raisons de la présence ici nous échappent également.

Il est probable qu’ensuite Estaules fut agrégé au domaine de la châtellenie de Châteauneuf et affermé. Peut-être y en a-t-il des traces dans les archives de la Chambre des Comptes de Nevers, créée au début du XVème siècle précisément, qui administrait ce patrimoine ? Mais les Archives départementales de la Nièvre n’en conservent qu’une faible part (série B3).

Quoiqu’il en soit, voyez ci-dessous une première notice présentant la succession connue des seigneurs d’Estaules et du Meix. Nous serions intéressés par toute indication permettant de percer le mystère des liens entre ses différents titulaires.

Estaules et le Meix  (V1 du 11 mai 2020)

 

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Le Pavillon, un petit fief de Billy

A l’est de Billy-sur-Oisy, non loin de Savigny dont nous avons déjà parlé, et du « château Musard » où Mahaut de Courtenay séjourna, se trouve le petit fief du Pavillonaujourd’hui un domaine agricole – relevant de cette châtellenie, fusionnée avec celle de Corvol-l’Orgueilleux.

Ses premiers détenteurs cités sont les Chevalier, de Clamecy, au XVème siècle. Il passe ensuite aux Boucher, une famille de magistrats auxerrois originaire de Sens, connue plus tard sous le nom de Boucher de La Rupelle, un fief de Migennes (89) oublié par les cartes.

Voyez la notice ci-dessous qui tente d’établir la succession des seigneurs du Pavillon. Merci de vos remarques et propositions…

Le Pavillon (V1 du 9 mai 2020)

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Saint-Andelain, au coeur du vignoble

Sur le haut d’une colline dont les flancs en pente douce sont couverts de vignes, Saint-Andelain domine le vignoble de Pouilly et la vallée de la Loire.

Nous avons déjà cité ce fief dans les mains des seigneurs du Nozet à partir de 1600 environ, mais il a une histoire plus ancienne.

Il appartenait à la châtellenie de Donzy et jouxtait les terres du prieuré de La Charité à Pouilly, et celles du chapitre de Saint-Hilaire de Poitiers – Longrets –.

Il est cité dès le XIVème siècle, mais la succession des premiers seigneurs reste fragmentaire. Elle se fixe semble-t-il à partir de Jehan Baudu, un bourgeois de Cosne qui fut châtelain de Donzy, Cosne et Chateauneuf-Val-de-Bargis pour le comte de Nevers dans la deuxième moitié du XVème siècle. Saint-Andelain resta détenu par ses descendants jusqu’à son rachat par les sires du Broc, du Nozet.

Il n’y a pas de château visible à Saint-Andelain, bien que certains titres évoquent des hommages pour la « maison de Saint-Andelain » ; à l’exception d’un pigeonnier dans le bourg, qui en est peut-être l’ultime trace.

Cette paroisse, rattachée autrefois à l’abbaye de Saint-Laurent, est la seule à porter ce nom. Elle le tenait d’un prêtre du VIIème siècle. L’évêque d’Auxerre saint Vigile, réputé noble et guerrier, lui aurait donné cette terre familiale près de Pouilly, où Andelain se serait retiré en ermite.

Voyez ci-dessous une première notice traitant de la succession des seigneurs de Saint-Andelain. Merci de votre concours pour la compléter ou la corriger…

Saint-Andelain(V2 du 19 oct 2021)

 

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